Les écoles de La Foye

Introduction

L’éducation des plus jeunes constitue une préoccupation majeure des édiles de notre commune. Mais l'accession au savoir pour tous, dans une population qui était essentiellement tournée vers les activités agricoles, résulte d'une évolution relativement récente de la société.
À La Foye, elle fut d'abord le fait de précepteurs privés et des curés successifs, assistés jusqu'au début du XVIIIe siècle par les moines du prieuré. La qualité de l'enseignement prodigué variait considérablement d'un instructeur à l'autre. Sous l'Ancien Régime, à peu d'exception près, seuls les fils de notables se rendaient à l'école. La classe comptait parfois des enfants de familles bourgeoises venus de Niort ou des paroisses voisines. Ceux-ci étaient placés en pension au village lorsqu'il s'y trouvait un professeur de renom, comme ce fut le cas du temps du curé Bory avec les frères de Fontanes.
Les enfants des familles paysannes ne furent véritablement admis qu’à partir de la Révolution. Du moins en théorie, car en réalité peu s'y rendirent. C'est qu'il fallait être disponible et en avoir les moyens. Or, les exigences de la vie paysanne et la pauvreté des habitants ne le permettaient pas souvent. Tout comme pour le droit de vote alors réservé aux citoyens actifs, c'est-à-dire aux plus riches, les élèves étaient tenus de s'habiller proprement et de s'équiper en fournitures scolaires. Ils devaient aussi contribuer à la rémunération de leur professeur. 
En réalité, il faudra attendre 1882 et les lois de Jules Ferry pour que soit mise à la disposition des familles une école publique laïque, gratuite et obligatoire pour tous. À La Foye, des instituteurs viendront remplacer, au fils des nominations et mutations, les curés et précepteurs d'antan. Certains ne seront que de passage et laisseront peu de traces. D'autres au contraire s’établiront définitivement au village, où ils se marieront et assumeront des responsabilités importantes. 
Pour sa part, la municipalité sera en permanence à la recherche de locaux adaptés pouvant servir d'école, d’où les divers emplacements successifs à l’intérieur du village. De nos jours et malgré un nombre d’élèves en diminution, l’école demeure une institution essentielle à la vie de la commune.

Emplacement des écoles successives du bourg de La Foye.

 
Éducation scolaire et formation professionnelle sous l'Ancien Régime
Autrefois, seuls les enfants issus de familles aisées apprenaient à lire et à écrire. Quelques précepteurs louaient leurs services à des particuliers et venaient s'installer pour un temps au village. C'est le cas de Jean Vachon, venu de Niort (sa fille Marie Anne naît au bourg en 1755). Mais les cours étaient généralement dispensés dans une classe, souvent le presbytère, par des religieux formés au sein des monastères ou dans les collèges des institutions ecclésiastiques (telles l'Oratoire, les jésuites, etc.). Ceux-ci étaient nombreux dans la région, ce qui n'empêchait pas certains curés comme Bory et Després d'être originaires de Paris. 

La question de l'éducation des enfants de familles pauvres
Pourtant dès le XVIIe siècle, sous l'influence de pédagogues chrétiens tels que Jean-Baptiste de La Salle, le pouvoir royal avait commencé à se préoccuper de l’éducation des enfants de condition plus modeste. 

En 1698, le roi Louis XIV avait proclamé : « Voulons, que l’on établisse autant qu’il sera possible des maîtres et des maîtresses dans toutes les paroisses où il n’y en a point, pour instruire tous les enfants du catéchisme et des prières qui sont nécessaires... Comme aussi pour apprendre à lire et même à écrire à ceux qui pourraient en avoir besoin… Enjoignons à tous les pères et mères, tuteurs et autres personnes qui sont chargées de l’éducation des enfants, de les envoyer aux dites écoles et au catéchisme jusqu’à l’âge de quatorze ans… » 

À La Foye toutefois, pour les raisons déjà citées, ces considérations ne rencontrèrent que peu d'échos chez les paysans. Dès le plus jeune âge, ceux-ci devaient assister leurs parents aux tâches domestiques et aux travaux des champs. Au XVIIIe siècle à La Foye, chaque foyer ou « feux » comptait en moyenne six enfants par couple. C'était des familles lourdes avec de nombreuses bouches à nourrir, d'autant que les personnes âgées étaient aussi à charge. Dès 10-12 ans, les enfants étaient donc tenus de travailler : les filles participaient aux tâches ménagères ou bien s’occupaient des plus jeunes, avant de devenir servantes chez les notables du bourg et les laboureurs aisés. Les garçons, quant à eux, étaient d'abord bergers avant d'être gagés comme domestiques dans les fermes des environs. 

L'apprentissage d'un métier se faisait sur le tas. Les parents confiaient dès l’adolescence certains de leurs enfants aux artisans du voisinage, alors nombreux. Les apprentis commençaient par effectuer de menues tâches en échange du gite et du couvert, puis peu à peu apprenaient le métier en secondant le maître. Lorsque ce dernier n'étaient pas un membre de la famille, la formation se faisait moyennant paiement : un contrat d'apprentissage du métier de maréchal-ferrant, datant de 1616, nous donne l'exemple de René Nourrigeon, mis en tutelle chez Pierre Taffoireau, maréchal à Niort. Le jeune homme est alors âgé de 22 ans. Son père devra s'acquitter d'une somme de 75 livres tournois pour un an d'apprentissage (qui comprend aussi le logement, la nourriture et le blanchissage).

Plus rarement, quelques-uns deviendront religieux ou bien s’engageront dans l'armée. En 1539, sous le règne de François Ier, un document fait état d'une rente attribuée à François Allery, natif de La Foye, pour lui permettre de poursuivre ses études de théologie en vue de devenir prêtre.
 
Au temps du prieuré
Suivant sa fondation au XIe siècle, le prieuré de La Foye-Monjault n'abrita jamais plus que trois ou quatre moines bénédictins, dont un prieur délégué par l'abbaye de Montierneuf, sise à Poitiers. À l'origine, c'est un moine qui dût avoir pour charge l’éducation des jeunes notables du village, et les cours furent sans doute dispensés dans l'une des salles du prieuré. Les leçons consistaient en des rudiments de lecture, d'écriture et de calcul. Car il s'agissait avant tout d'une instruction religieuse : la journée commençait avec une messe et les élèves récitaient les saintes écritures. Ils participaient ensuite avec les moines à tous les offices. Ils recevaient les « humanités », c'est-à-dire un peu d’histoire, de géographie et de morale. Parfois, selon la qualité et l'inclination de leur professeur, leur instruction se trouvait agrémentées de leçons de poésie et de philosophie.

À l'occasion, sur recommandation de leur professeur, certains élèves se rendirent à l’abbaye de Montierneuf, à Poitiers, ou rejoignirent les institutions d'autres grandes villes (qui pouvaient être Niort, Bordeaux ou Paris, pour la magistrature ou la médecine). 


En classe, jusqu'à la fin du XVIIe siècle, en dehors des lectures religieuses (première et deuxième image ci-dessus), l’enseignement était individualisé : lors des leçons, le professeur ne consacrait que quelques minutes de son temps à chacun (troisième image). Les élèves n'étaient pas nombreux et la discipline était sévère. Par ailleurs, les classes n'étaient pas mixtes : les filles de notables apprenaient à lire, à coudre et à broder chez les sœurs, en attendant de faire plus tard « le beau mariage » qui pourrait leur assurer une vie confortable. 

La formation était financée par les parents, soit en argent, soit en nature (une partie de la récolte des paysans, des poules, des œufs, du vin, etc.).

Dès le XVIIIe siècle, les prieurs de La Foye n'étaient plus que des abbés commendataires, à savoir des nobles qui se contentaient de collecter les impôts d'une paroisse qu'ils ne visitaient que rarement. Initialement attribuée par le roi, leur charge, souvent honorifique, constituait une rente foncière qu'ils pouvaient revendre à leur guise. Dédaignant désormais la vie austère des prieurés de campagne, les abbés préféraient vivre en ville ou parfois même à la cour de Versailles, ce qui allait entraîner une diminution du nombre des religieux dans les zones rurales. Cette tendance était aggravée par la baisse des vocations ecclésiastiques à cette époque, aboutissant à l'abandon progressif des prieurés par les moines. 

Pour cette raison, la gestion du prieuré de La Foye fut assez tôt confiée à un fermier seigneurial (un notable habitant à proximité, généralement un marchand), ayant pour charge de collecter les impôts au nom de l'abbé. Le partage du montant par les intéressés donnait souvent lieu à d'âpres négociations, ce qui permit à certains hommes d'affaire avisés, tel Louis Isaac Bastard de Crisnay, de se constituer des fortunes considérables.

En l'absence des abbés, des prêtres (les curés) vont être nommés dans chaque paroisse afin de leur succéder. Dans les villes, qui disposaient de moyens plus importants, ceux-ci pourront recourir à des clercs ou des maîtres laïques, recrutés pour l’occasion afin d'assurer l'éducation des enfants. Ces fonctionnaires étaient liés par un contrat civil indiquant la durée d’engagement et la période scolaire. Ils disposaient en outre de bâtiments dédiés. Au village, en revanche, c'était le curé qui se chargeait des cours : la classe se tenait au presbytère ou dans l'enceinte de l’église. 

Le père Bory, un professeur de renom sous l'Ancien Régime
André Jules Bory (1717-1797), fut curé de La Foye de 1763 à 1789. Ancien professeur à l'Oratoire de Niort, il est connu en particulier pour l'éducation sévère qu'il procura aux frères de Fontanes, les fils d’un inspecteur des manufactures de Niort, dans les années 1760.



Louis de Fontanes fut son élève pendant quatre ans. Il en témoigna dans ses écrits : « Le père Bory me noircissait de terreur. Il m’envoyait de nuit invoquer l’Esprit Saint dans l’église ; et il fallait traverser le cimetière… » (l'église siégeait alors au milieu de deux cimetières, d'un côté celui des moines, et de l'autre celui des paroissiens). Mais le curé avait été un professeur efficace, car lorsque Fontanes rejoindra à ses onze ans le collège des Oratoriens, à Niort, ses professeurs constateront : « qu’il n'avait pas perdu son temps auprès du pédagogue de La Foye-Monjault, car il avait pu entrer en seconde et terminer, dès la première année, premier de sa classe… »

Un autre de ses élèves sera André Vien, auquel la formation rigoureuse de Bory permettra d’accéder à des études de notaire et d’huissier, avant de devenir l’un des personnages les plus importants du village.

La Révolution et l'introduction de l'enseignement laïc
En 1790, Bory ayant pris sa retraite, la nouvelle municipalité décide de nommer un « instituteur de la jeunesse ». Dans un premier temps, c'est le nouveau curé Claude Martin Després qui est nommé à ce poste. En 1792 cependant, les instances révolutionnaires entrent en conflit avec la papauté. Les membres du clergé sont alors sommés de choisir leur camp : Després accepte de prêter le serment constitutionnel, mais c'est peine perdue. 

En mai 1793, sous le régime de la Terreur, le gouvernement (constitué par les comités de salut public et de sûreté générale) ordonnent l'interruption du Culte et font fermer les églises. Desprès se fait nommer greffier municipal. Il n'enseigne plus, même si l'on se réfère encore à lui comme au « prédicateur de morale ». La commune n’ayant plus de maître pour encadrer les élèves, le maire Baudin décide d'en recruter un : « La commune de La Foye-Monjault désire trouver un instituteur possédant bien les principes de l’écriture, lecture et arithmétique. Elle lui fournira un logement, et fera à un instituteur instruit, le sort le plus avantageux possible… Surtout si, étant marié, son épouse vouloit se charger de l’instruction des filles… Par la réunion de portion ou de totalité d’autres communes, le nombre d’enfants qui fréquenteroient l’école pourroit être de 40 ou 50 au moins. Dès lors la place d’instituteur seroit assez lucrative… » (avis paru dans le Journal du département des Deux-Sèvres, le 15 novembre 1793).

Le 10 mai 1794, un dénommé Venant Soulisse, instituteur originaire de Saint Gelais, propose sa candidature. Il est nommé peu après à ce poste mais ne restera qu'un an. Il sera rappelé par suite d’une lettre du district datée du 16 avril 1795, enjoignant la municipalité de procéder à son remplacement. Son départ ainsi que la fin de la Terreur et le rétablissement du Culte, permettront au curé Després de reprendre ses fonctions. 

--- Note des auteurs : Pour ceux que ce sujet intéresserait, nous mettons toutefois l'intégralité du texte et des documents à votre disposition.

 
Sous l’Empire
Aux tous débuts de la Révolution, les réunions du conseil municipal qui se tenaient dans l’église, avaient eu lieu ensuite dans une maison située au centre du village, louée pour l’occasion à Pierre Lamiau. 
Mais en 1800 le nouveau maire, André-Augustin VIEN, notaire et notable, tout juste nommé par le préfet des Deux-Sèvres, le Baron Dupin, un fidèle de Napoléon 1er, avait jugé que ces locaux n’étaient pas adaptés. 
Par chance, à son domicile situé au bourg au début de la route d’Usseau, il y avait une grande salle au rez-de-chaussée, et tous avaient trouvé que c’était bien mieux. 
Donc décision est prise: Ce sera la nouvelle « Mairie », et elle continuera à s’appeler « Maison Commune ». 
En outre, il propose que deux autres salles de sa maison, suffisamment grandes et situées au rez-de-chaussée, soient transformées en salles de classes. D’une part ce serait plus conforme à l’esprit républicain et d’autre part il pourrait en assurer le contrôle. 
Le prêtre de la paroisse ayant repris ses fonctions ecclésiastiques, il recrute un nouvel instituteur : Mathurin Félix Rabeth, qui inaugurera cette nouvelle école. 
Plus tard, de 1809 à 1811, celui-ci sera remplacé par Jacques-Mathurin Géoffroy.

Mais hélas, pendant toute la période, l’Empire se préoccupera plus de guerre que d’école, et celle-ci sera abandonnée à l'initiative privée ; Tout restera donc à construire. 
C’est ce que confirmeront les historiens : « Napoléon Bonaparte se désintéressait de l’éducation, pour lui le petit peuple, les travailleurs des villes et des campagnes, ne sont pas nés pour être instruits... ». 
Il considère que pour eux : « L'instruction serait un luxe inutile, voire dangereux, car les lumières rendent le peuple raisonneur et critique, et le détournent de l'atelier ou des champs ». 
Et parmi eux, Jules Simon note : « A défaut de local, les communes doivent payer aux maîtres une indemnité qui est une charge qu'elles ne peuvent supporter, et donc elle reste minime », et il rajoute : « On ne trouve pas d’instituteurs, personne ne se presse de travailler six heures par jour au plus fatiguant et au plus ingrat de tous les métiers pour arriver à mourir de faim… ». 

Ce que l’on note c’est qu’à cette époque, l’enseignement n’est pas encadré et donc chacun improvise. 

En 1806 un rapport est commandé. Son rapporteur, Antoine-François Fourcroy, le directeur général de l'Instruction publique, note : « Il n’y aura pas d’État politique fixe, s’il n’y a pas de corps enseignant avec des principes fixes. Tant que l’on n’apprendra pas dès l’enfance s’il faut être républicain ou monarchiste, catholique ou irréligieux, etc., etc., l’État ne formera point une nation : il reposera sur des bases incertaines et vagues ; il sera constamment exposé aux désordres et aux changements ». 

A la Restauration
L'ordonnance du 29 février 1816, marque un tournant dans l'enseignement. Elle établit un comité cantonal chargé de la surveillance des écoles. Sans préciser les modalités d'enseignement, elle oblige dans son article 14, les communes à « pourvoir à ce que les enfants qui l'habitent reçoivent l'instruction primaire, et à ce que les enfants indigents la reçoivent gratuitement, celles-ci pouvant se regrouper pour remplir cette obligation ».  

Donc, dans le cadre de regroupement, l’on décide que l’école de La Foye accueillera aussi les enfants du village voisin de Vallans, celui-ci n’ayant alors que 531 habitants et pas les moyens de constituer une classe.
Cette situation durera jusqu’en 1822, date à laquelle la municipalité de Vallans décidera de reprendre son autonomie, et ce sera la sœur du curé qui dorénavant se chargera de l’instruction des enfants au presbytère. 

Mais quelques années plus tard, le curé de Vallans décède. Il est remplacé au presbytère par un nouveau prêtre, ce qui oblige la sœur, et donc l’école, à déménager. 
En 1825 un écrit relate que « Ce sont à présent les deux sœurs du curé, de vieilles filles, qui font école dans un local à elles, une vaste écurie dont un bout sert de salle de classe et l’autre d’étable à moutons ». 
On raconte aussi « Les deux femmes vivent des denrées alimentaires que leur donnent les parents; Elles prisent horriblement le tabac et dégoûtent les élèves ».

Pendant cette période à La Foye, Jacques-Gabriel-Marie Manceau, nommé Maire en 1815 par le préfet, décide de déménager l’école dans sa maison (cadastre 309) comme le veut la tradition. Celle-ci est spacieuse et possède au rez-de-chaussée une grande salle lumineuse exposée plein sud. A son décès en 1828, son fils, Hippolyte, reprendra la continuité en tant que Maire jusqu’en 1830, et conservera les mêmes locaux.

Comme instituteur au village, on note Jean Cantin à partir du 31 mai 1817. Et comme c’était la règle, il était venu ce jour-même se présenter au Maire, muni de l’accréditation signée du préfet, qu’il avait reçue du recteur de l’académie de Poitiers. Cantin restera en poste jusqu’en 1850. 
Médaillé de Sainte-Hélène en hommage aux années de jeunesse passées au port de Rochefort en tant que charpentier de marine sous l’Empire, Cantin bénéficiera d’un certain prestige auprès des habitants de La Foye. Consciencieux et dévoué, le maire lui confiera le secrétariat de mairie, ce dont il s’acquittera avec zèle.

En 1831, c’est Frédéric Théodore Marchesseau qui est nommé Maire. Celui-ci restera en poste jusqu’en 1847.
L’année précédente Marchesseau avait racheté la maison de Vien, celui-ci étant décédé quelques années auparavant, et, en tant que notaire, il avait repris les bureaux de l’étude qui était installée à l’étage. 
Il y fera donc déménager l’école, mais fera peu de travaux. Les locaux resteront assez sommaires. 

Hélas, pendant toute cette période de la Restauration, tous ne fréquenteront pas l’école, les besoins de main d’œuvre restant prioritaires dans la plupart des familles de vignerons et cultivateurs. Cette situation perdurera tout au long du XIXème siècle.
En 1829 l’on note qu’en France seulement 45% des conscrits savent lire. Sous l’impulsion des ministres successifs, ce chiffre évoluera progressivement : 60% en 1850, puis 80% en 1872. 

En 1833, la loi Guizot décrète que les communes de plus de 500 habitants sont tenues d'avoir une école de garçons, et précise :
« Il doit être fourni à tout instituteur communal : 
1° Un local convenablement disposé, tant pour lui servir d'habitation que pour recevoir les élèves ; 
2° Un traitement fixe, qui ne pourra être moindre de deux cents francs pour une école primaire élémentaire, et quatre cents francs pour une école primaire supérieure…»

François Guizot (1787-1874)
photographié par Nadar

Quelques semaines plus tard le préfet transmet ce décret à la commune de La Foye, en lui demandant de le respecter, d’autant plus que le nombre d’élèves s’est accru. Et l’on s’exécute.
Nouveauté : Ce décret recommande aussi de séparer filles et garçons pour la classe de niveau supérieur, mais la municipalité décidera de repousser la mise en œuvre, les locaux actuels ne le permettant pas. 

L’année suivante, en 1834, afin d’accéder à cette demande, le Maire décide de louer une maison appartenant à Jean Baraton, située rue du centre, pour y déménager l’école. Le local est plus grand et l’on peut aussi y loger les enseignants, chacun pouvant disposer de deux pièces, situées juste au-dessus des classes. 

On note qu’à cette date l’institutrice se nomme Catherine Petit
L’instituteur Jean Cantin, âgé à présent de 44 ans est toujours là, mais est à présent directeur d’école. 

Dans cette nouvelle école les salles sont plus pratiques et confortables, et, pour la première fois, l’on y a installé un tableau noir. Les « grands » sont assis à des bureaux composés de cinq ou six robustes tables de chêne, et les plus petits sont assis sur des bancs le long des murs.  
Et placardés sur les murs il y a des cartes géographiques, ainsi qu’un tableau présentant le système métrique. 



Des historiens rapportent que les élèves y apprennent leurs leçons à haute voix et c’est assez bruyant. L’on apprend à écrire à la plume d’oie, celle-ci étant patiemment taillée par l’instituteur à ses moments perdus, et aussi la lecture, le calcul et la morale. 
La classe se termine souvent par des chants. Les élèves chantent aussi en cœur et en se balançant, la table de multiplication, et les nomenclatures de la géographie et du système métrique.

L’hiver, les salles sont chauffées et chacune dispose d’une cheminée. Plus tard l’on y installera des poêles. 

Jusqu’après la guerre de 14, l’on demandera à chaque élève d’apporter chaque matin dans son sac une bûche pour alimenter ce poêle situé en plein milieu de la salle de classe. Il est vrai qu’à la campagne à cette époque le bois était l’unique source de chauffage, et chaque famille possédait sa réserve qu’elle reconstituait chaque hiver, en coupant de grosses branches dans les haies ou bois environnants.  

A l’école, la blouse est obligatoire, grise ou noire pour les garçons, plus claire pour les filles. Chacun doit posséder son ardoise, sorte de petit tableau avec un cadre en bois, ou l’on écrit dessus à la craie ou avec un crayon à ardoise. Et pour effacer il faut aussi un petit chiffon, celui-ci étant attaché à l'ardoise grâce à une ficelle passée dans un trou du cadre.

Encore pendant de nombreuses années, les élèves habitant dans les villages éloignées du bourg devront effectuer matin et soir plusieurs kilomètres à pied, en particulier ceux de Limouillas et de Treillebois (Il faut noter qu’à cette époque les villages du Grand-Bois et du Puyroux n’étaient pas encore rattachés à La Foye). 
Et l’hiver, aller à l’école était très pénible, surtout pour les plus petits qui étaient accompagnés par les plus grands. Il fallait revêtir une lourde pelisse pour se protéger du froid et aussi de la pluie. Au pied l’on portait de lourdes galoches en cuir, ceci pour les plus fortunés, mais le plus souvent des sabots gainés de paille pour les autres. Il est vrai que la plupart des paysans de la région en portaient tous les jours, ce qui expliquait la présence de plusieurs sabotiers au village.  

Et le midi à l’école il n’y a pas de cantine. Chacun devra amener son déjeuner dans son sac. On se mettait dans un coin de la classe en hiver, ou sous un préau au printemps.
 
Au Second Empire, sous Napoléon III
En mars 1854, le ministre de l’instruction publique et des cultes, Hippolyte Fortoul, envoie à tous les recteurs la directive suivante: 
« Le but de l’instruction primaire est de mettre tous les enfants en possession des premiers instruments indispensables au développement de leur intelligence. Il faut en exclure le luxe et y chercher l’utilité pratique. 

Hippolyte Fortoul (1811-1856)

Faites, monsieur le recteur, que tout enfant, animé d’ailleurs de ces convictions chrétiennes qui doivent être la règle de la vie, sorte de l’école primaire sachant lire, écrire et compter, et vous aurez bien mérité du pays…». 

Mais l’école reste encore coûteuse pour les familles. Un rapport de 1850 notait que chaque élève devait payer au minimum 18 francs par année. 
Ce coût descendra à 4,40 francs en 1882, avant de devenir gratuit sous Jules Ferry. 

A présent Les écoliers écrivent avec des porte-plume, les plumes d’oies ayant été abandonnées vers 1850 et remplacées par des plumes métalliques. Chacun range son porte-plume dans son plumier.




Sous l’impulsion des ministres successifs, le contenu de l’enseignement s’intensifie et l’on distingue à présent les classes primaires élémentaires et classes primaires supérieures. Celles-ci doivent être séparées.

Cette demande sera bien reçue à La Foye car cette période correspond à une grande période de prospérité pour le village. La culture de la vigne est à son apogée et la population s’est accrue. 

En Avril 1860, constatant que la fréquentation de l’école a augmenté et qu’à présent les locaux sont vétustes, le maire, Jean-André François, décide de faire rénover le bâtiment, et surtout refaire le toit qui fuit.
Ce sera l’entrepreneur Cubaud d’Usseau, qui sera retenu pour effectuer ces travaux. 

Lors de sa réunion le conseil constate que « Il manque du mobilier: Une estrade, un banc… La porte est défectueuse et les cabinets d’aisance doivent être refaits à neuf… ». Donc il faut investir.
Et pour financer ces dépenses supplémentaires (50 francs) l’on décide de vendre le terreau retiré des mares communales (voir document ci-joint).

L’on note qu’à cette date c’est mademoiselle Adélaïde Boutet, institutrice, qui dirige l’école élémentaire. Elle est également connue au village comme couturière.

En 1862 la commune compte 1052 habitants et ce nombre ira en croissant pour atteindre 1082 en 1866, sans compter les nombreux journaliers qui œuvrent dans les vignes et qui couchent dans les granges et les greniers.

Le nombre d’enfants est important, et, la prospérité aidant, beaucoup de parents peuvent à présent financer la scolarité, et choisissent d’envoyer leurs enfants à l’école.
Et c’est pourquoi ce sujet devient de plus en plus une préoccupation majeure de la municipalité, et de ses finances.

En Août 1864, Victor Duruy (Ministre de l’instruction publique de 1863 à 1869), institue la mise en place de concours cantonaux pour les meilleurs élèves, puis l’année suivante (Avril 1865) il recommande aux instituteurs dans une circulaire qu’ils fassent obtenir à leurs élèves le certificat d’étude primaire, les modalités d'organisation et d'évaluation étant laissées à la libre appréciation des conseils généraux. Mais il faudra attendre Juin 1880 et Jules Ferry pour que celui-ci devienne obligatoire. 
Et effectivement l’on constate qu’à partir de cette date, l’instituteur de La Foye porte une attention plus soutenue à ses meilleurs élèves, ce qui fait qu’à partir des années 1870, certains seront présentés à l’examen. Le niveau s’élève !

Plus tard en 1867, Victor Duruy dévoile son projet d’une instruction primaire conçue comme un grand service public, qui serait gratuit et tendrait à devenir obligatoire, mais il rencontre une forte opposition des écoles catholiques qui vivent du financement des familles, et sa proposition est rejetée.  

Victor Duruy (1811-1894)


En 1867, cette même loi Duruy organise officiellement l'enseignement primaire féminin, imposant notamment l’ouverture d'une école de filles dans les communes de plus de 500 habitants.
À La Foye cela veut dire dédoubler la classe supérieure, et pour cela, le maire, Jean-André François, loue l’année suivante, une maison appartenant à Louis-François Benoit, située à côté de la maison Martin (actuellement place Michel Canteau), pour y créer la nouvelle école de filles. 
Et cela tombe bien, cette maison permet aussi d’y loger l’institutrice ; Il y a une chambre et une petite cuisine au rez-de-chaussée, et une chambre au premier. 
Le bail sera signé en Juillet 1868, pour une durée de 6 ans. 




Et puis, dans le cadre du service public gratuit et obligatoire promu par le ministre, la municipalité se préoccupe aussi de l’accès à l’école pour les familles les plus pauvres, ce que l’on peut lire dans les registres de 1868.
Le Maire y a dressé conjointement avec le curé une liste de 7 garçons pour lesquels la scolarité sera gratuite. 
Et chaque année une nouvelle liste sera produite. Mais il faudra attendre la 3ème République pour que l’on y inclue aussi les filles.  A cette époque le maître d’école se nomme Largeau.



Cette pratique continuera jusqu’en 1882, date à laquelle l’école deviendra officiellement gratuite et obligatoire. Jusqu'à cette date, le conseil notera chaque année dans les registres la liste des familles « indigentes » à qui elle décidera d’offrir la gratuité sur ses deniers. Par exempte en Novembre 1876, Jean-André François, élu à nouveau maire, dresse une liste de 5 garçons et 5 filles pour l’ensemble de la commune.

Comme le veut aussi la règle, c’est aussi la commune qui paie les salaires des enseignants. Hélas, dans les registres, l’on remarque une grande disparité de traitement entre les instituteurs et les institutrices. Par exemple en 1869, les hommes reçoivent une prime annuelle de 847 francs et les femmes seulement 200 francs. 

Et pour cette même année 1869 l’on note que le corps enseignant de La Foye se compose de 7 personnes : Un instituteur et son adjoint, une institutrice et son adjointe, un directeur du cours d’adultes des garçons, une directrice du cours d’adultes des filles, et aussi une « maîtresse d’ouvrages à l’aiguille » dédiée à l’éducation des jeunes filles. Et sans compter une personne extérieure en charge des cours de musique et de chant.
 
L’école Républicaine
Après la guerre de 1870, débute de la 3ème République. Celle-ci durera près de 70 ans. On y prône l’égalité, la morale laïque, les valeurs du travail, et les autorités poussent les parents à envoyer leurs enfants à l’école à partir de 6 ans et jusqu'à 12 ans, mais hélas beaucoup n’y feront qu’un parcours limité car l’on continuera à avoir besoin d’eux pour les travaux à la maison. 

Une instruction précise « Les parents ne devront présenter chaque matin leurs enfants, qu'après les avoir peignés, nettoyés et lavés. Ils devront également donner à ceux-ci un panier conforme au modèle adopté et contenant tout ce qui est nécessaire à leur nourriture pendant la journée ». 

En 1874, le maire, Vincent Géoffriau, demande à ce que le bail de la maison louée à Louis-François Benoist pour l’école des filles soit renouvelé pour 5 ans aux mêmes conditions, ce qui sera accordé.  

A présent les classes sont plus modernes et mieux équipées. Chaque classe de « grands » possède sa  bibliothèque. Il faut savoir qu’à cette époque les livres coûtent très chers et les enfants n’en n’ont que très peu à leur disposition à la maison. Ils y font d'ailleurs très attention, ils savent que ceux-ci sont rares et coûteux, et sont très fiers lorsqu'ils en possèdent un. 
Dans une circulaire des années 1880 retrouvée en mairie, on peut voir que le préfet fait envoyer à la commune une dotation de livres afin qu’elle puisse compléter sa bibliothèque.



Progrès aidant, chaque salle de classe est à présent équipée de bancs et de bureaux en bois qui sont attachés. On les appelle des « pupitres ». Ils sont inclinés et possèdent un trou pour y insérer l’encrier en verre ou en porcelaine. Les enfants y sont installés deux par deux et non plus en rangs.

Le bureau du maître, lui, est installé sur une estrade. Il est en hauteur pour bien surveiller les élèves car ils sont assez nombreux à présent. Derrière se situe le célèbre tableau noir sur lequel chacun devra à tour de rôle répondre aux questions qui lui sont posées.

Il y a des armoires contenant des livres mais aussi divers objets curieux utiles aux leçons : des animaux empaillés, des serpents plongés dans des bocaux de formol, des insectes épinglés sur des cadres, des champignons en plâtre, des minéraux, des squelettes... On trouve aussi dans la classe un boulier qui permet de faire des opérations mathématiques et des tableaux muraux expliquant la géographie de la France, les sciences, l’hygiène ou la morale. 

Plus tard en 1879, sous le mandat de Louis-François Martin, on note que la commune augmente le traitement de l’instituteur et de de l’institutrice de 200 francs chacun, et on peut lire que pour l’année 1880, les dépenses globales liées aux écoles et aux indemnités logement s’élèvent à 2200 francs. 



En 1886, lors de la séance du mois de février, l’on note que l’école de garçons coûte 1000 francs par an, y compris le traitement de l’instituteur, et l’école de filles 873 francs. Pour le financement l’on décide de recourir à l’impôt.

Travail et discipline !
Lorsqu’ils ne connaissent pas leurs leçons les maîtres n’hésitent pas à punir les élèves en leur tapant sur la main à l’aide d’un bâton en bois, appelé la «férule». D’ailleurs l’expression « apprendre ses leçons sur le bout des doigts », qui signifie apprendre par cœur sa leçon, vient de là. 

Pour punir un élève, le maître peut aussi lui faire porter un bonnet d’âne ou le mettre « au coin ». À cette époque, on pensait que l’âne était l’animal le plus bête de tous ! 

Par contre, lorsqu’ils ont bien travaillé ou se sont bien comportés, ils  sont récompensés par des bons points ou des images à collectionner. Et à leur retour de l’école les élèves sont fiers de les montrer à leurs parents.


Pendant cette période de la 3ème République, plusieurs instituteurs et institutrices se succèderont à La Foye. 

On note les noms suivants :  
Paul Frelet, instituteur de 1872 à 1884. Il participe également au conseil municipal.
Ernestine Audoyer, institutrice de 1886 à 1891.
Marcellin Jardonnet, instituteur de 1884 à 1898. 

Mélie-Ernestine Audoyer (1861-1918), avait suivi à La Foye son père, André Audoyer, originaire de Charente, qui était venu s’y établir comme maçon. Après avoir été nommée comme institutrice, elle avait épousé Jules Nourisson en Novembre 1888, un négociant en grain réputé du village. Ils avaient eu 3 enfants. 

Ci-dessous sa plaque au cimetière communal.


Paul Frelet (1839-1919), originaire du sud-est des Deux-Sèvres (Fontenille), avait commencé comme instituteur à Mauzé. En 1867 il avait épousé à La Foye Elisa-Virginie Favre, la fille d’un maréchal-ferrant. Elle avait 17 ans, lui 28. 



Puis en 1872 il s’était fait nommer à l’école de La Foye. L’on note que de 1879 à 1896 il est responsable de la classe des filles et sera également conseiller municipal. Il restera en poste jusqu’au début des années 1900. Il est également enterré avec son épouse et sa fille au cimetière communal. 


 
Les « Hussards noirs de la République »
Au début des années 1880 la République veut développer partout l’ordre, la discipline et la morale. 
Les instructions officielles préconisent que la journée d’un écolier doit commencer avec une leçon de morale, et chaque matin avant la rentrée des élèves, le « maître » écrit la maxime du jour à la craie sur le tableau noir. C’est bien sûr un sujet permettant d’évoquer les règles de vie en société, mais en fait, c’est souvent bien plus, car avec la foi laïque qui les anime, les instituteurs la prolongent en faisant régner, à tout instant, un climat moralisateur dans la classe. Ils seront appelés plus tard « les hussards noirs de la République », le noir faisant référence à leur longue redingote noire.


Ensuite après avoir commenté cette maxime, chaque élève doit la copier dans son cahier d’école, comme ci-dessous Alphonse Dorey en 1887 (Il est dans la classe de Maximin Jardonnet)

C’est aussi un exercice d’écriture ou chacun s’applique en formant des lettres rondes avec pleins et déliés. Cet exercice sera noté par l’instituteur (cahier d'école d'Alphonse Dorey).

Et l’on exalte aussi le sentiment patriotique, la perte de l’Alsace et de la Moselle suite à la guerre de 1870 étant un traumatisme national. 



Pendant toute cette période les enseignants changeront souvent à La Foye, en particulier les institutrices, beaucoup au bout de deux ans. 
En Septembre 1871 le préfet nomme Marie-Angéline Cornuau
Deux ans après, en Septembre 1873, il adresse un courrier à la municipalité pour savoir s’il doit à présent nommer une institutrice laïque ou bien confessionnelle (catholique), les deux types d’écoles existant partout en France à l’époque. L’assemblée répond « laïque » à l’unanimité. On voit ici que même à cette époque républicaine, les institutions catholiques continuent d’exercer une influence importante sur l’organisation de l’enseignement dans le pays.

Donc début Octobre, ce sera Mlle Berthe Lombard qui sera nommée, puis en Novembre 1877, Clémentine Danniau. Dans le document ci-dessous, on note que c’est André Roy qui fait office de maire, et qui signe.


En 1876 le Préfet des Deux-Sèvres se plaint que la salle de classe pour les garçons est trop étroite et mal éclairée. Et de plus il trouve que l’école des filles est trop petite.  Un de ses inspecteurs le lui a rapporté.  

Comme un peu partout en France à cette époque, les préfets poussent à la construction de bâtiments modernes qui puissent représenter dignement la République, en regroupant Mairie, école de garçons et école de filles, et pour accompagner le mouvement, ils décident d’assurer le financement des travaux. 
C’est pourquoi, l’année suivante, la municipalité décide de se lancer. 
 
En 1878, elle achète à Etienne Pevreau un terrain sur la route de Vallans, situé à l’angle de la route de la Rochénard, pour y construire deux nouvelles écoles ainsi qu’une nouvelle mairie. 
Voici le plan ci-dessous. L’on y distingue les deux classes situées de part et d’autre de la mairie, les garçons au sud, les filles au nord. L’on y voit deux préaux séparés pour les récréations. Ce n’est pas encore la mixité !

Et de chaque coté de la mairie les logements des instituteurs et institutrices avec cuisine, salon, les chambres étant au dessus. 



C’est un entrepreneur d’’Usseau : Chaigneau, qui sera retenu pour construire ce nouveau bâtiment, pour un coût global de 44700 francs.

Le 10 Avril 1880 à 11 heures, Louis-François Martin réunit son conseil à la mairie, puis à midi le groupe se dirige vers le chantier qui se situe au bord du champ de foire afin de procéder à la pose de la première pierre. Et pour l’occasion de nombreux villageois s’y sont réunis. C’est un moment important pour le village !

Le chef ouvrier présente son marteau enguirlandé de rubans au maire. Celui-ci prononce : «  Messieurs, je m’empresse de remercier les ouvriers qui ont bien voulu nous offrir l’honneur de frapper le premier coup de marteau sur cette pierre, sur laquelle devra s‘élever notre édifice communal. Ce sera dans cet établissement que désormais les habitants de La Foye-Monjault  viendront recevoir les premières notions de l’instruction primaire. Ce sera encore là qu’ils viendront accomplir les plus grands actes de leur vie… La nécessité était si grande de doter cette commune de deux maisons d’école et d’une mairie. 
L’emplacement que vous avez choisi a été si heureux que la commune toute entière est unanime pour vous approuver… Aussi messieurs, chaque coup de marteau dont j’ai l’honneur de frapper le premier de cette pierre répandra t’il le son harmonieux qui fera retentir dans les airs le cri national de vive la république …»

En cette période resplendissante de la 3ème République, le ton est grandiloquent. 
Plus tard, lors du conseil du 14 Mai, le maire prononce: « Considérant que l’esprit a autant besoin de lumière que le corps a besoin d’aliments, que l’expérience a démontré que le niveau moral d’un peuple s’élève avec son degré d’instruction, que dans un gouvernement républicain basé sur le suffrage universel, tous les citoyens doivent être mieux à même de comprendre leurs devoirs et leurs droits… » 
Et pour anticiper les nouvelles lois dont on vient de lui envoyer le texte, il continue : « Les soussignés demandent l’instruction primaire obligatoire, gratuite et laïque pour les deux sexes, dans toutes les écoles subventionnées par la commune…"

« Obligatoire dans le double intérêt de l’individu et de la société, au nom de la solidarité de l’individu et de la société, au nom de leur solidarité réciproque.

Gratuité au nom de l’égalité et pour ôter tout prétexte aux mauvais vouloirs, 
Laïque pour que ce principe : La science à l’école et l’instruction religieuse à l’église, est le seul qui protège efficacement la liberté de conscience… ». 

Terminées en 1881 en même temps que la nouvelle mairie, les écoles seront inaugurées le 20 Mars 1882. 

Groupe d’élèves devant l’école jouxtant la nouvelle Mairie, vers 1910

Mais les travaux ont coûté plus que prévu et malgré la subvention du préfet la commune a dû s’endetter et s’obliger à contracter un emprunt sur une durée de 31 ans.  
Lors du conseil du 25 Juillet 1882, le Maire déclare « La commune a fait des dépenses considérables à son chef-lieu pour établir de très grandes écoles en vue de servir toute la commune en général. Que de plus la commune a fait un chemin de la Foye à Limouillas pour faciliter leur venue à l’école du chef-lieu. 
Qu’enfin la commune à toutes ses ressources engagées pour longtemps au paiement des écoles nouvellement construites… D’un autre coté le phylloxéra qui étend si rapidement ses ravages et qui menace de détruire toutes les vignes dans un délai de deux ou trois ans et par la suite les ressources de la commune, oblige de faire tous ces efforts afin d’économiser autant que possible les deniers de la commune, pour parer à toute éventualité…» 
Pour financer la part communale, l’on votera, dès 1878, un impôt extraordinaire d’une durée de 15 ans. 
Phylloxéra aidant, une période difficile commençait pour les habitants de la commune !

Jules Ferry (1832-1893)

Les lois Jules Ferry, votées en 1881-1882, rendront l’école gratuite. 
La fin de l’instruction primaire est à présent à 13 ans « Nul ne peut être heurté dans sa conscience par ce que dira le maître, aussi l’école sera Laïque » (loi du 28 mars 1882). 
 En conséquence de leur application, à partir de cette date, l’illettrisme va considérablement diminuer en France. 
En vingt ans, il diminuera de 16 % parmi les soldats, même si, malgré les efforts des instituteurs de la République, il restera encore une partie de la population qui restera illettrée. En 1900 on note qu’il y a encore 4% d’une classe d’âge qui ne savent toujours pas lire, écrire, ou compter.

Il faut aussi noter que cette loi retire aussi aux autorités religieuses le droit de contrôle. L’enseignement religieux est à présent dispensé en dehors des heures de classe.

Dans son mémoire Les Souvenirs d’un Vieux Paysan, Maxime Arnaud se remémore ses premières années passées dans la maison de ses parents à la Maison Neuve (Treillebois) : 
« Enfant sur un escabeau, dans le coin d’une cheminée, à la lueur d’une chandelle de résine pétillante et fumeuse, j’apprenais mes premières leçons de grammaire et d’histoire de France  »


La seule chance qu’a eu ma génération c’est l’établissement en 1882 de l’instruction gratuite et obligatoire. Nos parents se sont réellement cru dans l’obligation de nous envoyer à  l’école et grâce à notre fréquentation scolaire, beaucoup d’entre nous ont eu une petite instruction qui les a beaucoup favorisés dans la vie ».
 
L’école du Grand-Bois
En 1887, le Préfet décide de supprimer la commune du Grand-Prissé, car son nombre d’habitants est trop faible. Et il choisit de la partager entre les communes de Belleville, du Petit Prissé (qui sera réunifié plus tard à La Charrière pour former Prissé-La Charrière), et de La Foye
En ce qui nous concerne cela concerne principalement les villages du Puyroux et du Grand-Bois. Ce dernier est le plus important de la commune du Grand-Prissé. Il s’y trouve la mairie et l’école, installée dans un bâtiment loué pour l’occasion.
Le Maire de la Foye, Félix Garnaud, et son conseil, proposent de supprimer cette école et demandent à ce que les élèves rejoignent dorénavant l’école de la Foye. Cela représente plusieurs kilomètres à faire à pied matin et soir, et certains ne seront pas très contents. 
Mais décision est prise et en 1888 l’on procède au transfert de tout le matériel et des meubles qui s’y trouvent.  

L’inventaire ci-dessous dresse la liste des matériels à récupérer: tables, chaises, cartes, tableaux…
 

Puis en 1889, Louis Martin étant redevenu maire, il se joint aux autres maires concernés pour discuter du financement (loyer) que représente le coût de scolarisation des enfants du Grand-Prissé. On décide de le partager entre les différentes communes concernées. Pour la Foye ceci représente un budget de 32,60 francs.



L’école, un coût important pour la commune !
Avec l’école à présent obligatoire le nombre d’élèves ne cesse d’augmenter à La Foye, et la municipalité s’est engagée à leur assurer les fournitures. Chaque année il faut acheter plumes, cahiers, crayons, livres et diverses choses, à la fois pour l’école des garçons et l’école des filles. 
Et il faut aussi recruter et rémunérer des femmes pour effectuer le balayage des classes.
De plus il faut faire effectuer régulièrement des réparations aux bâtiments et tout cela coûte cher ! 
C’est pourquoi l’on demande régulièrement des subventions à la préfecture comme on peut le lire dans le rapport ci-dessous du Maire Louis Martin en Octobre 1889. 
 

Cette même année, il nommera son fils Gustave Martin, médecin et vétérinaire au village, pour effectuer l’inspection sanitaire des écoles. A la Foye tout se passe en famille !

Marcellin Jardonnet, un instituteur autant craint qu’apprécié



Marcellin (1856-1929), né à Lorigné (Sud-Est des Deux-Sèvres) d’un père charpentier, dans une fratrie de 11 enfants.
Il semble qu’il ait été dès le départ un très bon élève, appliqué et aimant apprendre. Après son certificat d’étude, il choisira de devenir instituteur, et pour cela la 3éme République lui octroiera une bourse.

Jardonnet sera emblématique de ces hussards noirs qui emmèneront nombre de leurs élèves au certificat d’étude et beaucoup lui en seront reconnaissants.
Il laissera une empreinte profonde à la Foye.

Marcelin suivra l’école normale de Parthenay ou en 1875, il obtiendra son diplôme, à l’âge de 19 ans.



Sa première affectation sera Mauzé en tant qu’instituteur adjoint. Puis deux ans après il sera muté à Bressuire. Il n’y restera qu’un an car à la rentrée 1878, il est nommé Instituteur titulaire à Priaires. 

A cette époque le métier d’instituteur est prestigieux. De plus il est jeune, dynamique… et célibataire, donc c’est un beau parti ! Lors d’une fête à Usseau, le village voisin, il rencontre la fille d’un Sabotier, Rosa Létard. 
Il a 23 ans, elle 17, et c’est un coup de foudre. Ils se marient l’année suivante, le  22 Septembre 1879.
Dans la foulée ils auront deux enfants : Maria en Décembre 1880, puis Auguste en Février 1882.
A la fin Août 1884 il est nommé instituteur à la Foye, puis directeur d’école, en remplacement de Paul Frelet qui part à la retraite 

Ci-dessous le courrier du préfet officialisant la nomination de Jardonnet.



Ce qui sera acté par Louis-François Martin, le Maire du village, dans le courrier ci-dessous. 


Parmi ses nombreux élèves qui obtiendront le certificat d’étude, l’on note Maxime Arnaud.

Celui-ci aura la chance d’être « poussé » par son instituteur qui détectera en lui un esprit curieux. 

Maxime ira jusqu’au certificat d’études, ce que notera plus tard Louis Tardy de l’académie d’agriculture : « C’est un esprit cultivé, bien que n’étant allé qu’à l’école primaire de La Foye Monjault, après son certificat d’études obtenu en 1888, à 13 ans, ayant lui-même complété son instruction par de nombreuses lectures et de judicieuses observations… »

Dans sa classe, il y aura également Alphonse Dorey.
En Février 1887, ce dernier a à présent 13 ans. Il est en classe supérieure et se prépare pour le certificat d’études. L’aura-t ’il ? Il semble que oui.
Voici une page de son cahier d’école concernant la géographie. A cette époque l’on apprend par cœur les départements, les chefs-lieux…C’est un bon élève et l’on voit que l’instituteur lui a donné une note de 8 sur 10.


En 1889, Jardonnet pose fièrement devant l’école de La Foye avec sa classe, la troisième division. 
Ou sont Maxime Arnaud et Alphonse Dorey sur la photo ?
On y note une seule fille, la sienne, assise juste devant lui, la plupart restant encore à l’époque avec leurs mères à la maison afin de participer aux tâches ménagères.

École communale de La Foye-Monjault, classe de 1889.
Marcellin JARDONNET se tient au milieu de ses élèves. À cette époque et
jusqu'à l'Entre-Deux-Guerres, les classes, qui étaient situées de part et d'autre
de la mairie, n'étaient pas mixtes. Il y avait une deuxième classe pour les filles
(instruite par Paul FRELET). Une exception sur cette photo est la fille de Marcellin,
Maria, née en 1880 à Usseau. Elle est alors âgée de 9 ans (Marcellin pose la main
sur son épaule). Son fils Auguste, âgé de 7 ans, doit également figurer à ses côtés.


Ce sont les tout débuts des photos de classe, et dans les campagnes ce n’est pas fréquent. Elles ne se généraliseront qu’après la première guerre mondiale. A partir de là tout va s’accélérer. A la fin des années vingt, rares seront les écoles qui n’auront pas adopté cette pratique. 

En décembre 1888, le Maire, Louis Martin fait un rapport au préfet sur Jardonnet : 
« Monsieur le préfet, connaissant votre désir d’être fixé sur les différents fonctionnaires qui relèvent de votre administration, j’ai cru devoir vous adresser ces quelques lignes au sujet de M.Jardonnet, instituteur à La Foye-Monjault. Voici bientôt cinq ans que M.Jardonnet est instituteur communal. Depuis cette époque il n’a  cessé de donner des preuves de son dévouement à l’instruction des enfants qui lui sont confiés. Ces quatre dernières années il a présenté vingt enfants aux examens de certificat d’études, dix-huit sont sortis victorieux. Dans ces conditions il serait superflu de parler de ténacité au travail. Son attitude politique, conforme à nos institutions républicaines, sa modestie, sa volonté, et l’intégrité de son caractère, lui ont valu les considérations générales des habitants de la commune. 
M.Jardonnet se trouve assurément largement récompensé d’avoir acquis l’estime de ses concitoyens cependant j’ai cru qu’il était de mon devoir de vous exposer tous les motifs qui militent en sa faveur, assuré que de votre coté, vous saurez en temps voulu, lui en tenir le plus grand compte…». 

En retour le préfet transmettra ce courrier à l’inspecteur d’académie pour ajout à son dossier.

De son côté Louis Martin le prendra à ses côtés en tant que secrétaire de mairie. C’est vrai qu’il est consciencieux et qu’il écrit bien. Il signera de nombreux documents et on lui confiera diverses missions.

Ci-dessous, le maire remarque le minutieux travail d’enquête fourni par Jardonnet auprès des cultivateurs suite à la tempête de grêle de 1891, qui a occasionné beaucoup de dégâts dans les champs et sur les toitures. Il y a passé beaucoup de temps et vu tout le monde. Pour cela on lui octroie une indemnité de 10 frs.




Classe des garçons de 1894 (28 élèves présents).
En 1892, l'école comptait 48 élèves pour une population de 907 habitants. 
Le grand au dernier rang pourrait être Albert Dorey, a ses 14 ans.
Dans la tranche d'âge ayant fréquenté cette école cette année là on relève
Louis Payrault, Edmond Bernegoue, Louis Hérissé, Gustave Rossard,
Emile Canteau, François Chaignon, André Barbeau, Anatole Migaud,
François Robelain, François Giraudeau, Victor Pommier,
François Barreau, Louis Moreau, Jean Sicaud, Louis Geoffrieau,
Pierre Delouvée, Constant Bonneau, Louis Plisson…



En Avril 1896 il reçoit la visite d’un inspecteur. Le rapport sera élogieux (ci-dessous).
Ce qui est intéressant sur ce document c’est que l’on note l’attitude politique et la religion de l’intéressé.



Il semble qu’en 1898, Jardonnet cède son poste de directeur d’école à Alfred Guérin pour se consacrer entièrement à la mairie ou il restera jusqu’au début des années 1900. A l’âge de 44 ans, il demandera a être nommé à Usseau ou résidait sa famille, ce qui sera accordé. Il y restera jusqu’à sa retraite puis se retirera définitivement. Il y décédera  en Mars 1929, à l'âge de 72 ans.

Le mérite républicain
En cette période de IIIème République, l’on souhaite mettre en avant le travail et le mérite, valeurs permettant à chacun d’élever sa condition. Et donc, à l’école, l’on décide de récompenser les meilleurs élèves en leur remettant des prix lors d’une cérémonie présidée par la municipalité. Ceci se passera traditionnellement en fin d’année scolaire, lors de la fête des écoles du mois de juin, en présence des parents et parfois grands-parents, frères et sœurs. Et pour l’occasion, chacun a mis ses plus beaux vêtements et est arrivé à l’heure.

Après un petit spectacle qui a été répété tout au long de l’année et qui se termine sous les applaudissements, l’instituteur appelle les élèves un par un sur l’estrade. En général ceux qui se sont distingués tout au long de l’année reçoivent les félicitations du maire. On leur remet un beau livre, et les parents en sont très fiers.

Lors de la séance du conseil municipal d’août 1898, l’on apprend que la dotation que la municipalité avait consacrée à l’achat des prix était insuffisante, et c’est donc l’instituteur Jardonnet qui avait dû compléter de sa poche. Bien sûr il sera remboursé, ce que l’on peut lire dans le relevé ci-dessous. 
On voit que c’est lui également qui doit acheter les timbres pour affranchir le courrier de l’école, et celui de la mairie en tant que secrétaire. A cet époque le courrier est pris en charge par la poste de Beauvoir, celle de la Foye n’existera qu’à partir de 1913.



Pour les meilleurs, un diplôme est remis par le maire, et beaucoup l’encadrent et l’accrochent sur le mur de leur chambre. On en retrouve parfois au fond d’une vieille malle dans les greniers.

Exemple de diplôme de remise de prix dans une école à Chinon


Dans les registres de 1908, on lit que le maire, Félix Garnaud, alloue une subvention à l’institutrice pour qu’elle organise la fête des écoles, mais également un petit voyage scolaire pour toute la classe. Ou sont-ils allés ?

Les cours d’adultes
En cette fin de XIXème siècle, il y en a encore beaucoup au village  qui ne savent ni lire ni écrire; Soit ils ne sont jamais allés à l’école, ce qui est de moins en moins fréquent, soit ils ont tout oublié. 
Il est vrai qu’a cette époque où l’on vante partout le progrès, la 3e République pousse régulièrement à l’instruction de tous car l’on considère que ces lacunes peuvent poser problème dans la vie quotidienne.

Par exemple lorsque l’on veut effectuer des démarches administratifs, comprendre de quoi parlent les affiches apposées dans le village par le garde-champêtre, ou bien tout simplement lire les journaux.
C’est pourquoi, fin 1896, le maire, Félix Garnaud, demande à l’instituteur Jardonnet, d’organiser un cours d’adultes qui puisse avoir lieu en hiver, période où l’activité dans les champs se trouve réduite. Ces cours seront bien sûr gratuits. Ils auront du succès et la municipalité décidera de les reconduire pour les hivers suivants. 

En 1898, c’est donc le nouvel instituteur Alfred Guérin qui prend le relais, comme on peut le lire dans le relevé ci-dessous. Les cours ont lieu les Lundi, Mercredi et Vendredi, et comme c’est l’hiver, l’on décide de chauffer la salle, et fournir l’éclairage, le jour tombant vite en cette période.



Ces cours d’adultes continueront à être donnés jusqu’après la guerre de 1914.

 
 
Alina Morisson, une vocation contrariée...
Ses parents habitaient Fressines, un petit village situé à côté de La Crêche, 15 kms au nord de Niort, ou son père Alexandre faisait le commerce des chevaux. 
Née en Avril 1880, Louise-Alina, que tout le monde appelait Alina, aimait l’école et était très assidue. Puis la vocation d’enseigner lui était venue. C’était à l’époque un réel moyen d’émancipation pour les femmes.


Son certificat d’études en poche, elle avait rejoint en 1895 l’école normale d’institutrices de Niort, un bâtiment tout neuf, construit quelques années auparavant par le Conseil Général des Deux-Sèvres. 

École normale d’institutrices de Niort


Mais à l’obtention de son diplôme, elle avait rencontré Eugène Vinatier, un jeune maçon du Puy des Fosses (forêt de Chizé), et ce fut le coup de foudre. 
Elle l’épousera à Fressines, en Janvier 1900, quelques mois avant ses 20 ans. Puis, en Octobre suivant, naîtra une petite fille: Gabrielle. Ceci mettra un coup d’arrêt à sa vocation. 



En 1906 Alina et Eugène déménagent à La Foye pour reprendre, avec les autres frères Vinatier, une grande maison qu’ils transformeront en ferme. 

Alina et sa fille Gabrielle

Cette vocation restera dans la famille car sa nièce, Jacqueline Morisson, deviendra plus tard professeur puis directrice du lycée de jeunes filles à Niort.  

Ah le Certif, c’était quelque chose de l’avoir !
Il sanctionnait la fin des études primaires, et signifiait que l’on savait lire et écrire, mais aussi calculer, tout en possédant un certain nombre de notions d’histoire et géographie. Ce diplôme sera la référence en France pendant près de 90 ans avant d’être supprimé en 1970, date à laquelle on généralisera l’accès aux collèges et Lycées.

Donc, après plusieurs années à l’école de La Foye, Gabrielle Vinatier, la fille d’Alina, venait de l’obtenir à ses 14 ans. Elle en était très fière, d’autant plus qu’elle voulait suivre les traces de sa mère et rejoindre l’école normale d’institutrice à Niort. Mais l’on était au mois de Juillet 1914, et dans moins d’un mois ce serait la déclaration de Guerre. Son père, Eugène, et ses oncles Lucien et Julien, seront mobilisés et devront partir, et, pas de chance pour elle, il lui faudra rester pour aider sa mère à la ferme. 

Diplôme reçu par Alina le 8 Juillet 1914. Académie de Poitiers.


Chaque élève qui voulait passer le certif se devait de posséder les manuels qui préparaient à l’examen. 
Parmi eux, il y avait bien sûr le manuel d’orthographe de Mannevy et Ramé, qui faisait référence, mais aussi le tour de la France par deux enfants, « devoir et patrie », qui décrivait la France de l’époque et ses coutumes, au travers de petits chapitres très imagés. Dans ce livre beaucoup y ont appris la géographie. 
 
   

 
Il fallait bien sûr connaître par cœur la liste des départements, avec ses préfectures et sous-préfectures, et aussi le nom des principaux fleuves et montagnes. Pour aider à apprendre et mémoriser, chaque classe disposait de grandes cartes affichées au murs. Elles sont très recherchées de nos jours car elles rappellent à beaucoup leur enfance.

Cent ans durant, ces livres diffuseront dans tous les foyers les principes de l'enseignement républicain: une morale laïque inspirée des solides valeurs bourgeoises que sont l'ordre, le sens du devoir, l'épargne, la stricte soumission aux hiérarchies sociales "naturelles", et surtout le goût du travail consciencieux.

Au début des années 1900
Plusieurs instituteurs et institutrices se succèderont à La Foye. Comme cité précédemment, on note dans les registres le nom de Alfred Guérin en 1902 (alors âgé de 34 ans), Ulysse Martin en 1906, puis Firmin Dubreuil de 1909 à 1912. 
 
1906-Ulysse Martin au centre de sa classe

Et comme institutrice en 1900: Berthe Nourrisson, la fille de Jules Nourrisson. Elle avait suivi les traces de sa mère Ernestine (Audoyer) et s’était faite nommer dans le même village.

1908 – Institutrice Mme Nourisson (à droite)
Premier rang au centre : Gabrielle Vinatier (6e à partir de la gauche, col blanc)



Ci-dessous une classe typique de l’époque, avec son mobilier sentant bon la cire.



C’est la municipalité qui doit assurer l’entretien des classes, et c’est ce que l’on constate à la lecture des registres. L’on y parle régulièrement du recrutement des balayeuses, des dépenses liées à leur rémunération. 

En 1908, on lit que Mme Marchand, alors veuve, est en charge de l’entretien des classes, et pour cela on lui alloue 150 francs de traitement. Elle sera en poste jusqu’en 1913 (son fils, Arsène sera un Maréchal-Ferrant réputé au village, habitant la maison juste devant l’église. Il participera comme artilleur à la grande guerre).

À l’école, les garçons portent à présent un béret, un pantalon court, une blouse noire ou grise, des galoches avec des semelles de bois clouté, et pour se protéger des intempéries, une grande pèlerine à capuche.
Les filles, elles, portent une longue robe avec un tablier. Sur cette photo de classe datant de la « grande guerre », l’on remarque qu’elles portent une blouse, appelée alors « sarrau », et sont chaussées de galoches. 

1914-15 - Classe des filles
  Rangée du haut, dernière à droite : Marie Dorey
– rangée du dessous, au centre avec un col blanc : Madeleine Dorey,
et dernière à droite, également avec un col blanc : Alice Dorey
– nommées mais non localisées : Didine Boyer, Marie Nourigeon, Berthe Morin,
Juliette Aubry, Réjeanne Vinet, Andrée Brossard, Zézette Guionnet,
Marthe Coutureau, Olga Arnaud, Charlotte Migaud, Olga Bouhet,
Céline Briffaud, Hortense Pairault, Marie-Louise Pairault
 
La récréation dure trente minutes. Les enfants jouent alors aux billes, aux gendarmes et aux voleurs, et également aux osselets. Et pour se défouler on fait des rondes et, bien évidemment, on joue à la marelle. Le jour sans classe dans la semaine est le jeudi.

En février 1913 on note que l’instituteur est Édmond Penot. Peu après celui-ci sera nommé secrétaire de mairie. 

Mais en Août 1914 c’est la déclaration de guerre. Édmond Penot est mobilisé. Il faut le remplacer. 
En octobre on nomme donc un instituteur intérimaire, Raymond Barreaud. Et naturellement, celui-ci reprend le secrétariat de mairie. 


Hélas, en 1915, Barreaud est également mobilisé, et à son tour il faut le remplacer.
Quant au secrétariat de mairie, l’on décide d’y nommer Mme Marchand, celle-ci ayant un niveau d’instruction suffisant.  

Puis après la guerre de 1914, la vie reprend son cours, et l’on se préoccupe à nouveau d’école maternelle, que les habitants appellent « école enfantine ». Les grandes sections, garçons et filles, occupent, elles, les grandes salles construites autour de la mairie depuis plusieurs décennies, mais les temps changent !
Fin 1919, l’on se met à la recherche d’un nouveau lieu suffisamment grand et adapté, et justement l’on vient de repérer une grande maison inoccupée au début de la route d’Usseau, appartenant à Julia Boyer. 
Après délibération, le conseil propose de lui louer, bien que plusieurs aient fait remarquer qu’il faudrait auparavant y effectuer des travaux d’aménagement. Mais comme les finances de la commune sont au plus bas en cette période, chacun considère qu’il n’est pas possible de faire mieux. 

C’est donc un retour aux sources. Déjà en 1828, Fréderic Marchesseau, le maire de l’époque, avait installé l’école du village dans ce même bâtiment qui n’était autre que l’ancienne maison Bastard !
Et l’on choisit pour installer la classe la grande salle située au bord de la rue. Celle-ci  possède trois grandes fenêtres, ce qui donne beaucoup d’éclairage (Il n’y en a plus que deux de nos jours, un petit bâtiment sur le côté ayant été supprimé). Ironie de l’histoire, c’est cette même salle qui avait été louée par la municipalité quelques années auparavant, en 1913, pour y installer le premier bureau de Poste en attendant qu’un bâtiment spécial soit construit en 1917 sur la route de Vallans.



Début Mai 1916 l’on nomme Mlle Pignon en remplacement de Mr Bruneteau recruté deux ans auparavant.


Mme Pignon restera à La Foye jusqu’au milieu des années 30.
Une de ses élève, Irène Prunier, se souvient « Elle avait un chignon bien tiré, bien serré, et portait une grande blouse. Elle me faisait peur, tellement elle était laide. Ceci cependant n’a pas empêché que pendant son séjour à la Foye, elle se soit mariée avec Mr Durand du Grand-Bois, celui-ci aurait pu être son père. 
Néanmoins c’était une très bonne institutrice. Je me souviens, j’étais assise à un bureau de trois places ; J’étais au milieu, entourée de deux garçons, l’un très entreprenant, qui ne pensait qu’à me faire des bises sur les joues et des déclarations d’amour à 4 ans, il me fit même don d’une bague, et l’autre, plein de poux, ce qui ne m’enchantait pas maman qui était fatiguée de me passer de la « Marie-Rose » sur les cheveux.
J’ai appris très vite à lire, et à 6 ans j’entrais dans la grande école comme l’on disait alors. J’’ai eu des très bons instituteurs : Mr Penot et Mlle Métayer. J’avais aussi une bande de copines et copains, aussi les récréations étaient très joyeuses. J’aimais l’école…».

Il faut loger les enseignants ! Et le projet de nouvelle école refait surface !
Depuis la Révolution, la règle veut que ce soit à la commune d’offrir un logement aux enseignements. Et pour cela l’on a coutume d’aménager les pièces situées au-dessus de la salle de classe, ce qui facilite aussi la surveillance des écoles. 

En 1932, la nouvelle institutrice, Mlle Métayer, demande à en bénéficier, mais hélas, la municipalité constate que l’école actuelle n’était pas adaptée pour cela ! 
Et plutôt que d’entreprendre des travaux couteux, l’on considère qu’il vaut mieux faire construire une nouvelle école enfantine, d’autant plus qu’un bâtiment suffisamment grand et bien plus adapté avait été identifié à l’est du champ de foire, tout près de la grande école. Et comme celui-ci était vacant, l’on pourrait aller vite car il suffirait juste de le rénover. 
Avantage supplémentaire : l’on pourrait aussi y aménager un réfectoire, ce qui permettrait aux élèves d’y prendre leur repas du midi, et pourquoi pas chaud, ce qui serait un progrès notable car pour l’instant chacun devait avaler son casse-croute tiré du sac, tout en restant dans la salle de classe. 
Ce n’était pas confortable, et après il fallait tout nettoyer ! Les élèves et leurs parents s’en plaignaient.

En attendant, en 1935, le maire décide d’aménager l’étage de l’école enfantine actuelle (sur la route d'Usseau) pour y loger l’institutrice, et veut aussi  améliorer la salle de classe en y installant une prise d’eau potable, installer l’éclairage (ce qui était fort utile pour la période d’hiver), et aussi reblanchir les murs.
L’année suivante, en 1936, il y fait construire un petit hangar pour abriter l’auto de Mme Métayer, celle-ci s’étant à présent mariée.
En cette même période, l’on fait installer des tôles de protections tout autour du poêle de chauffage de la classe, en réponse à une note de la préfecture qui s’était émue d’accidents s’étant produits dans le département. 
Il faut savoir que dans les années 30, c’était les poêles à bois qui prédominaient, le chauffage au gaz étant l’apanage des grandes villes.
 
Mais hélas, et comme à chaque fois, la commune ne pouvant financer seule ces travaux, il lui faudrait au préalable obtenir l’approbation du préfet, celui-ci tenant les cordons de la bourse. Il n’y avait pas le choix ! Et comme d’habitude, tout cela prendra beaucoup de temps, le préfet voulant nommer un architecte pour valider la décision. Puis ce dernier mettra beaucoup de temps pour rendre son projet, pour que finalement il soit refusé par le comité départemental. Que c’était donc compliqué !

En attendant il avait fallu organiser le financement, le coût global d’acquisition- rénovation s’élevant à 140 000 francs. Et pour compléter la subvention attendue, la municipalité avait dû contracter un prêt de 8000 francs. Hélas, quelques mois plus tard, elle apprendra que cette subvention de l’état serait bien inférieure à ce qui était attendu. 
Dépité, le Conseil devra se résoudre à abandonner le projet, et pour continuer à accueillir les élèves, il n’aura pas le choix que de reconduire le bail de l’école de la rue d’Usseau, et ce, jusqu’en 1939. A cette époque l'institutrice de l'école maternelle se nommait Mlle Fabien.

Peu satisfait de la situation, le conseil envisagera pendant un temps de faire construire un petit bâtiment entre les deux écoles situées de part et d’autre de la Mairie et le Maire de l’époque, Léonce Geoffriau, se proposera même d’en faire le plan, mais, là encore, le projet n’aboutira pas, faute de budget. 
 
En 1937, le bâtiment situé au bord du champ de foire étant toujours disponible, on relance le projet, mais cette fois-ci c’est l’éducation nationale qui se fait tirer l’oreille pour le financement comme on peut le voir dans ce relevé de 1938. 
 
 
Il faudra attendre début 1939 pour que, après bien des allers-retours, ce projet finisse par obtenir l’agrément de tous. Mais hélas, la déclaration de guerre du mois de septembre bloquera toutes les discussions, les priorités ayant changées. 
Ironie de l’histoire, c’est en mai 1941, sous l’occupation, que les subventions du ministère seront débloquées, mais là, l’on rencontrera une pénurie de matériaux bloquant le démarrage des travaux.

Tout au long de ces années, l’architecte de Niort qui avait été sollicité pour réaliser les plans (trois, selon le document ci-dessous), avait engagé des frais sans être rémunéré. Et donc, de guerre lasse, en juin 1942 il finira par envoyer ses honoraires à la municipalité, qui après discussions… finira par s’exécuter…


 
 
Pendant la Seconde Guerre mondiale
Dès juin 1940, les troupes allemandes, voulant contrôler la façade atlantique, occupent les Deux-Sèvres.
À La Foye l’on vit à présent sous l’occupation et plusieurs habitants sont obligés d’héberger des soldats. L’ambiance est morose, mais malgré tout la vie continue. 

N’ayant pu construire une nouvelle classe enfantine, le maire, Léonce Géoffriau, se met en recherche d’un nouveau local qui puisse être prêt rapidement, et pour lequel il n’y ait pas beaucoup de frais à engager. 
Par chance une maison du bourg comportant une grande salle se trouve libre. C’est un ancien atelier situé au début de la rue du centre, qu’un menuisier dénommé Arignon, avait transformé avant-guerre en café. 
Plus tard, à la libération, ce bâtiment retrouvera sa vocation en devenant le « Café Maret ». 

Mais le temps presse, et on fonce ! Après des travaux sommaires, la classe s’installe sur le parquet de l’ancienne salle de bal à l’arrière. Mais le confort y reste approximatif : l’hiver les locaux sont difficiles à chauffer et certains s’en souviennent ! 

C’est Mme Caroit qui à présent officie en tant qu’institutrice pour la maternelle (ses parents originaires de Frontenay louaient une ferme à La Foye), Mr et Mme Papot restant en charge des classes supérieures, situées, elles, à la mairie.

Et comme de coutume, c’est Mr Penot qui est secrétaire de mairie. En Avril 1940, on lit dans les registres que la guerre, les pénuries, les réfugiés, lui donnent un surcroit de travail et, débordé, on lui adjoint Mme Métayer. 
Plus tard, en Mars 1941, on leur confiera la confection des cartes d’alimentations à destination des plus démunis, et pour ce travail supplémentaire ils recevront une indemnité de 405 francs.


Cette même année, en octobre 1941, Mr Penot prendra une retraite bien méritée et c’est un nouveau couple Mr et Mme Papot qui prendront le relais.
 
La pratique du sport
En Décembre 1940, une circulaire ministérielle demande à ce que les communes rurales soient équipées de terrains d’éducation physique et sportive.

Par chance, trois terrains situés au nord-ouest de la mairie se trouvent parfaitement adaptés, proche de l’école, et de plus ont une superficie suffisante. Le conseil se propose donc de les acquérir, tout en considérant que les négociations avec les propriétaires risquent d’être difficiles.


Deux de ces terrains appartient à la veuve Benoist, un autre à Mme Turgné, également d’origine Benoit. Possédant beaucoup de terres, celles-ci ne sont pas opposées à en céder, mais veulent en tirer un bon prix. 
Le maire, accompagné de Narcisse Riffault, se proposent d’entamer les négociations, ce qui finira par aboutir pour deux d’entre eux. Pour le dernier, on décidera de le louer pour 3 ans.



Puis en août 1941, l’on procède à l’aménagement du terrain de sport. Il faudra au préalable le nettoyer, l’aplanir et le délimiter. Au global cela aura coûté de 123 700 francs à la commune.

Travail-famille-patrie
En 1942, le Maréchal Pétain ayant décidé de promouvoir les valeurs « Travail-Famille-Patrie », la municipalité décide d’offrir des récompenses à ceux qui ont obtenu le certificat d’études.
 Deux filles seront désignées : Violette Delièrre et Colette Voirin la fille du boucher, et chacune recevra 25 francs. Dans le relevé le conseil précise que ces sommes seront prélevées sur le budget prévu pour l’achat de livres, qui se monte à 1700 francs pour l’année. 

Mais il faut savoir que la commune disposait d’un autre budget pour cela. En effet, en 1923, Auguste et Alvina Binet, des habitants du bourg endeuillés par la mort de leurs deux fils Maurice et Jean-Auguste à la guerre de 14 (voir leurs tombes au cimetière et les citations sur le monument aux morts) avaient décidé de faire une donation pour les élèves de la commune, garçons et filles, les plus méritants. Et François Arnaud, le maire de l’époque, avait accepté cette donation, tout en concédant que le surplus soit versé à une famille nombreuse.
Et comme en 1942 il reste de l’argent sur le legs Binet, l’on offre aussi 25 francs à André Hervé et Simone Ringhert, jugés également élèves méritants. En 1943, ce sera le tour de Marcelle Griffon. En 1947 celui de Edith Baranger (la fille du facteur), et André Moreau.

L’année suivante, en 1943, l’inspecteur d’académie demande à ce que l’on crée un atelier pour les travaux ménagers, et donc on le met en place. Il est vrai que l’on ne manquait pas de cuisinières, couturières, ou tricoteuses au village pour donner des cours. 
Puis dans cette même période l’on décidera, enfin, d’offrir une cantine scolaire aux élèves.
L’on apprend qu’en 1945 c’est Mme Giraud qui en est en charge, mais que, en cette période de guerre, l’afflux d’enfants de réfugiés dans la commune est tel que la charge s’est sérieusement alourdie. Pour en tenir compte le conseil décide de porter son salaire de 550 francs à 650 francs.
Plus tard, ce sera Marie Griffon qui reprendra le poste. Excellente cuisinière, certains élèves s’en souviennent.

À la libération
En Juin 1944, c’est l’euphorie au village. Un défilé est organisé dans la rue principale avec les « FFI », et la municipalité offre un « goûter de la victoire » à tous les élèves. Pour l’occasion le boulanger est réquisitionné pour confectionner des gâteaux et petits pains.

L’enseignement de l’agriculture
Juin 1945. A présent souffle un vent nouveau, l’optimisme et la confiance sont de retour. 
A l’école, un nouveau couple d’instituteurs vient d’arriver pour les classes supérieures: Mr et Mme Plisson.

En octobre, l’inspection académique se préoccupe de ceux qui ne poursuivent pas leurs études au-delà du primaire. Elle demande donc à ce que l’on organise un enseignement agricole obligatoire pour ceux qui voudront se destiner à cette profession. Et pour les filles ce sera l’enseignement agricole ménager. 
Dans la circulaire l’inspecteur précise que ces classes pourront regrouper plusieurs communes du canton, jusqu’à 4, et que l’instituteur qui sera nommé devra au minimum posséder un brevet agricole, et pourra prendre en charge 5 classes au total.

 
A l’école des Marronniers
L’école supérieure, elle, reste située de part et d’autre de la mairie. Sa cour est plantée de marronniers, c’est pourquoi elle sera baptisée de ce nom, mais il faudra attendre 1992 pour qu’il soit enfin officialisé.


En tout cas, à l’automne, l’un des jeux favoris des élèves lors des récréations sera de creuser au canif les nombreux marrons tombés dans la cour pour en faire de petits paniers ou bien des bateaux qu’ils iront faire naviguer sur la mare le soir au retour de l’école. Ce sera un grand amusement, en plus du jeu du lancer de marron qui, lui, restera interdit, car beaucoup plus douloureux quand on le recevait en pleine figure. 



En 1947, l’on souhaite offrir un peu plus de confort aux jeunes élèves de l’école enfantine. La municipalité souhaite en revenir au bâtiment situé à l’est du champ de foire, celui que l’on avait identifié dans les années 30. Il est situé au tout début de la rue de la mare aux chèvres. Par chance il est toujours disponible et donc la mairie décide enfin de l’acquérir, pour le faire rénover et aussi y aménager un logement pour l’institutrice. 

Cette école enfantine fonctionnera jusqu’en 1957, date à laquelle elle sera remplacée par la nouvelle école qui sera construite près de la mairie. Ce bâtiment sera ensuite transformé en logements communaux pour instituteurs.
 
Il faudra attendre le début des années 50 pour que l’école devienne enfin mixte
Déjà en Octobre 1943, l’instituteur de la classe des garçons : M. Papot, avait rapporté que les effectifs des deux classes supérieures se trouvaient très déséquilibrés: 23 élèves chez les garçons, et 35 chez les filles. 
Il expliquait que les mentalités ayant évoluées, l’on pouvait à présent proposer la « gémination », c'est-à-dire l’instauration de deux classes mélangées, et à effectif égal. De plus, ceci apporterait d’avantage de souplesse pour l’organisation, et ainsi tout le monde serait gagnant.

Le conseil avait accepté cette proposition, mais à l’époque l’on était sous l’occupation et tout était compliqué. 
Il faudra donc attendre le début des années 50 pour que ce soit mis en œuvre. A partir de cette date, l’école supérieure, celle qui prépare au certificat d’études, sera dédoublée en deux classes mixtes, équilibrées en effectifs, sous la conduite de Mr et Mme Papot, le couple habitant les logements prévus à côté de la mairie. 

Ce sera le début de la mixité dans les classes supérieures à la Foye. Le village sera en avance sur son temps car il faudra attendre 1965 pour que cela soit officialisé au niveau national.

On se préoccupe également de santé
En cette nouvelle ère de progrès, l’on souhaite réduire les maladies infantiles, faisant alors des ravages. C’est pourquoi l’on instaurera le passage épisodique d’un médecin ou d’une infirmière dans les classes pour faire un bilan de santé (sommaire) des élèves. On prendra le poids, la taille, et l’on inspectera les dents. 

C’est en 1954 que Pierre Mendès France, alors président du Conseil, décide de lutter contre la dénutrition et… l’alcoolisme !  Il instaure le verre de lait quotidien pour les écoliers. Son slogan est « Pour être studieux, solides, forts et vigoureux, buvez du lait ! ». Et donc pendant plusieurs années chacun aura droit à son verre de lait pendant la pause du matin. Il est vrai qu’à l’époque de nombreuses fermes du village en produisaient.

Puis au milieu des années 50, viendra le temps de l’exode
Dans cette période d’Après-Guerre, de nombreux postes se créeront dans les administrations et services publics : Police, Poste, Chemins de Fer, ce qui entrainera un fort exode rural. Le nombre de jeunes au village sera en diminution, cependant avec l’abaissement de l’âge scolaire, l’on verra une augmentation des élèves en école élémentaire. 

Ce sont à présent Mlle Geneviève Gatail qui est l’institutrice du cours élémentaire et Norbert Goizin, l’instituteur du cours supérieur conduisant au certificat d’étude. Chacun habite l’un des logements situés de part et d’autre de la mairie, Mlle Gatail au sud et Mr Goizin au nord.


1956-57 – Institutrice : Mlle Gatail
– Rangée du haut : 3e en partant de la gauche, Landreau.

Ce qui est amusant sur cette photo, c’est que malgré la mixité les garçons ont tendance à se regrouper et les filles aussi. Il est vrai que lors des récréations ceux-ci ont rarement les mêmes jeux.

Souvenirs de jeunesse
Ce moment privilégié de leur jeunesse, les anciens qui ont connu cette période d’après-guerre, le racontent bien volontiers ; C’était pour eux le temps de l’insouciance. 
Et ce sont bien sûr les jeux, et surtout les blagues avec les copains et les copines, qui les ont le plus marqués.   

La chasse aux « grelets »
Le champ derrière la cour de l’école ayant été aménagé en terrain de sport, c’était là que se passaient les récréations aux beaux jours. 
Dès le mois de mai les grillons chantaient de partout. Dans la région on les appelait les « grelets ». Il y avait les « grelets noirs », et les « grelets dorés ». Ces derniers, plus gros, étaient plus recherchés et faisaient l’objet d’échanges. Au moindre bruit les grelets partaient se réfugier dans leur terrier. Et bien sur le grand plaisir des élèves était de les déloger en introduisant un brin d’herbe pour les titiller. Enervé, le grillon finissait par sortir, et aussitôt attrapé il finissait dans une boite qui rejoignait vite le fond de la poche, puis du cartable.

Parfois pendant la classe, l’on en entendait un chanter au fond du cartable, et ce n’était que parties de fou-rires sous l’œil inquisiteur du maître.

La pèche aux têtards
Bien que défendu par les parents, l’on passait par le chemin de la mare de l’église au retour de l’école. L’hiver, lorsque la surface était gelée, l’on s’y aventurait pour de folles parties de glissades. Certains y ont trempé chaussures et pantalons et attrapé bien des rhumes. 



Au printemps on y péchait des têtards, ces alevins de grenouilles qui se tenaient en groupe juste au bord. Il fallait aller vite pour les attraper à la main, d’un geste brusque.
Jacky Drut se souvenait encore que plusieurs de ses copains l’avaient bloqué le long du mur de la cure, et forcé à avaler un têtard vivant. Et il accompagnait son récit d’une moue fort imagée.

Les interminables parties de billes
A l’épicerie, avec les petites pièces que l’on avait obtenues des parents et grands-parents lors des anniversaires et fêtes, l’on achetait des billes dans les épiceries du village. Il y avait celles en terre, les moins chères, puis les gros calots en fer ou bien les boulards, de grosses billes de verre. Il y avait aussi les agates en verre coloré.  


Pendant les récréations dans la cour de l’école cela donnait lieu à d’interminables parties ou l’on s’affrontait parfois en équipe de deux. Il y avait différentes techniques : La pichenette (l’index ou le majeur étant replié sur le pouce, l’on détend le doigt d’un coup brusque pour tirer la bille qui est posée à terre), le pointage pour tirer une bille au sol, c’était la technique la plus souvent utilisée, ou bien la pince (on place la bille entre le pouce et l’index puis on sert le bord de la bille en mettant une pression de la main et la bille part toute seule).

Celui qui gagnait remportait les billes de son adversaire, et cela créait parfois des disputes, voire des bagarres. 

Et bien sûr chaque classe avait son champion, montrant fièrement sa lourde poche contenant toutes les billes gagnées à ses adversaires. Et les perdants devaient retourner, l’air penaud, quémander quelques sous à leurs grands-parents pour en acheter d’autres.
 
1959 : La nouvelle école
Au milieu des années 50, un vent de modernité souffle sur la France. Le gouvernement décide d’investir et relance les reconstructions. L’école de La Foye ne correspond plus aux standards modernes, et sous l’impulsion de la préfecture qui se propose d’en prendre en charge le financement complet, le maire, Albert Rouby, décide de faire construire une nouveau bâtiment qui soit à la fois plus lumineux et plus fonctionnel, et qui puisse accueillir les élèves de tous les niveaux.

Et justement la municipalité possède déjà un terrain situé juste au nord de la Mairie, qu’elle avait acheté à Mme Saragot en Juillet 1946. Il fera l’affaire.  
Début 1957, elle lance le chantier, tout en sachant que pour qu’il soit pris en charge financièrement, il doit être confiée à un architecte agréé par la préfecture. 
La mode des constructions de l’époque, ce sont les modules préfabriqués en béton, plus rapides à construire et bien moins coûteux (on est à l’après-guerre et les finances de la France sont exsangues). 
Ce nouveau bâtiment sera donc au standard IETP (Institut d’Etudes Techniques et Professionnelles), censé privilégier la lumière au travers de multiples panneaux vitrés.

Et cette même année 1957, arrive un nouveau couple d’instituteurs : Mr et Mme Bonnaud.

1957-58 – Institutrice : Mme Bonnaud

1958-59 – Instituteur : Michel Bonnaud

On décide de les loger dans l’appartement situé au-dessus de l’ancienne école enfantine, celle-ci étant encore en service pendant au moins une année. Hélas ce bâtiment brûlera peu après et il faudra en trouver un nouveau. 
Ci-dessous, l’annonce de la création de la nouvelle école et l’arrivée du nouveau couple d’instituteurs


Grâce à ses modules préfabriqués, la nouvelle école sera construite en peu de temps et sera inaugurée en 1959. Destinée à accueillir à la fois l’école élémentaire et les classes supérieures, elle restera en service jusqu’en 2019.



A partir de cette date une cantine sera organisée dans l’ancien bâtiment d’école pour permettre aux élèves de déjeuner sur place. Il y a une cuisinière, payée par la commune, qui sert des repas chauds. Et à tour de rôle les enseignants effectuent la surveillance des repas, comme cela est acté par la mairie dans le document ci-dessous.


Plus tard en 1972, le jour sans classe de la semaine sera fixé le mercredi pour tous les écoliers.


Octobre 1972 : C'est donc au cours de ce mois d'octobre que ce nom sera officialisé par l’apposition d’une plaque à l’entrée du bâtiment. L’on profitera de la visite de Ségolène Royal, alors députée des Deux-Sèvres et ministre de l’environnement, venue à La Foye pour remettre la médaille d’officier du mérite agricole, au maire : Michel Canteau.


 
À l’école de La Foye, c’était le bon temps !
C’était le temps des copains, de la jeunesse et de l’insouciance. C’est pourquoi, nostalgie oblige, quarante anciens se sont réunis en Juin 2002 à Saint-Gelais (près de Niort) autour de Mlle Gatail institutrice (rangée du milieu à gauche) et de Mr Goizin, instituteur (rangée du milieu centre-droite), pour se remémorer leurs années 50 à l’école, au temps des culottes courtes et des jupettes. 

Photo prise par le journal La Nouvelle République

L’école de Limouillas
(Remerciements à Jean-Marc Favrioux et Jean Guitteau pour leur contribution).

Depuis les tout débuts, les enfants de Limouillas devaient se déplacer à pied pour aller à l’école de La Foye, mais le chemin était long et pénible, surtout l’hiver lorsque le jour tombait vite. Il fallait traverser les bois par des chemins peux sûrs et souvent boueux, et les habitants du village se sentaient délaissés. 

Certains préféraient envoyer leurs enfants à l’école du Cormenier, village situé un peu plus près, mais celle-ci accueillant aussi les enfants de La Revêtison, les locaux se trouvaient surchargés. 

En 1882, la 3ème République proposant des subventions pour la création de nouvelles écoles, la municipalité en profita pour effectuer une demande auprès de la préfecture, mais celle-ci, jugeant que le nombre d’enfants concernés était insuffisant, refusa le projet.
Au fil des ans les habitants de Limouillas exposaient régulièrement au maire que cette situation était de plus en plus difficile pour leurs enfants, Mais malgré les nombreux courriers rien n’aboutissait…

Il faudra attendre soixante ans, pour que en 1941, en pleine occupation allemande, ils se décident à faire une pétition. Il faut dire que le village de Limouillas s’était fortement développé depuis lors, et à présent cela concernait près de 23 élèves. 
Un des conseiller de la commune, Narcisse Riffault, se fait le porte-parole auprès de ses collègues.



Mais ceux-ci considérèrent que la commune ne peut faire des frais supplémentaires, celle-ci s’étant beaucoup endettée lors des travaux d’adduction d’eau, et décident de transmettre la demande au préfet. 
Coup de chance, celui-ci donne son accord… Mais hélas sans proposer de financement. Effectivement l’on est en période de guerre, et les caisses sont vides.
Pour contourner la difficulté, certains proposent que l’on loue en attendant un bâtiment, puis que l’on recrute un instituteur. Le conseil finit par se rallier à cette idée. Il est vrai que plusieurs de ses membres habitent Limouillas. Et justement l’on identifie au centre du village une maison inoccupée qui pourrait convenir. C'est la dernière maison à gauche sur la rue de la Limaille.
Celle-ci appartient à Mr Brisset, un riche propriétaire du hameau de la Mirauderie (Il est également propriétaire du bois de la Foye). Contacté, celui-ci propose un loyer annuel de 1500 francs, mais uniquement sous bail verbal, et pour une durée maximale de 3 ans. Les discussions s’éternisent, ce qui vaudra de nombreuses délibérations de la part du conseil, mais n’ayant pas d’autres solutions, celui-ci finit par accepter.  

Cette nouvelle école ouvrira en Octobre 1942 après avoir été sommairement aménagée. Dès l’ouverture, l’on y accueille les élèves de Limouillas, mais aussi ceux de la Maison Neuve, la partie du village rattaché à la Revètison. Et donc l’on propose de partager les frais entre les deux communes au prorata du nombre d’élèves, ce qui  sera accepté. 
La première institutrice est Mme Sutter avec 25 élèves réunis dans une classe unique.
Pour l’entretien de la classe l’on recrutera une balayeuse : Mme Chauvet. Elle est également en charge de l’allumage du poêle pendant la période d’hiver. 
Plus tard elle sera remplacée par Gilberte Garnaud, pour un salaire annuel de 240 francs. Il est vrai que cela ne constituait qu’un travail à temps partiel.

Parmi les 15 instituteurs et institutrices qui se succèderont ensuite sur les 31 ans de service de cette école de Limouillas, l’on note les noms de Mlle Boinot, Mr Bouchaud, Mlle Homage, Mr Volleau, Mr Moreau et Mme Girard.
On note qu’à la rentrée d’octobre 1945, c’est Mlle Boinot qui est institutrice, et comme c’est la règle, l’on se doit de lui fournir un logement sur place. Mais les pièces attenant à l’école sont dans un tel état de délabrement qu’il faut lui trouver autre chose. Et donc on se rabattra sur une maison appartenant à Albert Guitteau, qui l’on louera pour 2400 francs annuels. 
Puis en 1949 Mlle Boinot sera remplacée par Mr Bouchaud, dans le même logement.

En 1957, l’état décide d’un grand programme d’investissement pour les écoles. C’est donc l’opportunité pour faire construire un bâtiment plus adapté comme cela a été décidé au bourg. La municipalité part donc à la recherche d'un terrain. Ce sera une parcelle de six ares située à l’entrée du village, que l’on achètera à Henry Dugué pour 30 000 francs. 

Et pour obtenir son financement, l'on sera obligé d'adopter le standard de l’époque comme au bourg, c’est à dire un IETP (préfabriqué).  

Construite en peu de temps, cette école sera inaugurée en 1959, avec une classe unique d’environ vingt élèves.




1960-1961 – Institutrice : Mme Omage 

Sur cette photo l’on voit très nettement que les différents niveaux sont mélangés au sein d’une même classe, ce qui ne facilite pas l’enseignement.

En 1966 c’est Mme David qui y est à présent institutrice, et toujours Gilberte Garnaud qui en assure l’entretien.
Mais la fréquentation de cette école restera limitée, c’est pourquoi il faudra se contraindre à la fermer en 1973
Par la suite l’on organisera un ramassage de car scolaire pour emmener les élèves à l’école de La Foye, ce qui est toujours le cas de nos jours.

Ne sachant que faire de ce bâtiment, la municipalité décidera en 1980 de le louer une famille nécessiteuse, la famille Miras, après l’avoir adapté en maison d’habitation. Mais le confort restant très sommaire, il finira par être abandonné, puis vendu. Voici ce qu’il en reste de nos jours :


En 1994, Robert Genais, un ancien élève de Limouillas, organisera une journée souvenir rassemblant plus de 80 anciens élèves dans le parc de la Charrière pour se remémorer ces belles années de jeunesse. 

Réunion des anciens élèves de Limouillas en 1994.

C'est l'occasion d’un petit poème :


1996: C’est le temps du RPI. L’union fait la force !
En octobre 1995 les maires de La Foye (Mme Michaud), de Vallans (Mr Misbert), et de La Rochénard (Mr Chaigne), se réunissent pour constater que dans leurs communes, le nombre d’enfants scolarisés diminue inéluctablement d’année en année, ceci étant aggravé par le fait que ceux qui travaillent autour de Niort préfèrent scolariser leurs enfants dans les communes proches de la ville afin de réduire les temps de transport. 
Et tous s’accordent à dire que l’évolution des effectifs pour les années à venir ne porte pas à l’optimisme et qu’ils devront se résoudre à fermer des classes. Consultés, les parents d’élèves acceptent très mal cette situation. 
A La Foye les élus évoquent la possibilité de réunir trois niveaux différents dans une seule classe, mais jugent que ce serait trop difficile à vivre pour les enfants et aussi une tâche trop lourde pour les enseignants. 
Chaque maire souhaitant garder une école sur sa commune, l’on opte pour un Regroupement Pédagogique Intercommunal (RPI), c'est-à-dire une répartition de l’ensemble des élèves en trois niveaux différents, chacun situé dans un des village. 
Après avoir obtenu un avis positif de l’inspecteur d’académie, cette nouvelle organisation est mise en place pour la rentrée 1996-97. Et l’on instaure un système de bus pour le ramassage scolaire. 
En 1996, la maîtresse de maternelle se nomme Mlle Christelle Ayrault ; Elle s’occupe des petites et moyennes sections. 
En 2002 on note Mlle Sivadier pour la classe primaire, et Mlle Fromenteau pour le cours élémentaire.

Mais la diminution des effectifs continuant d’année en année, les rumeurs de fermeture de classe se feront de plus en plus insistantes. Et les parents d’élève des trois communes organiseront régulièrement des pétitions.


Le bureau des parents d’élèves
 
2019 : Carpe Diem 
De son côté le bâtiment préfabriqué de l'école de La Foye se dégrade régulièrement. Difficile à chauffer, peu pratique, l’on constatera plus tard qu'il n’est plus aux normes et que son isolation faite d’amiante s’avère dangereuse. Il est urgent d’entreprendre des travaux !

La décision de le rénover est prise en 2015, mais, devant la complexité, l’on opte pour son remplacement par un bâtiment plus fonctionnel, répondant aux nouveaux standards, et pour lequel il est plus facile d’obtenir des financements. 
Dans son bulletin d’Août 2016, le nouveau projet est présenté par la mairie :


Pendant les travaux les élèves seront logés dans des salles provisoires (salle des mariages en mairie, bibliothèque..). Il y aura trois classes : 19 élèves de CP (Cours Préparatoire) avec Sébastien Guyot, 14 CE1 et 11 CE2 (Cours Élémentaire) avec Laëtitia Feibel, et 15 CE2 et 11 CE2 avec Mélanie Bureau, la directrice.

Mais à cause du désamiantage le projet prendra du retard, et la nouvelle école ne sera prête que pour la rentrée 2019, soit trois ans plus tard. 

L’école des Marronniers n’est plus, Place à l’école Carpe-Diem ! Expression latine signifiant « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain », ce nom ayant été proposé par les enseignants.



Réunion de parents d’élèves et Fête des écoles à la salle 
« Monacalis »
Depuis le « RPI », les parents d’élèves des trois villages se réunissent régulièrement, et aux beaux jours cela fait l’objet d’un repas en commun comme ci-dessous en Juin 2017.



Et puis l’on continue à organiser la traditionnelle fête des écoles
C’est l’occasion pour les enfants de présenter aux parents un petit spectacle qu’ils ont répété tout au long de l’année. Sont présents aussi les grands parents et tout le monde est ému. Les appareils photos sont de sortie.
A présent cela se passe dans la nouvelle salle Monacalis. 
Ci-dessous la danse des tout petits en 2016 (Au fond l’on aperçoit le décor peint par Fernand Racaud au temps de la salle paroissiale).


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Documents annexes
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Jules Nourrisson, marchand de grains en 1911 
(habitant le Grand-Bois)

1908 - Allocation caravane scolaire

1909 - Fête des écoles

1923 - Donation Binet





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