Dossier :
l'approvisionnement en eau
de la commune


Sommaire







Disponibilité de l’eau


De tous temps, la disponibilité de l’eau a été primordiale pour que des populations puissent se sédentariser. Il y a 5000 ans, des tribus néolithiques avaient choisi de s'installer sur les bords du Mignon. Cette rivière qui passait au sud de la grande colline calcaire de La Foye, était alors beaucoup plus importante. Par la suite, les Gaulois s'établiront à Usseau et Priaires.


Situé en haut de la colline, le village de La Foye dut longtemps se contenter des puits pour s'approvisionner en eau. Ceux-ci disposaient d'une contenance suffisante en hiver et au printemps, mais ils se tarissaient en été. Et durant ces périodes de pénurie, il fallait organiser des corvées d’eau régulières pour en ramener du Mignon, au sud : 



Ou de la Courance au nord :


Comme ces deux rivières se situaient à environ trois kilomètres de part et d’autre du village, les corvées d'approvisionnement demandaient un effort considérable : c'était une véritable expédition. Mais les villageois s'en accommodaient et, des siècles durant, la vie s’était organisée en fonction de la réserve des puits. 

Le Mignon et la Courance étaient essentiels pour la région. Nombreux étaient ceux qui possédaient des petits lopins de terre dans les marais environnants, nommés « champbeaux », afin d’y cultiver des légumes. Il y en avait à Tesson, à Ussolière et à Vallans. Chacun se faisait une fête d’y aller, surtout par temps chaud, pour profiter de l'air plus frais des rives. L’herbe y était plus verte et plus tendre que dans la plaine, et les éleveurs venaient y faire pâturer leurs génisses.

Les rives étaient jalonnées de nombreux lavoirs, mais aussi de moulins à eau. L'automne venu, les villageois apportaient leurs récoltes de noix pour assurer la provision d’huile annuelle. 

L’été, le niveau rivières restait suffisamment élevé pour y conserver truites, vairons et anguilles. Mais à partir des années 1980, la pratique des cultures intensives bouleversa cet équilibre. Il fallait arroser les champs pendant la période de croissance : on entreprit de nouveaux forages pour répondre à la demande, qui vidèrent les nappes phréatiques. À leur tour, les rivières se trouvèrent à sec une bonne partie de l’année, avec de sérieuses implications pour l'écosystème. Actuellement, des efforts sont faits pour assurer une meilleure gestion de l’eau mais la situation demeure critique.

Le manque d’eau : une préoccupation permanente à La Foye 
Les archives rendent compte de ce problème dès 1788, lors de la rédaction du cahier de doléance, à la veille de la Révolution. Les habitants du village se plaignent du manque d'eau, surtout pendant l'été : « ... la paroisse de La Foye-Monjault n'a qu'un sol très sec et naturellement stérile, qu'elle n'est arrosée en aucune de ses parties de ruisseaux et de rivières quelconques, que même très souvent et une partie de l'année on y est privé d'eau pour boire, ce qui notamment est arrivé durant la cruelle et excessive rigueur de l'hiver de cette année, que ce manque d'eau ordinaire, naturel et général, prive les colons de pouvoir élever et nourrir du bétail d'aucune espèce… et qu'ils ne peuvent par le moyen de l'engrais rendre leurs terres fertiles et abondantes, que pour lors, la seule ressource qui leur reste et le seul parti qu'ils aient à prendre pour tirer quelques avantages de leurs terres, est de les planter en vigne, quoique, par les raisons ci-dessus alléguées, elles ne vivent pas longtemps. »

Plus tard, Henry Bastard de Péré écrira dans ses mémoires : « Que ce soit au nord de Beauvoir, les mamelons de Saint-Etienne-La-Cigogne ou bien le sommet de La Foye-Monjault, ces différents points ont été de tous temps réputés par leur sécheresse endémique, obligeant les paysans pour se ravitailler en eau à descendre vers Péré pour remplir quotidiennement les tonneaux. »

Plus près de nous, Maxime Arnaud rapporte qu'en 1947 : « ... la question de l’eau, si pénible, fut résolue grâce aux adductions d’eau et pompes électriques. Les châteaux d’eau ont remplacé les moulins à vent. Pour avoir de l’eau en suffisance, la commune de La Foye-Monjault, en 1927, a fait creuser un forage très profond. Cette eau, très bonne et très ferrugineuse, possède sans doute des qualités médicinales. Il serait à souhaiter qu’un jour, la commune de La Foye ait, par la qualité de son eau, la même renommée qu’elle avait autrefois pour son vin… »

Caractéristiques géologiques
Le sol de la commune est composé de plusieurs couches, principalement du calcaire déposé à l’époque Jurassique (type Oxfordien). Ces couches contiennent des poches d’eaux alimentées en hiver par les pluies, profondes pour la plupart de 20 à 50 m (mais allant parfois jusqu'à 80 m). Comme elles se tarissent en été, on effectuera plus tard des forages atteignant la nappe phréatique, à une profondeur de plusieurs centaines de mètres. Ce dispositif permettra d'assurer un approvisionnement régulier en eau.

Carte géologique de la commune de La Foye

À chaque période ses solutions
Dans un premier temps, au Moyen-Âge, des puits communs servant à tous les habitants furent creusés (les puits « banaux »). Il y en avait dans chaque village et ils furent en service pendant des siècles. Parfois il fallait les réparer ou les recreuser, mais ils suffisaient à la consommation quotidienne. Par la suite, pour plus de confort, les propriétaires qui en avaient les moyens se firent creuser un puits dans leur jardin. Il en subsiste encore quelques-uns, scellés par une plaque de métal afin de prévenir les accidents.

Avec l’apparition du phylloxéra dans les années 1870, ce fut la fin du vignoble. Il fallut se reconvertir à l’agriculture et à l’élevage. Le besoin en eau pour abreuver le bétail augmenta considérablement : les puits ne suffisaient plus. Il y avait bien la grande mare au centre du bourg (creusée du temps du prieuré), mais elle était souvent bien trop loin pour y amener les troupeaux. Pour y remédier, la municipalité fit construire des mares communales dans chaque hameau, puis, au début des années 1900, dans chaque grande ferme. Toutes ces mares devaient régulièrement être curées ou réparées.

Enfin dans les années 20, avec le progrès des canalisations en fonte, on entreprit de créer un réseau d’adduction pour amener l’eau courante dans chaque maison. Il fallut au préalable faire de nombreux forages afin d’atteindre la nappe phréatique, l’eau étant plus profonde que prévue et de mauvaise qualité.

Néanmoins, à partir de 1930, le réseau se mettra en place grâce à l’apport des pompes électriques. Deux châteaux d’eau seront construits sur les points les plus hauts de la commune : l’un à La Grande Foye et l’autre à Limouillas, à une altitude d'environ 66 m. Ces châteaux d’eau seront en service jusque dans les années 60 et seront remplacés par un autre, plus haut, toujours à La Grande Foye.

Association des communes
Pour assurer un approvisionnement d’eau suffisant et de meilleure qualité, le réseau d’adduction de La Foye se connectera à la station de pompage d’Ussolière. Mais à la fin des années 80, avec la culture intensive et l'usage d'engrais chimiques qui s'infiltreront dans les sols, cette eau présentera un taux de nitrate trop important. 

Il fallut trouver une autre solution, et les ingénieurs se tournèrent vers le bassin de la Courance, au nord, avec ses nombreuses sources. Comme ce problème concernait la plupart des communes de la région, seize d’entre elles s’associèrent pour former un réseau commun. Le 30 juin 1993 sera créé la « Communauté de Communes Beauvoir Prahecq Saint-Symphorien ». En 1995, l'association changera de nom pour s’appeler désormais « Communauté de Communes Plaine de Courance ». Ce nouvel approvisionnement entraînera la fermeture des plusieurs château d’eau.

Actuellement, ce sont quinze communes qui partagent les mêmes sources : Beauvoir-sur-Niort, Belleville, Boisserolles, Brûlain, Fors, Granzay-Gript, Juscorps, La Foye-Monjault, Marigny, Prahecq, Prissé-La-Charrière, Saint-Étienne-La-Cigogne, Saint-Martin-de-Bernegoue, Saint-Romans-des-Champs et Saint-Symphorien. Une charte d’environnement très stricte est définie pour la gestion de l’agriculture dans la plaine de la Courance. Son syndicat est basé à Prahecq.




Les puits


Dès la création du prieuré au XIe siècle, il fallut disposer d’eau pour la construction, mais aussi pour alimenter les premiers habitants venus s’établir au village. C’est pourquoi les moines creusèrent à côté de l’église un puits banal, c'est à dire à la disposition de tous. 

Ce puits servira pendant très longtemps. On peut encore le voir de nos jours dans l'enclos du prieuré. Il fait un peu plus de 30 m de profondeur. Son conduit est parfaitement maçonné et sa margelle, malgré les ravages du temps, est toujours en place

Le puits du prieuré, le plus ancien du village.
Un exemple de maçonnerie typique de l'un des puits de la commune.

Plus tard, d’autres puits communaux seront creusés au bourg et dans chaque village par les moines, puis ensuite par les fermiers seigneuriaux. La plupart de ceux que l’on peut encore voir au bord des rues ou des carrefours ont été créés au XVIIe et XVIIIe siècle, peut-être en remplacement de puits plus anciens. 

C’était autrefois la seule source d’approvisionnement en eau pour les habitants, et ils étaient utilisés quotidiennement. C’est pourquoi il fallait régulièrement les entretenir, des pierres pouvant se desceller et la margelle se fendre sous les assauts du gel. Il faudra aussi les recreuser à de nombreuses reprises, en particulier lors des épisodes de sécheresse qui se succèderont dans la région (lors de l'une d'elles, en 1922, les puits s'étaient taris dès le début de l'été). À partir des années 1800, les registres municipaux rapportent d’interminables discussions concernant leur entretien et les moyens de financer leur réparation.

Dans la plupart des fermes, les agriculteurs feront construire une citerne juste à côté du puits, souvent enterrée, permettant de stocker suffisamment d’eau pour tenir quelques semaines en cas de pénurie.

Puis avec l’arrivée de l’eau courante, ils tomberont peu à peu en désuétude. Ils cesseront d'être utilisés à partir des années 60, sauf pour l'arrosage des jardins (avec l'aide d'une pompe immergée).

Nostalgie d’une époque révolue
Dans le silence de la campagne, le bruit d'une poulie qui grince, un seau en fer qui tape sur une margelle, de l'eau versée sur la pierre... Ces sons reposants et familiers des siècles passés ont aujourd'hui disparu. Pourtant, la corvée de l'eau au puits n'est pas si ancienne. C'était à l’époque une tâche quotidienne, comme de laver son linge au lavoir, corvée pratiquée jusque dans les années 50. 
Les puits communaux
Au bourg, on peut en voir deux très beaux à chaque extrémité de la rue des Deux Puits. L’un est à l'angle de la rue du Centre :

L'emplacement des puits se retrouve sur le cadastre napoléonien
datant de 1820, comme ici (indiqué sur la carte par un petit rond gris).

Ce puits est équipé du système à double poulies
que l'on retrouve partout dans la commune.

L'autre est près de l'ancien atelier de menuiserie des frères Dorey (rue des Rosiers) :


Chacun dispose d’un système à double poulies, suspendues au sommet d’une potence (faite d'une armature en fer fixée à la margelle), qui permettait à deux habitants de tirer de l’eau en même temps. À La Foye, la plupart des puits communaux utilisaient ce système. Beaucoup de ces puits datent d’avant la Révolution, et ils sont indiqués sur le cadastre napoléonien de 1820. Par la suite, au cours du XIXe siècle, apparaitront les puits à treuil plus faciles à utiliser. 
  
Les puits privés
Dès la fin du XVIe siècle, plusieurs propriétaires se feront creuser leur propre puits, ce qui leur permettra d’être plus autonomes. 

Le puits des parcelles 315/316 a la particularité d'être mitoyen.
François Bastard (1762-1812) en partageait l'usage avec son voisin,
le notaire et maire de La Foye André Vien (1759-1824).
Ce puits fait 25 mètres de profondeur et sa section de 2,5m2
correspond à 2500 litres par mètre. Il contient toujours de l’eau
sauf quelques semaines en août. Il est construit dans une ouverture,
à la base du mur séparant les deux propriétés.
À remarquer sur sa margelle la présence de fossiles,
très nombreux dans les pierres calcaires que l’on extrayait
dans les alentours du village.

Il y a aussi celui de l’ancienne ferme de François Bastard, connue à présent sous le nom de ferme à Jamard, que l’on peut encore apercevoir au fond de la cour sous un appentis :

Autre puits mitoyen, à treuil celui-ci, de l’ancienne métairie de François Bastard
(parcelle 237, qui jouxte le cimetière). Bastard avait acquis cette ferme à la Révolution,
en 1792, d’Étienne Gabriel Brunet, un riche négociant. Il l’avait affermé
en 1803 à Louis Guitteau pour un bail de 9 ans.


Dans un acte notarié de 1810, on apprend que ce puits est partagé avec la maison voisine qui appartient à Hippolyte Manceau. Grand propriétaire au bourg, ce dernier succédera à Vien comme maire de la commune. Il est précisé que chacun pouvait accéder au puits de chaque côté du mur mitoyen, ainsi que par une porte.

Progressivement, à partir du XVIIIe siècle, la plupart des maisons auront leur puits :



Victimes de réalignements
Automobiles et engins agricoles obligent, il fallut élargir les chemins, et particulièrement les carrefours afin de faciliter le passage. Certains puits communaux en firent les frais, comme pour celui situé à l’angle de la rue du Logis :


Il ne fut pas comblé mais simplement recouvert d’une plaque de béton pouvant supporter les passages de lourds engins. À une époque, certains riverains y avaient introduit une pompe pour arroser leur jardin.

À Treillebois
Comme partout, plusieurs puits communaux seront construits au fil des ans. De nos jours on peut encore en voir au moins trois situés chacun à un carrefour de rues. L’un au sud, complètement bouché par une plaque métallique, un autre au nord comportant une potence avec sa double poulie, et le dernier au centre, encore équipé de son treuil :

Sur le cadastre de 1820, on remarque l’emplacement
du puits principal (le puits Marot) situé juste au centre du village,
en face de la maison Arnaud (parcelle 1837). 
Le Puits Marot, ci-dessus, avec son système à double-poulie. 
Le Puits Merlier est équipé d'un treuil, mécanisme à rouleau et manivelle
permettant d’enrouler la corde ou le plus souvent la chaîne, ce qui réduisait
considérablement les efforts pour remonter les seaux. Le cylindre de bois
est d’une longueur quasi égale au diamètre du puits, fixé sur la potence
et placé horizontalement à la hauteur des épaules de celui qui tire l’eau.
Les utilisateurs savaient qu’il fallait éviter le bras de la manivelle qui
pouvait s’emballer comme un moulinet sous l’effet du poids du seau,
qui redescendait alors sans contrôle. 

Certains propriétaires ou riverains de ces puits ont donné leur nom à des rues du village de Treillebois, comme pour la rue du Puits Marot (peut-être après Armand Marot, dont on trouve la trace au début des années 1900 ?), ou bien la rue du Puits Merlier. 


Dans une délibération du 19 septembre 1887, on parle aussi du Puits Brunet. Ce jour-là, le conseil municipal approuve le devis émis par Mr Burgaud entrepreneur au bourg, pour sa réparation, bénéficiant d'une subvention de 147 francs de la commission départementale.  

En 1944, les habitants du village, qui jugeaient que la pression du circuit d’approvisionnement communal était insuffisante, feront une pétition pour la pose d’une tour sur le puits communal.  Ils demanderont aussi que la margelle soit refaite.

Pétition pour la pose d’une tour
sur le puits communal de Treillebois.

Au Grand-Bois
Pendant de nombreux siècles ce village possèdera un puits banal qui donnera son nom à une impasse : l’impasse du Puits.



Il est toujours présent. C’est un très beau puits à rouleau, installé sur une petite place au centre du village :

Le puits du Grand-Bois, avec en bas à droite
la grille d'évacuation de l'eau ajoutée par la suite.

Le puits du Grand-Bois se situant à 20 mètres plus bas que celui du bourg de La Foye, il lui arrivait de déborder l’hiver. On installa donc une grille alimentant une canalisation d’évacuation, qui débouche plus loin sur une rigole en direction du Puyroux. La séance du 6 mars 1892 rapporte que le conseil dirigé par le docteur Martin approuva le devis de Mr Denis, maréchal-ferrant, pour la pose de ferronneries aux puits du Grand-Bois et du Puyroux, pour un montant de 48,10 francs.

Un peu plus loin, il y avait un autre puits, mi communal-mi privé, chez le père Saunier. Une petite porte avait été installée dans son mur d’enceinte, permettant à tous d'y puiser de l’eau. D’autres dans les cours de fermes sont totalement privés, comme celui du père Soulier :


On en connait aussi dans les propriétés Briffault et Jamard, et dans l’ancienne ferme Laidet. Jean Moreau, lui, effectuera plus tard un forage dans sa cour et y installera une pompe.

Au Puyroux
Ce village est situé encore plus bas que celui du Grand-Bois (40 mètres d’altitude), c’est pourquoi il ne faut pas creuser plus de 10 à 15 mètres pour trouver de l’eau. Mais malgré cela, en été, ces puits sont à sec pendant plusieurs semaines.

Un puits communal se situait sur une petite place à l’entrée du village en venant du bourg. Il est à présent rasé et recouvert d’une plaque en béton :


Un autre, encore visible, se situe un peu plus loin sur une petite place, à l’entrée de la rue des Acacias :


En complément, plusieurs fermes dont celle de Pierre Chaignon (rue de la Fromagerie) se sont dotées d'un puits privé.

Un forage sera effectué au Fief Tesson situé au sud de ce village, à une altitude plus basse encore. Il jaillira en fontaine pendant les mois d’hiver. Les habitants du Grand-Bois l’appelaient « le puits artésien » et venaient souvent avec des charrettes y remplir leurs tonneaux en été. Il est à présent bouché et recouvert par le bitume du chemin qui passe au-dessus.

À Limouillas
Là également, le puits communal a disparu. Il se situait sur la petite place devant l’impasse du château d’eau. Il a été rasé et recouvert d’une plaque de béton : 



À La Grande Foye 
On note le puits de Pierre Arnaud dit « Berger », visible sur le cadastre (parcelle 039) :


À La Mirauderie
Les grandes fermes de Favreau et de Brisset s’étaient fait creuser leur propre puits, remplissant un réservoir pour abreuver le bétail. Mais pour approvisionner les autres maisons, un puits communal sera aménagé. Aujourd’hui disparu, il était au bord d’une fontaine, située au bout du chemin de la Louve. Pendant les hivers pluvieux, l’eau de cette fontaine jaillissait et s'écoulait en direction du Grand-Bois. Les riverains avaient creusé un fossé afin de la canaliser, mais celui-ci devait être régulièrement recreusé. Ça n'empêchait pas le centre du village du Grand-Bois d'être régulièrement inondé, et ceci pendant plusieurs semaines. La dernière inondation a eu lieu en 1982 : André Moreau se souvient d’avoir vu plus de 80 centimètres d’eau dans la cour de sa ferme. L’eau rentrait partout, y compris dans sa chambre qui se situait au rez-de-chaussée. Combien de fois a-t-il fallu refaire les peintures et tapisseries... et cette odeur de moisi qui persistait ! 
Les citernes
Pour avoir de l’eau en abondance et pouvoir abreuver les animaux, faire les lessives ou la vaisselle, la plupart des grandes maisons et des fermes feront creuser des citernes qui seront remplies en puisant l’eau du puits. Cela leur permettra d’avoir plusieurs milliers de litres en réserve. Certaines de ces citernes font plus de 10m de profondeur.

Les citernes sont parfois alimentées par l’eau de pluie qui s’écoule du toit,
 et la canalisation s’y déverse comme ci-dessus.


Beaucoup de gens les utilisent pour arroser le jardin,
en y installant une pompe électrique, comme ici.

L’art ancestral de creuser un puits
Du temps de nos aïeux, il fallait d’abord faire venir un sourcier, qui, avec sa baguette en coudrier (un bois en forme de « Y »), détectait la présence d’eau sous terre. Le coudrier était autrefois le nom que l’on donnait au Noisetier. Certains sourciers des villages environnants étaient réputés, et beaucoup d’anciens les connaissaient. 


Ensuite on faisait appel au puisatier. Dans chaque village, un ou plusieurs maçons remplissaient ce rôle. On leur avait transmis de père en fils ce savoir-faire qui demandait adresse et courage. Certains avaient fait de cette activité un métier à part entière.

Pour creuser le puits, il fallait au minimum deux puisatiers : l’un creusait avec la pioche et descendait peu à peu jusqu’à trouver l’eau qui avait été détectée, et l’autre remontait les gravas à l’aide d’une chèvre à treuil. Celle-ci était faite de trois rondins, liés en haut et fichés en bas dans le sol, autour du trou à creuser. Une poulie y était attachée. Ils utilisaient aussi un plateau de bois posé en corde sur l'ouverture du puits, permettant de sortir plus facilement les seaux pleins. 

La largeur du puits devait être assez large pour qu’un homme puisse y travailler. La profondeur était déterminée par la nappe phréatique. Elle pouvait atteindre plusieurs dizaines de mètres (en moyenne 30 à 40 mètres, et parfois plus à La Foye). La contenance devait permettre un approvisionnement régulier et suffisant en eau. 

Une fois le puits creusé, une personne descendait au fond à l’aide d’un baril coupé dans sa longueur et attaché à une corde. Elle descendait des pierres, celles extraites du trou et d’autres, taillées pour construire le mur. Cela permettait de sécuriser la structure et d’assurer sa pérennité. Parfois, on trouve des encoches le long de la paroi, à intervalles réguliers, qui permettaient la remontée des ouvriers. Il fallait maçonner les bords du puits jusqu’au fond, puis poser une margelle en pierres taillées dans de gros blocs de calcaire dur. Toutes ces opérations prenaient beaucoup de temps. La superstructure était en bois ou en fer forgé (surtout au XIXe siècle), supportant un rouleau ou une poulie.


Jusqu’à la fin du XIXe siècle, on utilisera des seaux en bois pour puiser de l’eau, ce qui ne posait pas de problèmes vu le nombre de tonneliers qui exerçaient au village : la technique de fabrication des seaux et des tonneaux était identique.

La corde et le seau du puits du prieuré. Autrefois, chacun possédait ses seaux
ainsi qu'une une ou plusieurs cordes pour aller au puits.

Plus tard arriveront les seaux en fer, puis en zinc, apanage des ferblantiers, tel Ulysse Pommier, très connu au village dans les années 1940-50 :

Au XXe siècle, les seaux de fer et de zinc remplacèrent
progressivement ceux en bois.
Lettre à en-tête d'Ulysse Pommier.

Après-guerre, l’usage de l'électricité se répandra dans tous les foyers. Dans de nombreuses fermes, on installera des pompes sur les puits existants, chacun cherchant à minimiser sa consommation au réseau municipal, le bétail nécessitant par ailleurs une quantité d'eau importante. De nos jours, il y a bien encore quelques pompes en service dans les propriétés, mais elles sont utilisées pour arroser les jardins potagers et les jardins d’agrément. Cependant, la plupart des puits de la commune sont à présent bouchés ou verrouillés.
Les salutations d’un puisatier
Aux alentours des années 1910-1920, un puisatier qui loge à l’hôtel Berloin le temps des travaux, écrit : « … Il fait une chaleur terrible. Je suis dans un tout petit pays, à l’hôtel. Je suis bien mais alors quel boulot, le puits est profond. Mais malgré tout, je pense rentrer samedi au plus tard… » :

Carte envoyée par un puisatier de passage à La Foye.
Alix (papeterie, tabac, journaux) éditeur à Niort, Deux-Sèvres.

Mais hélas, un lieu privilégié pour se suicider….
De tous temps, des jeunes du village se sont servis des puits (et plus récemment des citernes) pour se suicider… Maladie, dispute, déception amoureuse, problème d’argent, les raisons ne manquaient pas… Cette pratique perdurera jusqu’au milieu des années 1960-70 où l'on déplore le décès de plusieurs jeunes, dont François Arnaud, Caroline Alves, Coyault... Et à chaque fois, il faudra du temps pour les retrouver et remonter les corps, comme en témoigne une affaire qui occupa la chronique villageoise pendant plusieurs semaines :

La disparition de Louis Sauvaget
Léon Charles Sauvaget et Virginie Burgaud s’étaient mariés en 1879, à La Foye, et tenaient une ferme au bourg. Ils avaient eu cinq enfants : Charlotte, Paul-Émile, Georges, Charles et Louis.

Louis, le petit dernier né en 1890, avait toujours eu une santé fragile. De tempérament dépressif, il avait été le souffre-douleur de la famille durant son enfance, avant de devenir coiffeur au village. Mal de vivre ou dépit amoureux ? Un jour de 1925, il se jeta dans le puits de la rue du centre, situé à l’angle de la rue des deux puits. Plus personne ne le revit. En avait-il parlé au préalable à sa mère ? En tout cas, depuis ce jour, elle refusait de tirer de l’eau à ce puits et répondait de façon évasive à chaque fois qu’on lui demandait des nouvelles de son fils. 

La gazette du village y allait bon train et chacun avait son explication. À cette époque, les commères du village allaient de maison en maison et on les surnommait souvent « le petit journal ». Impossible d’échapper aux derniers potins.

Et puis un jour, une voisine remonta des boutons de veste dans son seau. La rumeur prit le dessus et les pompiers du village furent priés de descendre au fond. Et effectivement, on remonta un corps. Ce qui interpelle, ce sont tous ces gens qui tirèrent de l’eau du puits pendant cette période sans ne jamais rien remarquer...




Les mares


La disparition du vignoble et son remplacement par la culture et l’élevage nécessitera le creusement de mares en plusieurs endroits de la commune. En effet, jusque dans les années 1880, le nombre d’animaux était limité. Chaque paysan possédait un ou deux chevaux, parfois une paire de bœufs pour les transports les plus lourds, ainsi que parfois, quelques cochons, brebis et moutons (par contre, tous élevaient des volailles).

Les nombreux puits qui avaient été creusés jusqu’alors permettaient de s’alimenter en eau, tout au moins une grande partie de l’année. Car les sècheresses de l’été obligeaient à d’incessants allers-retours en charrette, pour remplir les tonneaux aux sources d’Ussolière, Tesson, La Gravette ou bien Vallans.

La grande mare
Elle avait été creusée à la fin du Moyen-Âge sous les ordres du prieur, et se trouvait au pied des murs du prieuré, tout près de l’église.


Jusqu’à la Révolution et à l'exception des puits, elle sera le seul endroit contenant de l’eau au village, même si au plus fort de l’été elle était quasiment à sec. Les femmes du bourg venaient y faire leur lessive, et les hommes faire boire leurs chevaux, bœufs ou troupeaux de moutons. La pluie y charriait des cailloux et de la boue, et il fallait régulièrement la curer. Son entretien était à la charge des habitants sous forme de corvée.

Durant la Révolution et l’Empire, elle deviendra un important sujet de discussion au village, surtout lors des nombreux épisodes de sécheresse. Dans les registres municipaux, on retrouve sur plus d’un siècle des délibérations sur ce sujet, avec des détails souvent très truculents, dans un langage typique de l’époque :

Le 20 août 1790, suite au réquisitoire prononcé par le procureur André Vien, Pierre Baudin, syndic de la paroisse et maire, publie : « Défense faite à toute personne de prendre de l’eau de la mare pour un usage particulier, vu le peu d’eau qu’elle contient de par une chaleur excessive et continuelle. C’est la seule ressource des habitants du village pour abreuver le bétail et il ne faut rien y mettre qui puisse corrompre l’eau qui s’y trouve. L’eau des puits communs doit être réservée pour boire et non pour les bestiaux, car il y en a très peu du fait de l’éloignement des fontaines. Il est donc interdit sous peine d’amende de puiser de l’eau dans la mare lorsqu’elle n’a pas été remplie par des pluies abondantes et tant que la sécheresse durera… ». Cette ordonnance est affichée sur la porte de l’église.

Dix ans plus tard, le même Vien, à présent maire, décide de faire recreuser la mare. Il écrit : « La mare n’est alimentée que par les eaux pluviales. Elle est souvent à sec dû à la sécheresse… Demande est faite aux citoyens utilisant la mare de la nettoyer, enlever la boue, et emmener les pierres au lieu désigné sur les chemins publics… »  (Ordonnance du 22 juillet 1800).

L’année suivante, il ne reste presque plus d’eau dans la mare. C’est la disette dans la commune et les puits sont à sec. Le 2 octobre 1801, Vien fait paraître un arrêté interdisant d’y jeter quoi que ce soit : « Il n’a pas plu de l’été et la mare est le seul endroit où peut s’abreuver le bétail. Il y en a qui font tremper de l’osier, des paniers ou des cercles de barrique, ce qui corrompt l’eau… »

En 1802, la sécheresse sévit de nouveau et la mare est encore une fois à sec. Cette pénurie touche les animaux, mais aussi les femmes du village qui s’en servent comme lavoir.

Le 10 octobre 1802, le conseil municipal décide de la recreuser : « Considérant que le seul endroit où les habitants du bourg puissent abreuver leurs bestiaux est la mare qui se trouve près de l’église, et qu’elle devient leur unique ressource en cas d’incendie… Considérant que cette mare n’est formée que des eaux pluviales et n’est alimentée que par elles… Que les eaux, en y arrivant avec abondance entrainent nécessairement avec elles une grande quantité de graviers, pierres et autres immondices qui diminuent d’autant plus la nappe des eaux et contribuent dès lors au prompt dessèchement de la mare… Seront condamnés par la police :
1/ Toute personne étant convaincue d’avoir jeté des pierres dans la mare, ou sur la glace durant l’hiver.
2/ Les lavandières qui dégradoient les murs auprès de la mare, ou qui n’enlevoient point les pierres lorsqu’elles avoient lavé leur linge. Une crue d’eau venant, elles pourroient occasionner des accidents en faisant tomber les citoyens qui amenoient boire leurs bestiaux, ce qui étoit déjà arrivé… »

Les cultivateurs et bouviers du village, assistés des habitants, retirèrent donc la boue, et la déposèrent à côté de l’église ou sur le champ de la Balade.

L’année suivante, dans son arrêté du 20 août 1803, le maire demande à chacun la plus grande vigilance en expliquant : « Les habitants ont pris l’habitude de mener à la mare leurs chevaux, mules et mulets, sans les tenir à l’attache, et ceux-ci piqués par les mouches et autres insectes ont provoqué plusieurs accidents principalement des enfants… »

En septembre 1815, on procède à nouveau à un grand curage. Jacques Gabriel Marie Manceau, tout juste nommé maire, met en vente la terre qui a été retirée de la mare. Il semble que cette terre soit jugée bonne pour amender les jardins, et il y a de la demande car, hélas, le sol des jardins s’avère le plus souvent caillouteux et calcaire. Sept lots sont constitués, dont quatre déposés sur le champ de la Ballade, et trois dans la cour de Benoist. Ces lots sont attribués aux plus offrants pour un total de 236 francs. Les acquéreurs sont Rondeau, Vien, Delavaud et Benoist (ou celui-là)… des figures bien connues du village. Mais certains se plaindront que cette adjudication ne s’est pas passée dans les formes et enverront une réclamation au préfet en avril 1816, demandant où est passé l’argent. En retour le préfet demandera à la municipalité de vérifier les comptes du précédent maire Vien, concernant cette vente.

En 1822, Manceau décrète : « Considérant que les personnes qui vont laver à la grande mare ou abreuvoir public y laissent les pierres qu’elles ont déposées pour faire des lavoirs, lesquelles sont recouvertes par l’eau que les pluies y amènent, et que ces pierres ont déjà failli plusieurs fois faire tomber les bestiaux, notamment les chevaux qu’on y amène boire journellement, et entrainent la chute de ceux qui les conduisent… Considérant que la défense faite déjà plusieurs fois de placer des pierres dans cet abreuvoir est demeurée sans effet, et que ces dites pierres sont enlevées en grande partie dans le mur du presbytère, et contribuent à le détériorer… Arrête les dispositions suivantes :
Toute personne qui vient laver à la mare doit apporter des lavoirs portatifs en bois… Défense est faite d’enlever des pierres sur les murs des propriétés qui l’entoure, défense également de jeter des pierres lorsque la mare est gelée… ». Et il conclut : « Le garde champêtre devra dresser procès-verbal aux contrevenants… »

En juillet 1898, le maire Félix Garnaud constatait déjà : « Vu que la grande mare du bourg a dégradé le petit chemin rural qui la borde… Vu que ce chemin est tellement en mauvais état que les propriétaires riverains ne peuvent plus renter leurs denrées sans courir les plus grands dangers… Décide de faire telles réparations nécessaires pour le rendre praticable. Le devis de Mr Chagnard, entrepreneur à Olbreuse, Usseau, s’élève à 1000 francs. » Et il continue : « Le conseil municipal comprenant que les deux quartiers du Coin Joyeux et de la Fiole, ayant beaucoup de bestiaux depuis la perte des vignes, manquent d’eau, la grande mare du bourg ne fournit plus assez d’eau, et d’un autre côté, l’encombrement de tous les bestiaux qui y vont boire peut causer des accidents… ».

Cette question de la mare continuera d’occuper régulièrement la chronique du village. En juillet 1913, le maire Arthur Birard décrète : « Il est expressément défendu à toute personne de laver du linge ou objets quelconques aux abreuvoirs publics, défense également d’y jeter des ordures, cadavres d’animaux ou autres immondices, d’y laisser introduire des oies ou des canards… »  Ce décret sera contresigné par le préfet.

L’hiver, ses abords continueront d’être très boueux, comme l’atteste cette carte postale prise fin 1913 :


En février 1923, Géoffroy, un cultivateur qui habite en contrebas de la mare, rapporte que les grandes pluies de l’hiver l’ont fait déborder et que ses écuries sont innondées. Il est obligé de trouver d’autres locaux pour ses animaux et il s’en plaint au maire. Le conseil considère que cette situation est susceptible de se reproduire tous les ans, et décide de financer des travaux afin d’évacuer les débordements vers le champ de foire situé juste derrière sa ferme. 

Mais en plein été c’est une autre histoire. En 1924, on lit que durant cette période qui fut particulièrement torride, beaucoup n’eurent d’autres moyens pour se rafraichir que de se baigner dans la mare qui, exceptionnellement, avait conservée suffisamment d’eau. Mais le comité des bonnes mœurs du village s’émeut et se plaint, au point où le maire, Hippolyte Manceau, est contraint de prendre un arrêté le 17 août : « Nous maire de la commune de La Foye-Monjault étant en charge de veiller au bon ordre, et le maintenir dans cette commune, considérant que les enfants, et même des personnes plus âgées se permettent de s’aller baigner en plein jour et le soir, à la grande mare et autres abreuvoirs de cette commune, ce qui est outrage contre les bonnes mœurs… Défense est faite à tout individu quel qu’il soit d’aller se baigner nu ou autrement, d’aller se promener en chemise dans la rue, sous peine de se voir traduit devant les tribunaux compétents. Notre adjoint et le garde champêtre sont chargés de l’exécution du présent arrêté… »

Plus tard on continuera à la curer régulièrement, ce qui sera consigné dans les registres municipaux. Lieu de promenade incontournable jusque dans les années 1960, la grande mare continuera à être alimentée d’eau, les enfants venant y pécher des têtards et taquiner les grenouilles à la sortie de l’école.

Ici dans les années 1920, avec au fond le mur du prieuré.























Avec la création de mares dans la plupart des cours de ferme, la grande mare sera de moins en moins utilisée puis tombera en désuétude. Non entretenue, elle finira par ne plus avoir d’eau, même l’hiver. Abandonnée pendant longtemps, la municipalité finira par lancer des travaux en 2019 pour y créer un espace paysagé, avec une partie à nouveau mise en eau.



Les mares communales
La grande mare n’était pratique que pour ceux qui se situaient au centre du bourg. Pour les autres est apparue très vite la nécessité d’en créer de nouvelles afin d’abreuver les troupeaux. Pressée par les habitants, la municipalité en fera creuser à la fin du XIXe siècle dans la plupart des villages. Elles seront en service pendant de nombreuses années. Mais ces mares communales ne couvraient pas tout le territoire ni les extrémités des villages, ce qui poussera certains cultivateurs, au début des années 1900, à créer leur propre mare dans leur cour de ferme.

Lors de la création des mares communales, la municipalité achetait le terrain et prenait en charge le creusement et l’entretien. En contrepartie, les riverains devaient apporter leur aide pour les travaux. Et pour récupérer un peu d’argent, la commune vendait à chaque fois les boues récupérées, en tant que terreau, ce qui faisait un appoint minime. Toutes ces mares bénéficieront régulièrement de travaux d’entretien jusqu’à la fin des années 40. Puis plus tard, tombées en désuétude, elles seront comblées les unes après les autres.  

L'affaire de la mare du Coin Joyeux
Au milieu des années 1890, plusieurs agriculteurs du Coin Joyeux se plaignirent qu’ils n’avaient pas d’endroit suffisamment proche de chez eux pour y faire abreuver leur bétail. Finalement en 1898, deux cousins, Victor et Pierre Sauvaget, tous deux cultivateurs, décidèrent d’offrir chacun un bout de jardin à la municipalité afin qu'elle y fasse creuser une mare. Et pour rester chez eux, ils demandèrent à ce que leur mur de clôture soit reconstruit.

La mairie accepta ces donations, mais sollicita d'abord l’approbation du préfet afin d'obtenir le financement nécessaire. En août, le maire Félix Garnaud fit estimer la valeur de ces terrains par un de ses conseillers, Félix Rossignol, puis il envoya le dossier en préfecture en y joignant les plans. À l’époque, ceux-ci étaient signés par Marcellin Jardonnet, instituteur du village et secrétaire de mairie.

Les actes de donation précisent que ces terrains se situent
au Coin Joyeux, dans la partie nord-est du bourg, l’un à la section
cadastrale n°235, l’autre plus au sud, à la section n°483.

Après acceptation, le maire passa un marché de gré à gré avec deux maçons du village, le fils Audoyer et Pierre Rossard, pour un montant de 1400 francs, sachant que la commune finançait la main d’œuvre et les matériaux, et les riverains fournissaient gratuitement le creusement.

Mais certains se sentirent lésés dans cette attribution : un autre maçon du village, Louis Grellier, écrivit au préfet en juillet 1899, pour se plaindre que ni lui ni le père Audoyer n’avaient été choisis pour effectuer ces travaux, contrairement aux règles d’attribution des marchés. Dans son courrier, il demanda à ce qu’on les fasse également travailler, les chantiers semblant rares à cette époque. Y avait-il un conflit entre le père et le fils Audoyer ? En tout cas, on ignore quelles furent les suites de cette affaire.

Plus tard, une de ces mares sera surnommée « la mare aux chèvres » par les habitants. On se doute pourquoi.

À Treillebois
Depuis longtemps, les habitants de ce village se plaignaient du manque d’eau pour leurs animaux.

En janvier 1874, le conseil municipal accepte enfin d’y faire creuser une mare. Pour cela, il achète à Pierre Bonneau, cultivateur, une petite parcelle de trois ares situés entre les villages de Treillebois et La Maison Neuve, pour la somme de 175 francs. Mais l'emplacement pose problème : il faut au préalable réaliser de gros travaux afin de canaliser les eaux pluviales. Avant de valider ce projet, la préfecture mandate un expert, Mr Giraudeau, et réclame un plan (ci-dessous).

Dans son rapport de février 1875, l’expert explique que la mare projetée devrait être viable, et précise aussi que, lors de la construction, il faudra y mettre de la chaux, puis couler du béton pour en étanchéifier le fond.

Le préfet demande qu’une enquête publique soit effectuée au préalable dans le village, ce qui est fait en mars 1878. Le rapport indique que les habitants sont majoritairement d’accord avec l’emplacement proposé, à l'exceptions de ceux qui habitent aux extrémités de Treillebois et de La Maison Neuve. Ceux-là considèrent que ce lieu est trop éloigné pour eux, et préfèreraient qu’il y ait deux mares.

Dans l’immédiat, la municipalité reste ses positions : le temps presse et le budget alloué ne permet pas d'entreprendre autre chose. Dans son devis, Mr Burgaud, entrepreneur au bourg, demande 737 francs pour la réalisation. Une demande de financement est envoyée au préfet qui donne son accord. La mare est construite.























L’année suivante, la municipalité accède à la demande pour une deuxième mare. En décembre 1879, Pierre Vinet, cultivateur, propose de vendre pour 123 francs une parcelle de terrain de 122m2. Le conseil considère que ce prix est raisonnable et procède à l’acquisition. Après approbation du préfet, la seconde mare est finalement construite.


En 1882, le maire Louis Martin constate que ces deux mares ont souffert des gelées durant l’hiver précédent, et décide de faire construire tout autour des murs pour les protéger. On y alloue un budget de 300 francs. 

Dix ans après leur construction, en juin 1888, le conseil vote une somme de 95 francs pour leur entretien (ce qui inclut également la réfection du puits du village). En juillet 1911, il faut à nouveau les réparer, ainsi que celle du Grand-Bois. L'été permet de profiter qu'elles soient à sec pour les travaux, dont le coût est estimé à 1100 francs. Même chose en 1921 : Albert Rossard, maçon comme son père, propose à la municipalité un devis pour la rénovation de ces mares, ce qui sera accepté. Puis en avril 1924, on lit qu’il faut à nouveau faire quelques réparations à la mare Treillebois, mais aussi à celle de Limouillas. Cette fois, les maçons semblent faire la sourde oreille car le conseil doit les relancer pour recevoir leur devis.

Mais en finalité, comme beaucoup d’autres, ces deux mares seront comblées à la fin des années 40. 

À Limouillas
Une première mare communale y sera construite en 1875. Un rapport de la préfecture nous apprend qu’elle estime que les matériaux qui y ont été employés sont de mauvaise qualité et que la rétention d’eau n’est pas assurée. 


Plus tard, en juin 1901, la commune de La Revêtizon décide à son tour de creuser une mare sur le site de La Maison Neuve jouxtant Limouillas. Et dans un courrier, elle sollicite la municipalité de La Foye pour en partager les frais, mais cette dernière répond que son budget ne permet pas une telle dépense. Toutefois elle est d’accord pour contribuer aux frais d’entretien, ce qu’elle fera régulièrement.

La mare communale de Limouillas sera comblée en 1943, et Jules Garnaud rachètera les 3m3 de pierres de démolition qui avaient été déposées sur le bord du chemin. Celle construite à La Maison Neuve sera elle aussi comblée peu après.

Au Grand-Bois
On ne sait quand cette mare communale a été creusée. Probablement à la même époque que celle de Treillebois. Elle se situait au bord de la rue principale, à la sortie du village, et est à présent comblée. On note qu’en février 1889, des réparations sont nécessaires. Un budget de 100 francs est voté. Mais le coût des travaux, effectués par le maçon Rossard, s’élève à 294 francs. On demande au préfet de financer la différence, le budget de la commune ne le permettant pas. Cette somme sera finalement prise avec son aval sur le budget du Grand-Prissé, à présent intégré à La Foye. En juillet 1911, et dix ans plus tard en 1921, elle doit être à nouveau réparée en même temps que celle de Treillebois. Le conseil accepte le devis proposé par Albert Rossard, pour effectuer la réparation.

Au Puyroux
A-t-il existé une mare communale au village voisin du Puyroux ? On n’en retrouve pas de trace écrite. Il est vraisemblable que les grandes fermes qui s’y trouvaient à l’époque en avaient fait creuser dans leur cour, car elles possédaient des troupeaux de vaches et autres bestiaux.

À la Mirauderie
Pour la mare de ce hameau, une anecdote vaut d'être rapportée : après-guerre, un jour d’été où il avait fait très chaud, le frère du fermier, Mr Favreau, n’en pouvait plus. Il décida de se baigner les jambes dans la mare mais fut pris d’un malaise. L’eau y était apparemment très froide. Victime d’hydrocution, on ne put le ranimer.

De nos jours ne subsiste plus que la grande mare. Toutes les autres ont été comblées et pour la plupart il est très difficile d’en retrouver l’emplacement. À présent l’eau coule directement du robinet et les agriculteurs remplissent leur « tonne » qu’ils emmènent derrière leur tracteur pour aller la déverser dans les abreuvoirs installés dans chaque pâturage.

La mare du logis, à présent comblée mais toujours avec ses murets.

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Documents Annexes





Forages et châteaux d'eau


Après la guerre de 14-18, de nouvelles avancées technologiques vont permettre aux municipalités d'améliorer l'approvisionnement en eau des habitants. Elles disposent pour cela de réseaux de distribution plus performants, ainsi que de pompes électriques capables de puiser l'eau à une plus grande profondeur.

Les sources de La Gravette
Dès 1919, la commune voisine de La Revêtizon décide de profiter des sources de La Gravette pour alimenter son hameau de La Maison Neuve. En raison de sa proximité au village de Limouillas, des discussions sont engagées avec la municipalité de La Foye afin de partager le réseau. La Gravette, située en contrebas au nord, présente l’avantage de posséder plusieurs sources donnant de l’eau toute l’année, à faible profondeur. En revanche, le débit s’avère assez faible. Pour y remédier, une pompe va être installée au lieu-dit « le Renfermis » dans un petit bâtiment encore visible de nos jours :

La pompe du Renfermis. Plus tard, un château d’eau sera édifié un peu plus haut,
sur le point culminant, qui sera lui aussi alimenté par cette pompe.

Des essais infructueux
Au début des années 20, des discussions ont lieu au conseil municipal concernant l’approvisionnement en eau du bourg et des autres villages. À l’unanimité, on décide de créer un réseau d’alimentation couvrant toute la commune. La Foye ne possédant pas de sources sur son territoire, il faut procéder à des forages pour atteindre la nappe phréatique. Quant à l'emplacement, le choix d'un point culminant permet de faciliter la distribution. La commune en possède deux : Limouillas (67 mètres d'altitude) et La Grande Foye (74 mètres). Limouillas étant déjà alimenté, c'est le site de La Grande Foye qui est choisi.

En 1923, la société Eaux et Assainissement est sollicitée pour faire un premier forage à 81 mètres. Mais en dépit du coût de l’opération (élevé pour l’époque : en avril 1925, le maire François Arnaud doit acquitter une facture de 67 740 francs), le débit d’eau, irrégulier, s'avère insuffisant.

Ce contretemps n'arrange pas les affaires de la commune : les cultivateurs continuent régulièrement à se plaindre que l’été, ils doivent conduire leur bétail à la fontaine d'Ussolière. C’est une opération longue et fastidieuse. Ceux de Treillebois, pour leur part, sont obligés de se rendre à Vallans. Face au mécontentement de la population, le conseil municipal en réfère au préfet. Celui-ci propose alors de capter les eaux de la fontaine Armande, à Ussolière. L’idée est intéressante car cette source ne se tarie pas pendant l’été et le débit semble important. Le projet est approuvé par l’ingénieur en chef du service hydraulique de la préfecture, et des discussions sont aussitôt engagées avec la commune d’Usseau. Mais, si l'idée est bien reçue, les délibérations s'éternisent...

Sous pression, la municipalité décide dans le même temps de réexaminer la solution du forage de La Grande Foye. En septembre 1926, elle demande l’avis d’un expert, Mr Welsch, qui préconise de forer au-delà de 130 mètres. Cette proposition implique un coût supplémentaire de 130 000 francs par rapport aux 201 000 francs déjà investis. Le conseil obtient néanmoins le support de la préfecture. On procède donc à un second forage et, cette fois-ci, on dépasse 200 mètres... Mais hélas sans grands résultats : le débit reste aléatoire.

Un dernier effort couronné de succès
Quelques mois plus tard, en février 1927, des géologues proposent de forer plus profond. Ils pensent qu’une nappe phréatique importante se situe juste au-dessous du forage en cours. Il faudra néanmoins creuser jusqu’à 347 mètres pour l’atteindre... Ce puits va finalement donner satisfaction. Équipé de pompes à piston, il sera en service plusieurs décennies. Il est encore visible de nos jours, fermé par une plaque transparente et muni d'un éclairage :


Ensuite, il faudra aussi recruter du personnel pour gérer la station de pompage. Plusieurs personnes se succèderont à ce poste, dont Mr Allain en 1943. Son travail devait être éprouvant car il demandera à la commune que son indemnité annuelle, alors de 3 000 francs, soit portée à 7 000 francs. Mais sous l’occupation allemande, les moyens financiers de l'État étaient fortement réduits. Le conseil refusera puis décidera de confier cette tâche à Mr Geoffroy, pour un salaire réévalué à 5 000 francs.

Le forage du Pérot
Au début des années 50, les besoins en eau de la commune augmentent à nouveau. On cherche alors une autre solution. Des géologues proposent un forage dans la vallée du Pérot située juste à l’ouest du bourg. Selon eux, comme elle se situe plus bas, on devrait y trouver de l’eau plus facilement. Et en effet, une percée d’une quinzaine de mètres seulement suffira pour que l’eau jaillisse. Les habitants du bourg viendront y remplir les tonnes pour arroser leurs jardins. Hélas l’eau s’avèrera tiède et ferrugineuse, donc impropre à la consommation. À court d'option, la décision sera prise d'expérimenter un nouveau type de déferriseur afin de filtrer l’eau. Il sera installé dans un petit bâtiment juste au-dessus du point de forage, avec une grosse pompe à double pistons.

Mais à l’usage cette solution s’avèrera très peu pratique : il fallait nettoyer le matériel tous les trois jours, et renouveler la pompe à pistons deux fois par an (en raison des dégâts causés par l'oxyde de fer). À défaut de mieux, cette installation restera néanmoins en fonctionnement jusqu’à la fin des années 80. 

En novembre 1986, le conseil jugera que la station de pompage du Pérot n'avait plus d'utilité publique et la mettra en vente. Mais il n’y aura pas de preneur et de nos jours le bâtiment est désaffecté :



À la recherche d’une nouvelle source d’approvisionnement 
Dès 1923, la possibilité de s’approvisionner à la source d’Ussolière avait été envisagée, mais après délibération, le coût des travaux de canalisation nécessaires et les complexités de pompage avaient rendu le projet irréalisable pour l'époque.

En 1979, toutefois, une étude de la direction départementale permet de relancer la discussion. Le conseil donne son approbation à l’unanimité. Après obtention d’un financement par la préfecture, une station de pompage sera construite à Ussolière, à laquelle sera raccordé le réseau de La Foye. Mais là encore, des prélèvements mettront un terme au projet : selon les tests, l'eau était fortement nitratée. Le traitement des champs en amont concentrait dans cette zone l'écoulement de tous les engrais.

En parallèle, au début des années 1990, un syndicat, « La Vallée de la Courance », s’était constitué entre plusieurs communes pour s’approvisionner à partir des nombreuses sources situées dans les marais d’Épannes. Celles-ci présentaient des résultats d’analyse plus conformes aux normes contemporaines. L’eau y était abondante et de meilleure qualité. Cet approvisionnement est toujours d’actualité de nos jours.

Le réseau d’adduction
Avec les forages, dès le début des années 1920 s’était posée la question de la distribution. Les travaux d’adduction seront confiés au service des Ponts et Chaussées, qui entreprendra la pose des canalisations. La connexion au bourg se fera en premier, suivie par Treillebois, le Grand-Bois et le Puyroux. La municipalité se demandera alors si la Mirauderie devait être reliée au Grand-Bois ou directement au bourg. Mais dans un premier temps, le raccordement au bourg s’avérera nettement plus cher. Bien plus tard, en février 1970, le réseau de la commune sera directement étendu du bourg à la Mirauderie et à Limouillas.

Une fois réglé le problème de la distribution, on cherchera également à améliorer le débit d’eau. À cet effet, on projettera de faire construire un château d’eau alimentés par les pompes, comme ce sera le cas dans toutes les communes environnantes à la même époque. Et pour garantir la pression, on choisira les sites les plus élevés.

Le château d’eau de La Grande Foye
Le projet de distribution d’eau remonte à novembre 1923, mais ce n’est que le 14 novembre 1929 qu’est prise la décision de construire un château d’eau sur le site de La Grande Foye. Le 1er juillet 1930, le maire Alphonse Boisselier et son conseil examinent le projet dressé par le service des Ponts et Chaussées, puis en février de l'année suivante, ils lancent un concours d’architecte. Lors de la séance du 14 juin, le maire annonce le résultat : c’est le cabinet Gautier Frères qui est retenu pour dessiner les plans, et c'est Mr Bernard, ingénieur à Nantes, qui remporte le projet de construction du château d’eau. L’épurateur sera par ailleurs installé par Mr Dégremont, un ingénieur civil (habitant Le Cateau, dans le nord). 


Le château d’eau sera édifié en ciment armé, selon les techniques de construction de l’époque. Il fera 13 mètres de hauteur et sera inauguré le 20 mars 1932. Les employés de la maison Petit procèderont à la pose des compteurs avant le démarrage du service.



Pris pour cible !
Pendant la seconde guerre mondiale, ce château d’eau sera victime des tirs de l’aviation alliée. En effet la rumeur courrait que les Allemands cachaient leurs réserves d’essence dans les châteaux d’eau. En 1944, les escadrilles canadiennes, basées en Angleterre aux côtés de la Royal Air Force, viendront le mitrailler avec celui d’Usseau. Par chance, celui de Limouillas échappera aux attaques. Des engins agricoles seront également mitraillés sur les chemins des alentours, ceux-ci ressemblant parfois à des blindés ennemis.

Le château d’eau de La Grande Foye en gardera des séquelles jusqu’à la fin. Des traces d’impact longtemps visibles en haut de la couronne provoqueront des fuites d’eau qu’il faudra régulièrement colmater. Ceci poussera à son remplacement, ce qui sera fait en 1969. Au final, il aura tout de même servi pendant 37 ans.

Construction du nouveau château
Le 8 janvier 1969, le maire Jacques Sauvaget réunit son conseil pour approuver un marché avec la société SEAJO, ayant pour objet la construction d’un nouveau château d’eau. À la réunion du mois de mars suivant, il explique que les pompes actuellement en service à la station de pompage n’ont pas un débit suffisant, et qu’il faudra prévoir l’acquisition de nouveaux modèles. On sollicite alors les Ponts et Chaussées pour étudier cette question. Les travaux démarrent rapidement. Le nouveau château d’eau est construit juste à côté du premier, qui a l'air minuscule en comparaison. Il fait 35 mètres de haut, et son réservoir possède une capacité de 400m3. Il est inauguré le 9 décembre :

Les deux châteaux d'eau coexisteront pendant 26 ans.
Quand l'ancien sera finalement démoli, le nouveau sera repeint en vert :
Ci-dessus, l’intérieur du nouveau château d’eau avec son escalier à vis aux 99 marches
 (les élèves de l’école du village qui l’ont visité en juin 2001 les ont compté !)

Au début des années 2000, on le raccordera au réseau du Syndicat de la Vallée de la Courance, à qui l'on cédera le château d'eau, sa gestion étant devenue trop coûteuse pour la commune. En 2003, il faudra néanmoins effectuer d’importants travaux de réfection de sa cuve, pour un montant de 76 000€. Il est toujours en service de nos jours.

La mort d’un gros champignon... 
Pendant 26 ans, l’ancien château d’eau avait coulé une retraite paisible à l’ombre de son cadet. En 1995 on décide finalement de le détruire car il commence à poser des problèmes de sécurité. Pour l’occasion, plus d’une centaine habitants sont venus lui dire adieu et immortaliser l’instant. C’est l’entreprise Besson, spécialisée dans les démolitions à l'explosif, qui est chargée de l'opération. Le 18 octobre, à 14h, le spécialiste Michel Besson déclenche l’explosion. Après un bruit sourd, un épais nuage de poussière s’élève puis s’abat sur les alentours. Le cylindre trapu de la tour s'est effondré verticalement. Tout s'est passé comme prévu...



Le château d’eau de La Maison Neuve et de Limouillas
En 1931, alors même que l’on construit celui le château d'eau de La Grande-Foye, la commune de la Revêtizon décide d'ériger le sien sur son point le plus haut, situé à La Maison Neuve, hameau jouxtant le village de Limouillas. Sollicitée, la municipalité de La Foye accepte d’en partager le coût. Ce château d'eau sera construit par l'entreprise de Gustave Guitteau, maire et entrepreneur de La Revêtizon. Il fera 18 mètres de haut et sera alimenté par la station de pompage de la Gravette.

Photo du haut : en 1931, Gustave Guitteau et ses maçons au sommet
de l’édifice en construction. Et ci-dessus, lors de l’inauguration en 1932.

Il sera en service jusqu’en 1996, date à laquelle il sera remplacé par une alimentation directe du Syndicat de la Plaine de Courance, comme à La Foye.

Puis il sera à son tour démoli en 2013. Le 8 octobre, une entreprise spécialisée, munie de gros engins, viendra le démanteler morceau par morceau :


Le village de Limouillas conservera le souvenir de ce château d’eau en donnant son nom à plusieurs de ses rues :


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Documents annexes


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