La Société de Tir


Après la défaite de 1870 et la perte par la France, un an plus tard, de l'Alsace et de la Moselle, l’idée de revanche est dans tous les esprits. Les républicains au pouvoir à partir des années 1880 vont organiser le service militaire obligatoire et démocratiser le commandement. En parallèle, ils mettent en place des mesures de préparation au service armé – de l’école jusqu’à la conscription – et des mesures de suivi pour les réservistes.


Des Sociétés mixtes de tir, « de préparation et de perfectionnement au service militaire » se créent un peu partout, certaines étant rattachées au mouvement Pro Patria créé en Suisse, dont l’objectif est de promouvoir le développement de la jeunesse.

Sur tout le territoire français, il y aurait eu, à la veille de la Grande Guerre, environ 1 400 000 hommes encadrés et formés dans 4000 sociétés de préparation militaire agréées.

À La Foye, le mouvement républicain se développe sous la houlette de Félix Garnaud, son maire de 1892 à 1912. En 1903 il a pour adjoint le docteur Gustave Martin. Celui-ci sera également conseiller général du canton de Beauvoir l’année suivante.

En 1905, le docteur Martin fonde la Société de Tir Pro Patria, dont le but principal est de « grouper les tireurs volontaires, de contribuer à conserver en eux les sentiments du devoir, de l’honneur et du dévouement à la patrie, de développer leur goût pour la classe militaire, de leur inspirer du zèle, d’exciter leur émulation par les exercices de tir et enfin de perfectionner leur instruction théorique et pratique du tir. »

Des championnats nationaux et scolaires sont créés un peu partout afin d'établir des records, et de préparer la jeunesse à l'obtention du certificat d'aptitude militaire.


En juin 1911, la Société de Tir de La Foye organise un concours de tir aux pigeons derrière le mur du cimetière. Une carte postale sera éditée à cette occasion.


Les meilleurs tireurs y reçoivent une médaille ainsi que des lots.


On utilise à cette époque des fusils de guerre Lebel (ci-dessous). Plusieurs sont achetés pour la somme de 67 francs.


Le concours ayant lieu le jour de la foire, une lettre du maire Garnaud avait spécifié certaines conditions à suivre afin de ne pas compromettre la sécurité des forains :


Lors de la guerre de 14-18, les réunions de la société s’espaceront, la plupart des jeunes étant partis au combat. Elle redémarrera au début des années 1920.


En 1921, une autorisation de chasser les animaux nuisibles, et en particulier les lapins, est issue par la municipalité à Charles Jacques Turgné et deux autres chasseurs de son choix.


En 1930, Clément Durand, habitant du hameau du Grand-Bois, s’illustre dans un concours régional. Il obtiendra le premier prix et recevra une grande médaille (d'un diamètre de 30 cm), qui fait encore la fierté de sa famille :




Cette même année la Société fera les honneurs de la presse nationale.


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Extrait de la revue Le Tir National 
(organe officiel de l'Union Nationale des Sociétés de Tir de France). 


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