L'établissement du système de conscription en France





Dès la fin 1789, l'Assemblée avait proposé que la garde nationale soit composée de volontaires. Mais lorsque la guerre éclate en 92, leurs contingents se révèlent insuffisants, même lorsqu'on leur adjoint les vétérans encore en fonction de l'ancien régime.

En janvier 1793, avec la levée des 300 000 hommes, la Convention décrète la mise en réquisition permanente par tirage au sort d'hommes veufs ou non mariés, âgés de 18 à 40 ans. Mais elle n'en rassemblera que 165 000. Le Comité de Salut Public organise alors la levée en masse, qui concerne cette fois tous les hommes de 18 à 25 ans. Elle compte lever un million d'hommes mais n'en obtient que 425 000. Les désertions sont nombreuses, ainsi que les irrégularités du tirage au sort.

Les années suivantes, les effectifs sont insuffisants et la situation s'aggrave. En janvier 98, une commission militaire menée par le général Jourdan propose un nouveau système de recrutement reposant sur des levées successives par fraction de population. Le Conseil des Cinq-Cents décide de lui adjoindre le député Delbrel. Les discussions qui s'ensuivent aboutissent à loi Jourdan-Delbrel et la création d'une armée auxiliaire formée par voie de conscription.

Après la défaite navale d'Aboukir, le Conseil demande la levée de 200 000 hommes. Mais le nombre de réfractaires et de réformés est trop élevé et les tableaux de recensement de la population ne sont pas encore assez précis. Seuls 51 000 hommes rejoignent leurs unités. De 1800 à 1804, l'armée, qui compte environ 300 000 hommes, est renforcée de 60 000 soldats par an, dont la moitié de réserve.

En mai, Napoléon est proclamé empereur des Français.

De 1805 à 1808, sous son impulsion, le nombre annuel de conscrits s'élève alors à 80 000 par an. En 1808 commence la période des grandes levées : 110 000 conscrits annuels en 1810, 120 000 en 1811 et 1812, et 180 000 en 1813. À celles-ci s'ajoutent des levées supplémentaires encore plus importantes imposées à toutes les classes d'âge. Au total, plus de 2.5 millions d'hommes seront appelés jusqu'en 1815.

Si au début de la Révolution l'armée était plutôt constituée de citadins, sous l'Empire, c'est le monde rural qui va fournir le plus de soldats. Entre 1808 à 1812, une partie importante de ce contingent va disparaître en Espagne et en Russie.

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Note

Le contenu de ce texte se réfère à des articles publiés sur le site Napoléon.org



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