Les pompiers de La Foye



La peur des incendies

Autrefois dans les villages, on craignait les incendies par-dessus tout. L’hiver à cause des feux de cheminée, mais aussi ceux créés par les lampes à pétrole ou bougies qui servaient à s’éclairer le soir. L’été à cause des feux de pailles ou meules de foin qui avaient tendance à s’échauffer, et parfois prendre feu lorsque le fourrage n’était pas rentré assez sec. Il arrivait régulièrement des drames.

Un corps de sapeurs-pompiers volontaires fut créé à La Foye à la fin du XIXe siècle. Il fut en service jusqu’en 1945.

La subdivision des Sapeurs-Pompiers


1895

La Foye possède quelques moyens rudimentaires pour lutter contre les incendies comme dans la plupart des villages, c’est-à-dire une pompe à incendie et le minimum de survie nécessaire. 


1909

Un décret de la présidence dissous tous les corps de sapeurs-pompiers pour les remplacer par des organisations beaucoup plus professionnelles, dépendant de l’Etat. 

Pour La Foye on préconise l’organisation d’un corps composé de seize hommes. En échange l’État s’engage à le financer pendant une durée de seize ans et verser une indemnité annuelle de six francs aux volontaires. À l’époque le village compte un peu moins de 800 habitants.

Rattachés au ministère de l’intérieur, ils étaient considérés comme des militaires pouvant servir sous les drapeaux, et donc dotés d’armes. Mais celles-ci auront peu d’utilité pour mener à bien leur mission. Elles resteront le plus souvent entreposées dans un coin de la mairie. C’est pourquoi en 1913 le conseil les fera réintégrer.

1910

Arthur Birard devient maire de la commune. Négociant en vins et conseiller cantonal, il est en même temps le nouveau sous-lieutenant du corps de sapeurs-pompiers. Il mène son équipe à la baguette. Celle-ci se distinguera lors de deux incendies, dont un dans la ferme de Marcel Drut à Treillebois. Des éloges leurs seront adressées pour leur conduite.

Le sous-lieutenant Arthur Birard entouré de ses hommes,
en 1910, posant devant la mairie.

1913


Équipe de pompiers du village en 1913.

Bulletin de convocation de la subdivision des sapeurs-pompiers,
du temps d’Arthur Birard, promu lieutenant.

1915-1920

Dans les registres municipaux on retrouve le suivi des subventions de l’état pour financer le corps des pompiers, mais aussi des dépenses liées à l’entretien du matériel : nettoyage de pompe et réparation des seaux (il y en avait plus de 200, en toile imperméabilisée), effectués par Lucien Racaud, bourrelier.

La subdivision était dirigée par un sous-lieutenant nommé par le préfet. Elle était composée d’un groupe de volontaires régulièrement renouvelé.

Aussitôt un incendie détecté, l’alerte était donné par une sirène qui se trouvait à la mairie. Tous abandonnaient leurs activités pour se rendre au hangar incendie, petit bâtiment situé à l’arrière de la mairie, et où étaient entreposée la pompe à incendie actionnée à la main, ainsi que tous les accessoires (lance, haches, etc...). 

Lors de leurs interventions, les volontaires devaient porter l’uniforme réglementaire et, pour les parades, ils arboraient le casque marqué aux insignes de La Foye. Quelques exemplaires ont été conservés, que l’on peut contempler dans une vitrine de la mairie.


Des médailles étaient distribuées à ceux qui s’étaient distingués. 



Engagement et honneur

De nombreuses familles de La Foye auront des pompiers parmi les leurs. C’était un honneur !

Sur cette photo prise au début des années 30, Raoul Chevalier arbore fièrement son costume de sapeur-pompier ainsi que sa croix de guerre obtenue en 14-18.



Fête de la Sainte-Barbe

Les pompiers étaient mis à l’honneur plusieurs fois par an.

Tout d’abord pour les fêtes du 14 juillet. On faisait tonner le canon. Un petit canon avait été acquis par la commune à cet effet. On le bourrait de poudre noire. La déflagration faisait sursauter les enfants, puis c’était l’heure du défilé dans les rues du village. Toute l’équipe des pompiers paradait en uniforme. En tête le sous-lieutenant accompagné des trompettes et tambours, suivis du corps des volontaires.

Mais une journée leur était tout particulièrement dédiée : la fête de la Sainte-Barbe, du nom de leur patronne protectrice. Elle avait en principe lieu le 4 décembre, et c’était l’occasion de réjouissances au village. Cela commençait par une messe, suivie d'un défilé. Une grande tombola était organisée auprès des habitants et le soir tout le monde se réunissait sous les halles pour faire la fête et danser avec les musiciens locaux.

Des affiches en détaillaient le programme : 



Recto verso de l'affiche. Cette année-là, la fête fut organisée en janvier.




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