Marié à La Foye avec Marie Cuit en 1783, ils avaient eu quatre enfants, dont le dernier Jean, dit Berthelot, qui s’était marié en 1821 au Cormenier avec Marie-Madeleine Bouinot.
Après ses études primaires à l’école communale du village, il rejoindra le petit séminaire de Montmorillon ou il commencera ses études théologiques, puis il ira au grand séminaire de Poitiers ou il recevra le sous-diaconat (Niveau de Diacre avant d’accéder à la Prêtrise). C’était pour lui une première étape. La promotion au sous-diaconat se faisait lors d’une cérémonie. L’on se présentait devant l’évêque revêtu d’une aube ceinte et tenant un cierge allumé à la main droite, marquant ainsi la pureté de sa vie. Les ordinands se prosternaient et se couchaient par terre. L’évêque leur donnait alors par trois fois la bénédiction.
Quelques années plus tard, le 4 Novembre 1862, il se ferait admettre au noviciat de Lyon, chez les frères prêcheurs Dominicains, au couvent du Saint-Nom, puis l’année suivante en 1863, il prononcera ses vœux.
Enfin en 1866 il effectuera sa profession solennelle à Carpentras puis sera ordonné prêtre.
Il prendra comme saint patron Saint Hilaire, premier évêque de Poitiers, c'est pourquoi, depuis cette époque il se fera appeler Hilaire Arnaud.
Sa foi et son caractère à la fois volontaire et jovial fera
qu’il saura se faire apprécier de tous. En 1872,
il sera nommé supérieur des Dominicains de Saint-Jean de Maurienne, et pendant
trois ans il s’adonnera tout entier à la prédication et conduite des âmes de la région.
Mais cette seconde moitié du XIXème siècle sera aussi la grande époque où l’on envoyait des prêtres dans tous les pays lointains en tant que missionnaires afin d’évangéliser les autochtones. Hilaire se portera volontaire.
Hilaire Arnaud partira pour les Antilles en 1875 sur demande de l’Abbé Cudennec, vicaire général de la Martinique, celui-ci souhaitant que l’on évangélise aussi les « petites Antilles ».
Parti de Saint-Nazaire le 7 Octobre 1875 et accompagné du père Laurent Hénocq, il arrivera à La Martinique après plusieurs semaines de navigation, au port de Saint-Pierre, puis rejoindra le quartier des Dominicains.
Tous les paroissiens avaient été invités à l’évènement et étaient venus très nombreux. Il y avait plus de 5000 personnes.
Le journal des Antilles de l’époque rapporte avec emphase cet évènement : « La fête fut magnifique. Le chemin pour monter la croix au Morne d’Orange avait été décoré par les riverains. La procession quitta l’église à 5 heures et demi du matin pour aller chercher la croix dans la savane. Celle-ci pesait près de 720kg. Elle fut portée sur les épaules par près de 250 hommes de tous rangs et de toutes couleurs, se confondant dans une même proclamation de foi…
« Oh Cruz Ave ! A l’instant les applaudissements éclatèrent, et l’air retentit des bravos et des fanfares. L’Orphéon de Sainte-Cécile mêla à l’hosanna ses notes martiales puis la musique laissa place à l’entraînant cantique « Vive Jésus, vive sa croix ». Le refrain fut répété par la multitude entière… Quel indescriptible entrain ! »
A son arrivée il sera vicaire général de l’archidiocèse de Port d’Espagne avant d’être nommé huit mois plus tard, en Juin 1876, supérieur du couvent Dominicain, en remplacement du père Marie-Dominique Berthet, retourné en France.
Un de ses premiers actes sera de faire ériger sur la colline de Laventille une statue monumentale de la Sainte Vierge, et ce lieu deviendra un lieu de pèlerinage très fréquenté. Plus tard en 1886, une chapelle, notre Dame de Laventille, y sera construite.
Un tableau représentant la mission.
Jovial et d’un caractère doux, Hilaire était très apprécié par les habitants pour sa bonté. Il savait ne pas rendre trop austère la religion mais la rendre d’une pratique facile. Il avait toujours le mot pour rire, et était connu pour ses calembours. La population l’adopta et nombreuses furent les conversions.
Les tâches étaient immenses, c’est pourquoi il demandera du renfort au diocèse de Lyon pour répondre au besoin de la paroisse. Après plusieurs relances auprès du père supérieur, il finira par être exaucé. En 1878 la congrégation de Trinidad comportera 14 membres.
La règle des Dominicains voulait que l’on change de supérieur tous les trois ans. En 1879, Hilaire sera remplacé par le révèrent père Marie-Dominique Berthet.
Mi 1880, la congrégation reçut l’ordre de quitter Trinidad, ce qui créa un grand émoi pour tous les catholiques de Port-d’Espagne. Hilaire Arnaud rédigea une pétition auprès du Préfet et tous les pères Dominicains la signèrent. L’ordre de quitter l'île fut abandonné.
En 1884, il enverra le père Hyacinthe Bariou dans l’Île de Chacachacare, située entre Trinidad et le Venezuela, « pour prendre en charge cette population presque abandonnée, dans un triste état au point de vue spirituel ».
Il semble que sur Trinidad une épidémie de fièvre jaune ait fait rage. En tout cas de nombreux missionnaires et frères Convers venus en renfort moururent quelques mois après leur arrivée, et il fallut les remplacer.La lèpre sévira aussi.
Toujours très actif à la tête de la congrégation, il créera en 1892 un séminaire pour former des religieuses, la congrégation de Shine. C'est ainsi qu'n an après, quatre sœurs prononçaient leurs vœux.
Hasard de la politique du Vatican, en 1895, l’église décidera de remplacer dans l’île les Dominicains Français par des Dominicains Anglais. Ceux-ci arriveront peu après.
Là également il saura se faire apprécier et prêchera sans cesse pour propager le culte.
On rapporte qu’il ne ménagera pas ses forces. Hélas, il ne pourra pas aller jusqu’au bout. Fatigue extrême ou victime des épidémies qui sévissaient dans ces îles, il décédera deux ans après, le 25 Juillet 1903.
Avait-il envoyé des courriers à sa famille restée à Treillebois et aux alentours pendant toute cette période ? Probablement mais on n’en a pas retrouvé à ce jour.
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