Maîtres d'école, instituteurs


Maîtres d'école, précepteurs, instituteurs
et instructeurs de la jeunesse

« Au XVIIIe siècle, les professeurs sont beaucoup moins nombreux et jouissent de beaucoup moins de prestige que de nos jours. D’ailleurs, professeurs de droit et de médecine sont, avant tout, des avocats ou des médecins. Les facultés des lettres ou des arts correspondent à ce que nous appellerions l’enseignement secondaire. Aussi, dans la plupart des villes, ne trouve-t-on que quelques rares maîtres de latin ou de mathématiques, généralement peu fortunés. Les maîtres et maîtresses d’école, très souvent nombreux, ont une condition très humble et ne peuvent être considérés comme appartenant à la bourgeoisie. On peut en dire autant des maîtres de musique, de danse et d’armes. » [Henri Sée, La France Économique et Sociale au XVIIIe siècle, 1925]

À La Foye, les instituteurs se succèdent comme suit :
  • Jean VACHON, précepteur venu de Niort (1755). Le précepteur était chargé d'assurer l'éducation et l'instruction des enfants dans une famille noble ou bourgeoise. 
  • André Jules BORY (1717-1797), curé de La Foye, exerça cette fonction de 1763 à 1789. Il est en particulier connu pour l'éducation sévère qu'il procura aux frères De FONTANES dans les années 1760. Avant la Révolution, les curés se chargeaient en principe de l'éducation des enfants. En réalité, ceux allant aux cours étaient généralement les fils des notables de la paroisse. Il était assez rare d'y voir leurs filles ou des enfants de paysans.
  • Claude-Martin DESPRÉS (ca 1756-1816), ancien curé de La Foye, instituteur en 1789 et jusqu'en 1793 (il n'est plus rémunéré en qualité de curé et devient greffier municipal), puis du 20 avril 1795 (en remplacement de Venant SOULISSE) jusqu'aux premières années du XIXe siècle, et peut-être jusqu'à sa mort. Suivant la mort de Robespierre, un décret lui avait permis de reprendre ses fonctions ecclésiastiques en février 1795. Le procès-verbal indique que la salle de classe était le presbytère.
  • Venant SOULISSE [voir ici et ici pour son ascendance], instituteur de la jeunesse, domicilié à Saint-Gelais en 1794. Nommé le 21 mai 1794 (2 prairial an II), après avoir proposé sa candidature à la commune le 10 mai (21 floréal) en réponse à une annonce de la municipalité. Il restera à peine un an et sera remplacé le 20 avril 1795 (1er floréal an III) par le curé DESPRÉS. Son départ fait suite à une lettre du district datée du 16 avril (27 germinal an III), enjoignant la municipalité de procéder à son remplacement.
  • Mathurin Félix RABETH, né à Assais-les-Jumeaux, jeune conscrit domicilié à La Foye en 1810, noté comme instituteur sur le registre de recrutement militaire (bien qu'âgé de 19-20 ans). Née le 16 novembre 1790, fils de Jacques RABETH de SAINT THIBAULT, chirurgien domicilié au bourg, et de Madeleine PERROTIN.
  • Catherine PETIT, institutrice (1834)
  • Paul FRELET, instituteur (de 1872 à au moins 1900, responsable de la classe des filles de 1879 à 1896)
  • Ernestine AUDOYER (ca 1890)
  • Marcellin JARDONNET, instituteur né à Lorigné, nommé pour la première fois en tant qu'instituteur adjoint le 29 septembre 1875 à Mauzé-sur-le-Mignon, puis à Bressuire le 29 novembre 1877. Marcellin devient titulaire à Priaires le 27 septembre 1878. Il se marie à Usseau en septembre 1879, commune dans laquelle il résidera jusqu'à son décès en 1929. Il est nommé à La Foye en août 1884. Il s'occupera de la classe des garçons au moins jusqu'en 1898. À noter qu'en 1892, pour 907 habitants, l'école comptait 48 élèves (une classe pour les garçons et une pour les filles. Sur les photos de 1889 et 94 posent respectivement 23 et 28 élèves).
  • Alfred GUÉRIN, instituteur (1900, 1905, né vers 1867)
  • Ulysse MARTIN, instituteur (1906 et 1907, né vers 1860)
  • Firmin DUBREUIL (1909, 1910, 1912), instituteur à La Foye-Monjault, instituteur adjoint à Exoudun (Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres, Procès Verbaux, Mémoires, Notes et Documents, 1909)
  • Edmond PENOT, intituteur (1923, né vers 1887)

Autres instructeurs relevés dans les registres de La Foye mais exerçant dans d'autres communes :
  • Jean SIMONET, instructeur de la jeunesse de Prahecq (1751)
    • Alexis LANTIER. Natif de Secondigné-sur-Belle (ou décède sa femme en 1782), il est mentionné dans les registres d'État-civil de La Foye comme instituteur de la jeunesse, mais sans que l'on sache s'il enseigna ou non au village. Le cas échéant, il aurait été le premier maître d'école laïc au village, dès août 1789 suivant l'abolition de l'ancien régime et jusqu'en 1791 au plus tard. Mais il est beaucoup plus probable que DESPRÉS, et même encore BORY après sa retraite, continuèrent à remplir ce rôle. D'autant que son passage aurait laissé des traces dans les archives communales, bien conservées pour la période 1789-91. [Sources : qualifié d'instructeur de la jeunesse lors du mariage filiatif de son fils Pierre à La Foye en juillet 1793, décédé à cette date, sans plus de précision ; déjà décédé le 18 octobre 1791, cité lors du mariage filiatif de son fils Alexis François à Secondigné. Son fils Louis, époux d'Anne COUDRET, sera envoyé au bagne de Rochefort pour complicité de vol. Il y décédera le 23 novembre 1804].
    • Jean-Louis MIRAMBEAU, maître de pension de Mauzé (1795). Maître de pension : chef d'une maison d'éducation ou d'un pensionnat.