Sage-femmes et nourrices

Jusqu'à la Révolution, l'obstétrice était élue et prêtait serment dans l'église. Elle ondoyait les nouveaux-nés en danger de mort. Elle devait appliquer un article de l'Edit d'Henri II (février 1595) en particulier pour les enfants naturels : faire avouer par la parturiente, dans les douleurs de l'enfantement, qui était le père. L'Edit d'Henri II, lu tous les trois mois en chaire, avait pour but d'éviter les avortements, les infanticides et favoriser les mariages [1].  Au XVIIIe siècle, tous les nourrissons, enfants en bas âge ne pouvant rester à l’hospice [ici celui de Niort] faute de place ou de subsides, les petits sont confiés à des nourrices. Les nourrices étaient souvent de pauvres femmes de la campagne, incultes, ignorantes des règles d’hygiène élémentaire, qui élevaient plusieurs enfants à la fois. L’argent fait cruellement défaut, il est si difficile d’élever sa propre famille en ces temps de misère. Les nourrices sont mal payées, alors elles rognent sur tout : les médications, la nourriture… C’est un monde dur où le sentimentalisme n’a pas sa place. Qu’un enfant trépasse, c’est regrettable mais on en prendra un autre ! Tout ceci est dans la lignée du mot célèbre de Montaigne qui déjà en son temps écrivait en évoquant la perte de ses enfants : « J’ai perdu deux ou trois enfants en nourrice non sans regrets mais sans fâcherie » [2]

Liste des sage-femmes et nourrices relevées dans les registres de la paroisse :

XVIIe siècle, deuxième moitié :
--- À noter pour les hommes :

XVIIIe siècle, première moitié :

--- Enfants laissés en nourrice :
  • Un enfant de Pierre François MARCHET, maître cordonnier de Niort, avait été mis en nourrice chez Jean BONNIN, maçon, où il décède vers 1750.
  • On trouve un cas similaire de décès d'un enfant niortais (Madeleine Françoise PRÉVOTEAU) confiée en nourrice chez René SIMONET et Madeleine ARNAULT en 1748. 

XVIIIe siècle, deuxième moitié :
  • Marie CHALLIER, sage-femme (1782). C'est sans doute sa fille, après son décès, qui est notée comme nourrice, le 15 septembre 1785, lors du décès de Jean, âgé de deux mois, « enfant de l'hôpital » (Hospice de Niort).
  • Marie ROUSSEAU, épouse de François ARNAULT, se voit confier en nourrice par l'hôpital de Niort un enfant trouvé, Louis, en décembre 1792.

XIXe siècle, première moitié :
  • Madeleine COSSET en 1812.
  • Louise IZAMBERT, sage femme du Cormenier, alors âgée de 60 ans et veuve de Pierre JOSON, en octobre 1800 lors de la naissance de Jean BONNIN.






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Notes
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