La première assemblée eut lieu le 24 août 1788 mais n'aboutit pas. Elle laisse l'impression d'une désorganisation des institutions, conséquence du manque de préparation des divers acteurs ou de l'hostilité qui régnait entre les membres de la municipalité vis-à-vis du prieur :
Aujourd’hui 24 août 1788 nous soussignés composant l’assemblée municipale de la paroisse de la Foye-Monjault, nous sommes assemblés à l’issue de la messe paroissiale dudit lieu de la Foye-Monjault et après avoir pris lecture de différente pièces qui nous ont été adressé depuis peu par messieurs les députés composant la bureau intermédiaire de l’élection de Niort [1], avons réglé d’y répondre et en accusons la réception en la huitaine, et nous sommes retirés, ne pouvant rien délibérer pour le moment actuel, vu l’absence du seigneur dudit lieu [2] et de son représentant à nous inconnu pour le moment, remettant notre assemblée à la prochaine, et nous sommes soussignés à l’exception de François GUILLEBOT, un de nos membres, qui a déclaré ne savoir signer quoi que toujours présent à nos assemblés.
Signé : André Augustin VIEN, François JOUSSEAUME-BEAUPRÉ, André-Jules BORY (curé), Pierre BODIN (Syndic) et GIRAUDEAU [3].
Le procès verbal indique que Müller était absent (nous ne savons pas qu'il soit jamais venu à la Foye), de même que son représentant. Le représentant en question est André Isaac BASTARD des TOUCHES, fils aîné né du premier lit avec Marie JOUSSEAUME. Louis Isaac BASTARD de CRISNAY, le patriarche, venait de s'éteindre un an plus tôt, et il venait tout juste d'hériter du rôle de fermier général, répondant en cela à Müller. Il n'avait peut être pas encore acquis l'expérience de son père, ni son talent de négociateur, ce qui lui aurait permis de mieux gérer la situation.
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Notes
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[1] L'assemblée municipale de la Foye répondait à celle de l'élection de Niort, nommée "assemblée intermédiaire" car il y avait trois niveaux d'assemblées : en bas de l'échelle hiérarchique celle de la paroisse (assemblée municipale, ici la Foye), puis au dessus celle de l'élection (siégeant à Niort) et enfin l'assemblée provinciale (siégeant pour cette généralité à Poitiers), dont les membres étaient désignés par le roi.
[2] Jean-Chrysostome-Louis MÜLLER, prieur de la Foye à partir de 1780, abbé commendataire et chanoine de Wissembourg en Alsace, où il résidait. Membre de cette famille.
[3] Probablement Louis GIRAUDEAU, notable faisant partie de la liste des assistants municipaux élus en 1790. Peut être celui-ci.
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