1846 : Inventaire Breuillac-Baudou


Marie Louise BAUDROUX, communiante, pose au côté
d'une femme âgée qui pourrait être Caroline BAUDOU,
veuve de Marcel BREUILLAC, sa grand-mère maternelle.
[Circa 1875. Source : Catherine VIAL, album de famille]. 

Inventaire dressé le 23 septembre 1846, suite au décès de Jules Marcel BREUILLAC, teinturier, époux de Caroline BAUDOU, passé chez Louis Alphonse DEMAY, notaire à Niort.


Document communiqué par Catherine VIAL.

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Cet acte est passé en 1846, un peu moins de deux ans avant l'abdication du roi Louis-Philippe, sur fond de crise économique en France.

Le 13 juillet, lorsque Marcel décède, il n'est âgé que de 23 ans. Il laisse derrière lui sa veuve Caroline BAUDOU, et une fille unique, Hélène BREUILLAC.

L'inventaire indique que Pierre PAILLER, habitant à Rimbault, Marigny, a été nommé comme tuteur d'Hélène par le conseil de famille. Le notaire, Me DEMAY, est le même qui avait rédigé le contrat de mariage du couple trois ans plus tôt (le 24-09-1843).

Le contrat de 1843 spécifiait que les deux époux auraient dû recevoir de leur parents 500 francs de dot chacun. Cette somme avait été aussitôt payée par les parents de Caroline, mais elle n'est toujours pas versée par André BREUILLAC, le père de Marcel. En plus de quoi, ce dernier doit au jeune couple 360 fr en rapport avec une autre dette.

En 1846, André, garde des bois de la Foye, est déjà veuf de Jeanne ARNAUD depuis 15 ans. Il attend pour pouvoir payer son fils de recouvrir certaines sommes qui lui sont dues :
  • Jean VINATIER (beau-frère à cause de sa femme Marie Anne GUITTEAU, demi-soeur de Marguerite GUITTEAU, celle-ci épouse de Jean BAUDIN dit Dinet, frère de Marie BAUDIN, mère d'André) lui devait 1 064 fr ; 
  • Ses parents, Pierre et Marie BAUDIN (celle-ci encore vivante en 1846) lui devaient 300 fr depuis qu'il avait versé à leur actif cette somme à Thomas BILLY, le parrain d'Hélène, ancien militaire, garde de la châtellenie sous l'ancien régime et sergent de la garde nationale durant la Révolution ; 
  • Et Jean DENIS, maréchal-ferrant au village, lui devait également 600 fr.
En guise de compensation, André et Marcel avaient mis en commun des biens. Suivant le décès de Marcel, ces biens sont vendus pour la somme de 3 630 fr (à l'exception d'une maison au village et d'une vigne de 20 ares). Cette vente permet à André de payer ses dettes à Caroline, ainsi que 300 fr supplémentaires qu'il devait à sa servante.

Plusieurs actes sont passés chez Théodore MARCHESSEAU, alors notaire et maire de la Foye. Les acquéreurs des dits biens sont Baptiste LAIDET, Jean PELLERIN, René GARNAUD, François DROUHET, Pierre BONNEAU (ancien garde champêtre de la commune), Jean François THÉBAULT, Jacques GUITTEAU et un certain BENOIST.

Pour sa part, Caroline a dû récemment régler plusieurs factures qui sont prises en compte dans l'inventaire, dont 106 fr pour la sépulture de son mari et 51 fr de charbon de la Foye. Elle doit encore les frais du médecin GUIGUES, à Niort, pour les soins donnés au défunt (281 fr) et 158 fr de fournitures (nécessaires au fonctionnement de leur atelier) dus à MOUTET, un marchand parisien.

Par ailleurs le couple Alexis CHAUMIER et Catherine RIBRAULT, clients de Marcel, lui doivent encore 300 fr.

Finalement, l'acte indique que l'atelier de teinture était loué à l'année pour 110 fr, en plus des 500 fr de location de la maison qu'ils habitaient rue Basse (maison en location avec en rez-de-chaussée, une cuisine, une boutique, une pièce à usage professionnel, et, à l'étage, une chambre et un cabinet de toilette, plus un grenier).


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Document (18 pages) :





















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