Partage des biens de Catherine BRUNET
et de Louis BERNARD

Le 3 octobre 1752 : Partage des biens de Catherine BRUNET à ses trois enfants : Pierre COSSET[70], François BERNARD et Marie BERNARD ; et de Louis BERNARD, son époux, à ses deux enfants : François BERNARD et Marie BERNARD.


Transcription initiale d'Alain TRAON
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Texte


Par devant les notaires de la châtellenie de la Foye-Monjault, soussignés, furent présents et personnellement établis et dûment soumis : Louis BERNARD, journalier demeurant au village de Treillebois, paroisse de la Foye-Monjault ; François BERNARD, journalier demeurant audit lieu ; François BONNIN le jeune, demeurant au village de la Maison Neuve, paroisse de la Rochénard, et Marie BERNARD, son épouse, qu’il autorise à l’effet des présentes d’une et d’autre part, entre lesquels [...] BERNARD et BONNIN, au nom de mari de la dite BERNARD pour l'autoriser seulement, ont été fait le partage et division des biens, domaine et héritage à eux délaissé par le décès et trépas de feu Catherine BRUNET, vivante femme dudit Louis BERNARD, ci-dessus établi leur père et beau père, et en sa présence et de son consentement, ensemble tous et un chacun, les meubles outre la réserve [...] desquels domaines [...] deux billets ont été mis dans un chapeau et, après avoir été brouillés, ensuite par les parties tirés au sort, et par lequel sort le premier desdits lots est échu, demeure, sera et demeurera à perpétuité à l'avenir audit François BERNARD, pour par lui et les siens en jouir dès à présent et à toujours.

Lequel consiste :

LOT HÉRITÉ PAR FRANÇOIS BERNARD
Premièrement, une petite chambre basse [1] avec son grenier par dessus "droit de caivuage" [2] au devant de la porte de celle située a Gript, seigneurie des Villeneuve à cens [3], tenant de levant [4] (à l'est) au domaine de Pierre BRUNET, du couchant (à l'ouest) au sieur Louis DESPRÉS, du midi (au sud) à la maison de la cure de Gript, un chemin entre deux, du septentrion (au nord) à la maison et quaireu [5] de Louise BRUNET.

Plus une demi-boisselée [6] de jardin située au lieu-dit de Gript, à la cens, tenant du levant à Louis BRUNET, et du couchant à la cour et jardin de la cure de Gript, du midi au sieur DESPRÉS  du septentrion au chemin tendant de Gript.

Plus dix huit sillons de terre situés à Gript au lieu appelé le Fief du Prieur au sixte, tenant du levant à la terre de Louise BRUNET, du couchant et du midi à la terre de dame GIRAUD, du septentrion à la terre de Philippe JUNIN [7].

Plus six sillons de terre situés à la Brousse [8], seigneurie de La Foye-Monjault, au huitain des fruits [9] pour droit de terrage, tenant de levant au chemin qui va de la Foye-Monjault à Bassée, du couchant à la terre de Jean GUITTEAU [10], du bout du midi a la portion échue audit BONNIN audit nom, du septentrion à Jean GIRAUDEAU [11].

Plus une maison servant de cellier, partagée avec Pierre COSSET, frère utérin dudit BERNARD, à prendre la dite moitié au midi, tenant du levant à la maison de Louis BERNARD, du couchant au quaireu dépendant de ladite maison, commun avec Louis BERNARD, Jean CLOUZEAU et autre, du midi aux héritiers de Jean GUITTEAU [12], au septentrion audit COSSET, dont ledit BERNARD est tenu à faire faire avec ledit COSSET, un mur de séparation qui sera commun entre eux, duquel mur Bernard sera tenu aux deux tiers de la faction et matériaux, et COSSET l'autre tiers, ladite maison située au village de Treillebois, seigneurie de la Foye-Monjault, à un sol [13] de cens en parsonnerie [14].

Plus la quatrième partie dans une petite pièce du pré sainfoin [15] situé à Treillebois, seigneurie de la Foye-Monjault, sujet, une portion au sixte, l'autre portion à la cens, contenant au total un demi-jour de terre [16] ou environ, tenant du levant audit Pierre COSSET, du couchant à François BONNIN à cause de sa femme, du midi à un chemin appelé "chemin de la Vierge Marie", du septentrion à un autre chemin appelé "chemin de la Pelle".

Plus quatorze sillons de terre situés au lieu appelé "champs Roumeau" (?), seigneurie de la Foye au sixte pour droit de terrage, tenant du devant à la terre de Françoise BURGAUD [17], du couchant à celle de Jean GIRAUDEAU [11], du midi à la terre de Jean MISBERT [18], du septentrion audit MISBERT.

Plus trois "planches [19]" de channebeaut [19] (chènevière) situées à Terlan [20] à la cens, tenant du levant à Jean SAVARIT [21] à cause de ses enfants, du couchant à Louise BRUNET, du midi au chemin appelé route de Vallans, du septentrion à la terre de la seigneurie des Villeneuve.

Plus vingt-six sillons de terre situés au Faireau [22], seigneurie de la Foye-Monjault au huit, tenant du levant à Pierre COSSET, du couchant à Pierre PIET, du midi du chemin par lequel on va de la Foye-Monjault à la Rochénard.

Plus quinze randes [23] de vignes situées audit lieu de Faireau, seigneurie et même devoir que dessus, tenant du levant à la terre de François BONNIN à cause de sa femme, du couchant à Jean GUITTEAU [10], du midi à la vigne de Pierre CUIT [24], et du septentrion à Michel PAINDESSOUS [25] et autres.

Plus onze randes de vignes situées audit lieu de Faireau, seigneurie et même devoir que dessus, tenant du levant à la vigne de Pierre COSSET, du couchant à celle de François BONNIN, du bout du midi au sieur RONDEAU, du septentrion aux héritiers DEBERNE [26].

Plus trente-six randes de vignes situées audit lieu de Faireau, seigneurie et même devoir que dessus, tenant du levant à vigne de Pierre COSSET, du couchant à celle de François BONNIN, du bout du midi à Marie ARNAULT [27], une palisse séparant de ladite vigne en deux, du midi du chemin tendant de la Rochénard à la Foye-Monjault.

Plus dix-huit sillons de terre situés à la Brousse, seigneurie et même devoir que dessus, tenant du levant à François BONNIN, du couchant à Pierre COSSET, du bout du midi a celle d'André ARNAULT [28], du septentrion au chemin par lequel on va de Treillebois à Granzay.

Plus un journal de terre en friche situé au même lieu, seigneurie et même devoir que dessus, tenant du levant à la terre de Monsieur PIET, seigneur de Piedefond, du couchant à celle de Jean MISBERT [18], du bout du midi à celle de Pierre COSSET, du septentrion à François BONNIN à cause de sa femme.

Plus trente-et-un sillons de terre sittué au lieu appelé "champs Roumeau"[29], seigneurie et même devoir que dessus, tenant du levant à la terre des héritiers de feu BERGERON, du couchant à François BONNIN à cause de sa femme, du bout du midi à Pierre COSSET, du septentrion à celle de Louis ARNAULT [30].

Plus vingt-sept sillons de terre situés au même lieu, seigneurie et même devoir que dessus, au huit, tenant au levant à François BONNIN à cause de sa femme, du couchant à celle de Jacques DELAGE [31], du midi au chemin par lequel on va de la Foye-Monjault à Frontenay-Rohan-Rohan, du septentrion aux héritiers de feu Antoine ARNAULT [32].

Plus huit randes de vignes situées aux Alleuds [33], seigneurie d’Allerit au sixte, tenant du soleil levant aux héritiers ALLEAU [34], du couchant à la veuve LÉVESQUE, du midi à François BONNIN, à cause de sa femme, du septentrion à la vigne de Jacques MAUGEAY [56].

Plus une petite pièce du pré sainfoin situé aux Alleuds, seigneurie et même devoir du sixte que dessus, tenant du levant à François SIMON, du couchant à autre François SIMON [35], du midi à Thomas SIMON, et du septentrion à François BONNIN à cause de sa femme.

Plus seize randes de vigne situées à la Motte [36], seigneurie de la Foye-Monjault au huitain des fruits pour tout devoir, tenant du levant à la vigne de Jean SABOURIN [37], et autre du couchant à celle de Louis GALLEBOIS, du midi au chemin qui conduit de Limouillas à Frontenay-Rohan-Rohan, et du septentrion aux héritiers de feu Jean CUIT [38].

Plus dix randes de "fraudi" [19] situées aux routes de Granzay au huitain, tenant du levant au chemin qui conduit de la Foye-Monjault à Bassée, du midi aux héritiers ÉCARLAT, du couchant aux héritiers de Michel TENDRON, du septentrion à François BONNIN à cause de sa femme, le gros chêne sera à BONNIN.

Plus dix sillons de terre situés au lieu appelé la Noue, seigneurie de Granzay au sixte, tenant du levant à la terre de Nicolas BERNARD [39], du couchant à celle de François BONNIN, du midi à la terre de la métairie du Pouvreau, du septentrion à la terre de Pierre GOBIN.

Plus une demi-boisselée de jardin située aux Touches, seigneurie de Vallans à la cens, tenant du levant au jardin de Jean MISBERT [18], du couchant audit MISBERT, du midi aux héritiers de François BERNARD [40], du septentrion au jardin de Jacques MISBERT [41].

Plus x sillons de terre sittué aux Touches, seigneurie de Vallans au sixte, tenant du levant à la terre du seigneur de Vallans, du couchant au sieur GERBIER, du midi du chemin tendant de Vallans aux Touches, du septentrion au sieur BOUCHER et autres.

Plus dix-sept randes de vigne situées à la Brousse, audit lieu appelé Petit-Cormier, seigneurie de la Foye-Monjault au huit, tenant du côté du soleil levant à monsieur PIET, seigneur de Piedefond, du couchant à Marie ARNAULT [27], du midi et du septentrion aux vignes de Jean Arnault [42].

Plus quatre randes de vigne situées aux champs audit lieu de la Bironnerie, seigneurie de Gautret à la cens, d’une mesure de froment, avec Pierre COSSET et autres, tenant du levant à la vigne de Jacques BERNEGOUE, du couchant à François BONNIN à cause de sa femme, du midi à monsieur FORIN, du septentrion à François CHAIGNEAU.

Plus cinquante-six randes de vigne à la Bironnerie, seigneurie de Gautret au huit, tenant du levant a François BONNIN à cause de sa femme, du couchant à celle de Guillaume MÉLOCHE et autres, du midi à Monsieur FORIN et Guillaume BERNEGOUE [43], du septentrion à François CHAIGNEAU, avec une séparation de terre entre les deux.

Plus une chambre servant de cellier avec un toit à brebis, avec leur appartenance de quaireu sis et situés à Treillebois, seigneurie de la Foye-Monjault à la cens en parsonnerie, tenant du levant à la maison de Michel PAINDESSOUS, du septentrion au quaireu de Anne ARNAULT [44] avec droit de passer et repasser dessus avec boeuf et charrette, à moindre frais que faire se pourra, à cause d'ESSARD, sa femme, trois livres de rente par année.

Plus paiera le présent lot trois livres de rente, faisant les trois quarts de celle de quatre livres dues par année à monsieur FORIN, seigneur de la Rebergerie (?), suivant les déclarations des parties, aura et recevra le dit BERNARD trois livres huit sols six deniers de rente annuelle, pour portion de celle de quatre livres sept sols, à eux dues par année par les nommés FORIN de la Blottière [45], paroisse de Marigny.

Plus aura et recevra le dit BERNARD, la rente foncière de trente sols due par Marguerite ARNAULT, veuve de Jean IMBERT [46] de la Foye-Monjault.

Plus aura le dit BERNARD un arbre pommier dans le channebeaut [19]  aux Touches, appartenant à François BONNIN lequel arbre il laissera tant qu’il lui plaira.

Plus huit randes-et-demie de vigne situées au fief Chotar (?), seigneurie de Vallans au huitain des fruits pour droit de complant [47] tenant du levant à la vigne de François BONNIN à cause de sa femme, du couchant à celle de Jacques SABOURIN [48], du midi au fief du Puy, du septentrion au chemin qui va de Vallans au fief des Alleuds.

Plus dix-huit randes de broche [19] situées dans les prés de la Garenne [49], seigneurie d’Allerit au sixte des fruits pour droit de complant, tenant du levant à la vigne des héritiers de François BERNARD [40], du couchant à François BONNIN, du bout de la terre des héritiers BOUTEILLER, du septentrion du chemin par lequel on va de Vallans à Beauvoir-sur-Niort.

Et le second des dits lots est échu, sera et demeurera dès à présent et à perpétuité, à l'avenir audit François BONNIN et à Marie BERNARD sa femme lequel consiste :

LOT HÉRITÉ PAR FRANÇOIS BONNIN ET MARIE BERNARD
Premièrement, une demi-boisselée de channebeaut [19] située à Terlan, seigneurie des Villeneuve, sujet au devoir d'aider à payer en parsonnerie deux boisseaux de froment et deux chapons [50] de cens par année, tenant du levant au channebeaut de Pierre COSSET,  du couchant au chemin appelé Route de Vallans, du midi à Louise BRUNET, du septentrion à la seigneurie de Gript.

Plus dix-huit sillons de terre situés audit lieu de Grip seigneurie des Villeneuve au sixte, tenant du levant à la terre de Louise BRUNET, du couchant aux héritiers de feu sieur DUPUY ainsi que du midi, du septentrion au chemin qui conduit de Terlan à Pillemaille (?).

Plus six sillons de terre à la Brousse, Seigneurie de la Foye-Monjault au huit, tenant du levant au chemin par lequel on va de la Foye à Bassée, du couchant à la terre de Jean GUITTEAU [10], du midi à François BERNARD, du septentrion au sieur Paul ESSERTEAU, conseiller et assesseur [51].

Plus dix-huit sillons de terre situés au même lieu, seigneurie et même devoir que dessus, tenant du levant à la terre de Marie ESSARD [52], veuve Mangou, du couchant à celle de François BERNARD et du septentrion au chemin qui conduit de Treillebois a Granzay.

Plus seize randes de broche située à la Garenne d’Allerit, seigneurie d’Allerit au sixte, tenant du côté du levant au broche de François BERNARD, du couchant au seigneur d’Allerit, du midi à autre Bouteiller, du septentrion du chemin tendant de Vallans à Beauvoir.

Plus seize randes de fraudi situés au Route, seigneurie de Granzay, tenant du levant au chemin qui conduit de la Foye-Monjault à Bassée, du midi à François BERNARD, du couchant aux héritiers de Michel TENDRON, du septentrion aux héritiers de François BERNARD [40].

Plus dix sillons de terre situés aux Noues, seigneurie de Granzay au sixte, tenant du levant à la terre de François Bernard, du couchant aux héritiers de feu Jean CUIT [38], du midi à la terre de la métairie du Pouvreau, du septentrion à celle de la métaierie de Pierre GERBIER [53].

Plus deux planches de channebeaut [19] situées aux Touches de Vallans, au douze et deux deniers de cens par année, teneant au levant à la terre de Jacques MISBERT [41], du couchant à François SIMON [35], du midi aux héritiers de Jacques BERNARD [54], du septentrion à René GALLEBOIS.

Plus seize sillons de terre situés en Demesrand (?), seigneurie de Vallans au sixte, tenant au levant à la veuve BOISSEAU, du couchant au chemin tendant de Vallans aux Touches, du midi à Jean ARANULT [42], du septentrion à Jean MOULIER d’Epannes [55].

Plus une petite pièce de pré sainfoin, située aux Alleuds, seigneurie d’Allerit aux sixte, tenant du levant à François SIMON, du couchant à autre François SIMON [35], du septentrion à Thomas Simon, du midi à François BERNARD.

Plus huit randes-et-demi de vignes situées aux Alleuds, seigneurie d’Allerit au sixte, tenant du soleil levant aux héritiers de feu Jean ALLEAU [57], du couchant à la veuve de Louis LÉVESQUE [58], du midi à Jean GUINEBERT [59], du septentrion à la vigne de François BERNARD.

Plus dix randes de fraudi tenant du levant a Simon BERNARD [60], du couchant aux héritiers LIMOUSIN [61], du midi aux héritiers BERNARD, du septentrion à François SABOURIN [62].

Plus huit randes-et-demi de vignes situées au fief Chotard, seigneurie de Vallans au sixte, tenant du [...].

Plus vingt-cinq randes de vignes situées à la Bironnerie, seigneurie de Gautret au huit. Sera tenu le dit BONNIN de payer a monsieur FORIN vingt sol de rente par année faisant le quart de quatre livre.

Plus vingt-quatre randes de vignes situées au même lieu, seigneurie de Granzay à la cens en parsonnerie.

Plus seize sillons de terre situés au lieu appelé champs Roumeau, seigneurie de la Foye au huit pour droit de terrage, tenant du levant à la terre de René GUSTIN à cause de son fils.

Plus seize sillons de terre situés au même lieu, seigneurie et même devoir que dessus, tenant [...].

Plus dix huits sillons de terre situés au même lieu, seigneurie et même devoir que dessus, tenant [...].

Plus dix sillons de terre situés au Puy Festy, seigneurie et même devoir que dessus, tenant [...].

Plus le quart d’un petit pré sainfoin situé à treillebois, seigneurie de la Foye-Monjault, avec une partie à la cens et l’autre partie au sixte, tenant du levant à François BERNARD, du couchant à Jean CLOUZEAU, du midi à un chemin appelé chemin de la Vierge Marie, du septentrion à un autre chemin appelé chemin de la Pelle.

Plus une chambre appelée cellier dans laquelle il y a "une met de" treuil de pierre dépendant dudit cellier avec un quaireu et droit de passage sur le quaireu voisin situé à Treillebois, seigneurie de la Foye-Monjault, sujet à payer un sol cens en parsonnerie avec Louis BERNARDPierre COSSET et François BERNARD, tenant du levant au quaireu, du couchant à Pierre COSSET, du midi à Louis BERNARD, du septentrion à un chemin voisin.

Plus seize randes de vignes situées audit lieu de Fairau, seigneurie de la Foye-Monjault au huit, tenant [...].

Plus quinze randes de vignes situées au même lieu de seigneurie et même devoir que dessus, tenant du levant à la vigne de Pierre COSSET, du septantrion du chemin par lequel on va de la Foye-Monjault à la Rochénard.

Plus trente six randes de vignes situées au même fief, seigneurie et même devoir que dessus, tenant du levant à la vigne de François BERNARD, du septentrion du chemin par lequel on va de la Foye-Monjault à la Rochénard.

Plus onze randes de vignes situées dans le fief des Sablières, seigneurie de la Rebergerie au neuf, tenant du levant à la vigne du notaire soussigné [...].

Plus aura et recevra les présents lots dix-neuf sols de rente faisant partie de celle de quatre livres sept sols six deniers due par année par eux, par les nommés FORIN [45] de la Blottiere, paroisse de Marigny.

Plus aura et recevra ledit BONNIN par année la rente fonciere de trente-trois sols quatre deniers, due par le nommé jean ARNAULT [42] de Treillebois.

Plus paiera ledit BONNIN par moitié avec ledit BERNARD, son beau-frère, la rente foncière de dix livres par année par eux due au sieur FOURRÉ, Curé de Fors, qui sont tous les biens, domaine, héritage, sujet au présent partage, desquels les partageants se porteront garants comme co-partageants bons et loyaux, et seront tenus de droit à la charge par eux de payer et acquitter les cens, rentes nobles et foncières qui se trouveront dues sur tous et un chacun des domaines échus de leur lot, suivant qu’il est ci-devant spécifié et déclaré et non-autrement.

Desquels jouiront à commencer de la saint-Simon et saint-Jude prochaine [63], chacun en son droit, quels que soient l'état et la situation qu’il trouveront ainsi les meubles, dont ils se contenteront, sous la réserve toutefois que fait le dit BERNARD, père, de son bois de lit, la couverture, cinq linceuls, deux nappes, un coffre, un marche-pied, une écuelle, une assiette, quatre cuillères, un gobelet, le tout de gros étain. Un petit poêlon à queue, une cuillère de pot de cuivre, un petit chaudron, un trois-pieds de fer, une mauvaise serpe tailleresse.

Lesquels meubles ci-dessus, ledit BERNARD, avec sa maison où il fait sa demeure actuelle, se réserve sa vie durant pour être également partagé par moitié entre ses deux enfants, aussitôt son décès advenu, desquels il n'en pourra disposer en faveur de l’un d’eux au préjudice de l'autre. Il estime l'effet du présent partage être de valeur de la somme de quatre cent livres pour les domaines et meubles venus de la succession de ladite feu Catherine BRUNET, leurs mère et belle-mère [64]. Et ceux délaissé par ledit BERNARD, leur père et beau-père, à celle de deux cents cinquante qu'il estime en leur âme et conscience.

Et attendu que ledit Louis BERNARD est alité, caduc et infirme depuis dix-huit mois, et hors d'état de pouvoir gagner sa vie, et d'ailleurs très avancé en âge, ses enfants et gendre ci-devant établis et dénommés voulant lui donner des marques de reconnaissance et lui donner les secours nécessaires et le faire vivre dans sa vieillesse, caducité et pauvreté, comme tous les enfants y sont obligés, ont promis et se sont obligés de lui bailler et payer, chaque année, chacun douze boisseaux de froment à la mesure rase [65] "du ménage de Mauzé", payable par quartier, chacun une somme de huit livres, chacun un carteau de vin rouge, chacun une barrique de première boisson et chacun cinquante fagots de javelles [66]payable le tout chaque année, par forme de pension viagère [67].

À commencer le premier paiement, et ce par quartier, pour le blé à la saint-Michel [68] de l'année prochaine mil sept cent cinquante trois, ainsi que l'argent, quant aux boissons à la fête de saint-Martin [69] de la même année, et par après continuer lesdits paiements de pension viagère et alimentaire de terme en terme et d’année en année, pendant sa vie et jusqu'à terme du décès dudit BERNARD, au paiement de laquelle pension lesdits BERNARD et BONNIN se sont obligés conjointement et solidairement, l’un pour l’autre et un seul pour le tout, et d'y être contrain par toutes les voix de rigueur comme de se porter caution l'un de l'autre, sauf leur indemnité contre celui qui ne satisferait pas à ses obligations.

Cette pension sera livrée par lesdits BERNARD et BONNIN en la demeure dudit BERNARD père et beau-père, audit lieu de Treillebois, à peine de toutes dépenses, dommages et intérêts, et dit priver de la jouissance de ses domaines sans autres formalités de justice que ces présentes.

Ce que dessus est l'intention des parties car elles l'ont ainsi voulu, gréé, stipulé et accepté, lesquelles pour l'entretien et entier accomplissement des présentes, ont obligé et hypothéqué tous et un chacun leurs biens présents et avenirs, dont volontairement à leur requête et de leur consentement, ils ont été jugé et condamné par les notaires à la châtellenie de la Foye-Monjault soussignés.

Fait et passé au village de Treillebois, paroisse de la Foye-Monjault, dans une chambre basse dans laquelle réside ledit BERNARD. Ceci, aujourd'hui après midi, le vingt septembre mil sept cent cinquante deux, lu et ont, ledit Louis BERNARD et ledit François BONNIN, avec nous dits notaires, signé. Et ont lesdits François et Marie BERNARD déclaré ne le savoir faire.

[...] Ainsi signé à la minute des présentes, Louis BERNARD, François BONNIN, DELAVAUD, notaire à la Foye-Monjault, C. BELLOT, notaire à la Foye-Monjault.

Controllé et insinué à Frontenay-Rohan-Rohan, le trois octobre mil sept cent cinquante deux.

Reçu vingt deux livres dix huit sol cinq deniers sans cotte.

Signé  F. FRAIGNEAU


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Contexte


> Voir cet article pour une analyse détaillée de ce document.



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Notes
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[1] Sans doute la pièce basse où fut rédigé l'acte. 

[2] Dérivé de "droit de chevage" ? Droit de chevage : au moyen-âge, capitation due par les serfs à leur seigneur – Source : CNRTL)

[4] Nord : septentrion ;  Ouest : couchant, occident ;  Sud : midi, méridien ;  Est : levant, orient 

[5] Quaireu : du latin quadruvium ou quadrum, croisement ou carré.  Le quairé (ou ici quaireu) "est une sorte d'espace vague, d'aire, de cour non fermée, près des bâtiments d'une ferme, souvent quadrangulaire, où l'on dépose les choses les plus diverses, les instruments agricoles, etc." Quairé est un patronyme que l'on retrouve en Saintonge, et dont la branche la plus importante au sud de Niort est basée, au début des registres, à la Revêtizon (cf. Quairé dans ma base sur Généanet). "Ce terme prend de multiples formes : quairé, quaireau, quaireux, quarry, querruy, querry, etc. En patois, il se prononce : tchierré, dans le Marais, et tchierruy, dans le Bocage." [ source : Toponymes de Vendée ]
Une autre définition est donnée sur Wikipédia, mais dont le sens évolutif diffère de celui en usage à la Foye-Monjault, où ce terme semble avoir conservé sa signification originelle : "un quéreux (parfois orthographié quereu ou quaireu), est une forme d'habitat traditionnel propre aux provinces du centre-ouest et du sud-ouest de la France (essentiellement Saintonge, Aunis, Poitou, Angoumois). Dans le Berry, ce type d'habitat porte le nom de quéru ou carroué et en Auvergne, de queiriau. Il se compose de plusieurs maisons rassemblées autour d'une cour ouverte, espace réputé commun où est généralement présent un puits, dont l'eau était partagée entre les habitants, souvent aussi un timbre (petit lavoir) où on venait faire la bujhée (la lessive). À l'origine, quéreux ne désigne que la cour." 

[6] Voir les mesures agraires (ici sur le site d'Olivier ROCHER) : "L'arpent était la mesure officielle dans tout le royaume. Mais dans le Poitou son usage était fort restreint. On se servait plutôt de la boisselée pour les terres labourables et du journal pour les vignes et les prés. Les contenances ne résultaient pas d'une opération d'arpentage, mais uniquement de l'appréciation du laboureur. Cependant, les procédés d'évaluation étaient plus exacts qu'il ne pouvait y paraître : sur une étendue d'une boisselée qu'il avait l'habitude de cultiver de longue date, un bon semeur ne se trompait que très peu. La boisselée était proportionnelle à la contenance du boisseau de la paroisse où elle était en usage." 

[7] Peut être ce Philippe JUNIN, de Gript.

[8] La Brousse : lieu écrit "la Brosse" dans le transcription originale. En patois, brous signifie "feuillage tendre".

[9] Au huitain des fruits, ou au huit : soit 12.5% du profit de la récolte (au sixte devait donc équivaloir à 16.5%, au neuf à 11%, etc.). Voir la Seigneurie en Bordelais au XVIIIe siècle d'après la pratique notariale de Gérard AUBIN.

[10] Peut être ce Jean GUITTEAU, de la Foye-Monjault.

[11] Peut être ce Jean GIRAUDEAU, ou celui-ci, tous deux de Vallans.

[12] Peut être ce Jean GUITTEAU, de la Foye-Monjault, décédé en 1746.

[13] Sol, ou sou. Les unités d'argent de l'époque étaient la livre, le sou (une livre = 20 sous) et le denier (une livre = 240 deniers). C'étaient là des unités de compte, c'est-à-dire qu'elles servaient uniquement à estimer une valeur, verbalement ou par écrit. Pour les paiements en liquide, on se servait de pièces de monnaie qui portaient d'autres noms : le louis, l'écu, etc. en fonction du produit des ateliers autorisés qui les frappaient. "Ce double système d'unités contraignait à des conversions continuelles et s'avérait complexe pour une population majoritairement analphabète". Pour plus de détails voir le Système monétaire de l'Ancien Régime

[14] Parsonnerie : mode d’exploitation agricole collective. Voir Communauté taisible

[15] Pré sainfoin : pré à maigres rendements, où l'on cultivait du sainfoin (ou esparcette), une plante herbacée autrefois très cultivée comme fourrage.

[16] Un demi-jour de terre est une mesure agraire qui équivaut probablement à la surface de terre labourable en une demi-journée. Voir cet autre site pour Les Unités de Mesure Anciennes.

[17] Peut être cette Françoise BURGAUD (dont la belle-mère est Marie COSSET), de la Foye-Monjault.

[18] Peut être ce Jean MISBERT, de la Foye-Monjault. 

[19] En plus de randes [cf. note 23] et sillons, les notaires emploient des termes dont je n'ai pas retrouvé la signification précise, à l'exception de "channebeaut"(chènevière, terme issu du patois poitevin, cf. définition ci-dessous), et chambeaux, ou champeaux (prés) : "planche" qui se rapporte aux champs et semble être synonyme de sillon (en considérant le cadastre, il s'agit peut être d'une tranche de terrain très étroite et allongée),  "broche" et "fraudi" qui concernent les vignes et semblent être synonyme de rande. Fraudi pourrait être dérivé de "frout" qui signifie "herbu, couvert de végétation", ou simplement une déformation manuscrite de rande.

Channebeaut signifie chènevière (champ de chanvre, un terrain semé de chènevis, la graine du chanvre. Du chanvre, on tire la filasse qui sert à fabriquer du tissu) [source du patois : Dictionnaire éthymologique du patois poitevin, de Gabriel Lévrier, 1867]. 

[20] Terlan : nom d'une rue du hameau de Rochefort, près de Granzay. Mais j'ignore si cette rue fut nommée après le lieu-dit qui se trouvait à sa proximité. Il peut aussi y avoir plusieurs lieux-dits portant ce nom aux alentours, comme par exemple avec "Essard" ou "Fragnée" (qui signifient pour l'un "lieu défrichés" et pour le second "lieu planté de jeune frênes) que l'on retrouve ici et là. En l'occurence, si Terlan devait effectivement se trouver en direction de Granzay, je pense que pour des raisons pratiques, il devait se trouver plus proche de Treillebois, dans un rayon d'environ 3 km comme les autres terrains concernés.


[21] Peut être ce Jean SAVARIT, de Granzay.

[22] Sur la carte, location hypothétique du lieu-dit "Faireau" (bordé au sud par le chemin qui va de la Foye-Monjault à la Rochénard). 

[23] Rande de vigne : mesure de superficie des vignes. Maxime ARNAUD dans Souvenirs d'un paysan : "En 1875, à part quelques petits bosquets de bois, il n’y avait que des vignes plantées, en général, à 1,10 m sur le rang et 1 m sur l’autre sens. Les superficies étaient désignées par « rande » et « quartier ». La rande était de 80 ceps et le quartier était de 80 randes, ce qui équivalait à peu près à l’are et l’hectare".

[24] Peut être ce Pierre CUIT, de la Foye-Monjault.

[25] Michel PAINDESSOUS ou POINDSOUS, maître tailleur d'habits à la Foye.

[26] Dont peut être François DEBERNE, de la Foye-Monjault.

[27] Peut-être cette Marie ARNAULT, de la Foye-Monjault.

[28] Peut être cet André ARNAULT, de la Foye-Monjault, frère de Marie ci-dessus, et beau-frère ou cousin des GUITTEAU, LÉVESQUE et GIRAUDEAU cités dans ce même acte.

[29] Sur la carte, location hypothétique du lieu-dit "champs Roumeau" (sur le chemin qui va de la Foye à Frontenay). 

[30] Peut être ce Louis ARNAULT, de la Foye-Monjault.

[31] Peut être ce Jacques DELAGE, de la Foye-Monjault.

[32] Antoine ARNAULT, époux de Marie DELAGE, décédé en novembre 1745 à la Charrière.

[33] Les Alleuds : difficile ici de formuler une hypothèse, peut être un lieu-dit qui se situait autrefois près d'Allerit. De nos jours, les Alleuds sont un cour d'eau ou un ruisseau qui va d'est en ouest sur une dizaine de km au sud de la Foye, à la hauteur de Prissé-la-Charrière.

[34] Peut être les enfants de Pierre ALLEAU et Françoise DAMOUR, de la Rochénard et la Foye.

[35] L'un des deux cités ici doit être François SIMON de Vallans, frère de Thomas SIMON, son voisin cité après lui.

[36] Sur la carte, location hypothétique du lieu-dit "La Motte" (sur le chemin qui va de Limouillas à Frontenay). 

[37] Peut être ce Jean SABOURIN, de Granzay. 

[38] Peut être ce Jean CUIT, époux de Marguerite SAVARIT, soeur de Jean SAVARIT ci-dessus, de Granzay.

[39] Nicolas, frère de Louis BERNARD.

[40] Peut être ce François BERNARD, de la Foye-Monjault, décédé en 1740, ou celui-ci, oncle du Louis concerné dans cet acte, de Vallans.

[41] Peut être ce Jacques MISBERT, de Vallans.

[42] Peut être ce Jean ARNAULT, de la Foye-Monjault.

[43] Peut être ce Guillaume BERNEGOUE, de Vallans.

[44] Peut être cette Anne ARNAULT, épouse de Pierre BERNARD, de la Foye et de la Rochénard.

[45]  Il doit s'agit des enfants de Mathurin FORIN et Renée ESTIEN, François, époux de Jeanne MOREAU, et Louise, de Marigny.

[46] Jean IMBERT, époux de Marie BARREAU en première noce, décédé à la Foye en 1742.

[47] Droit de complant : quota de récolte, redevance sur les vignes, équivalent à un droit de terrage. Voir Du rétablissement des rentes foncières mélangées de féodalité: abolies sans indemnité par les lois des 6 juillet et 25 août 1792 et 17 juillet 1793, et de la jurisprudence de la Cour de cassation et du Conseil d'État sur ces lois, de Henri-Jean-Baptiste DARD.

[48] Peut être ce Jacques SABOURIN, de la Foye-Monjault.

[49] Sur la carte, location hypothétique du lieu-dit "la Garenne" (sur le chemin qui va de Vallans à Beauvoir).

[50] Chapon : en principe arpent, mais ça n'a aucun sens ici.

[51] Philippe-Paul ESSERTEAU, seigneur de Verruyes, avocat au parlement de Niort (cet autre Paul ESSERTEAU étant décédé en 1750).

[52] Peut être cette Marie ESSARD ou bien celle-ci, toutes deux d'Usseau.

[53] Peut être ce Pierre GERBIER, de Granzay.

[54] Peut être ce Jacques BERNARD, de Vallans.

[55] Peut être le fils de ce Jean MOULIER, de la Foye-Monjault.

[56] Peut être le fils de ce Jacques MAUGEAY, de Vallans.

[57] Peut être ce Jean ALLEAU, de la Charrière.

[58] Peut être ce Louis LÉVESQUE, de la Foye-Monjault.

[59] Jean GUINEBERT : beau-frère des GALLEBOIS nommés dans cet acte.

[60] Peut être ce Simon BERNARD, de la Foye-Monjault.

[61] Peut être les enfants de Charles LIMOUSIN, de Beauvoir, qui habiteront au Cormenier et à la Foye.

[62] Un François SABOURIN vit à Granzay, et un autre à Vallans.

[63] Le 28 octobre suivant, sachant que l'acte notarié est daté du 3 octobre.

[64] Les notaires font ici une erreur : Catherine BRUNET était la mère des trois et non pas la belle-mère.

[65] Une mesure rase de froment : mesure remplie de manière que la farine n'excède pas les bords.

[66] Javelle : fagot de sarments de vigne.

[67] Rente viagère : rente versée jusqu'au décès du bénéficiaire.

[68] La saint-Michel : le 29 septembre, date traditionelle de paiement des fermages par les paysans (après la récolte), et d'expiration des baux ruraux.

[69] La saint-Martin : Le 11 novembre. "La saint-Martin était aussi l'occasion de faire bombance avant le jeûne de l'Avent, c'est-à-dire de la période précédant Noël (ledit jeûne est tombé en désuétude, l'Église n'ayant conservé que le jeûne du Carême, avant Pâques). On savourait alors une oie grasse de sorte que l'expression : « faire la saint-Martin » est devenue synonyme de bonne chère. On buvait aussi, sans trop de retenue, le « vin de la saint-Martin », un vin de vendange tardive." [ source : herodote.net ]

[70] Les biens de Pierre COSSET fils durent être spécifiés séparément car ils sont pas mentionnés. On a toutefois une idée des terrains échus à Pierre, puisque, se trouvant divisés en trois par le partage, ceux-ci sont cités comme jouxtant les terrains échus à François et Marie BERNARD.