Le service militaire du Moyen-Âge au XIXème siècle

Introduction

De tous temps, des Fayais furent enrôlés dans les différents conflits, que ce soit sur le territoire ou dans les colonies. Mais il est difficile voire impossible d’avoir une connaissance précise de ces évènements. Car si les écrits se souviennent de certains d'entre eux, la plupart disparurent sur les champs de bataille sans laisser de trace, ou bien décédèrent chez eux des suites de leurs blessures ou de maladie.

Dès la création du prieuré et du village de La Foye vers 1077, le seigneur de Chizé, qui étendait son pouvoir sur toute notre région, imposa aux paroissiens un service militaire connu sous le nom de « service d'Ost ». Chacun devait fournir sa tenue de combat et participer à un certain nombre de jours d'exercices dans l'année, ce que décrit le Censif de Chizé (document datant de 1216). En outre, certains devaient fournir un cheval, comme le rappelle une pierre gravée dans le cimetière.


Les premières batailles dont notre commune se souvient furent celles du Moyen-Âge, qui vit le passage des troupes anglaises et françaises. Il est probable que des Fayais furent enrôlés, souvent de force, dans un camp ou l’autre. Mais à cette époque, aucun registre militaire ou archive n’en donne de détails. 
 
 
 
Les premiers écrits nous concernant datent de la Révolution Française. Plusieurs conscrits Fayais seront alors réquisitionnés pour défendre la première république. 
 
Mais c'est surtout sous le Premier Empire et lors des guerres de 1870 et 1914-1918 que les jeunes du village paieront un lourd tribut.
Soldats d'infanterie sous Louis XIV

C'est cette histoire que nous vous racontons à partir des archives retrouvées et des témoignages de ceux qui les ont vécues.
 
Le très long service militaire
A la fin de l'Empire Napoléonien, la tension est encore vive en Europe et les souverains successifs (Louis XVIII, Charles X et Louis Philippe) continueront à entretenir une armée, essentiellement faite de conscrits.

Comme par le passé, le nombre de conscrits à recruter se fait en fonction de la population des départements. Ils sont désignés par tirage au sort au chef-lieu de canton en séance publique devant le sous-préfet et des maires du canton. Les inscrits ou leurs représentants habilités sont appelés dans l'ordre du tableau de recensement et doivent prendre un numéro dans une urne. Le tirage s'arrête quand le nombre prévu est atteint.


La durée du service est plus précisément de 5 ans à compter du premier janvier de l'année où les soldats ont été inscrits sur les registres de matricule, et s'achève le 31 décembre, les 5 années révolues. L’armée accueille également des engagés volontaires, qui eux font 6 ans dans les légions départementales et 8 ans dans les autres corps.

Le 10 mars 1818, la durée du service passe à 6 ans. Pour les plus riches il y a la possibilité d'acheter un remplaçant. 

1818- Trois Fayais au tirage au sort du Canton de Beauvoir.

En 1829, la durée du service passe de 6 à 8 ans.

Le 21 mars 1832 : Pour parer à la stagnation des engagements, le Ministre de la guerre fait voter une loi imposant un service d’une durée de 7 ans.

Lors du recensement de 1836, 5 jeunes de La Foye seront notés comme soldats.

·        Baptiste Biron : 28 ans, Soldat au 4ème régiment d’artillerie.

·        Jean Mangou : 24 ans, Soldat.

·        Charles Chaugnon. 23 ans, Soldat de la 6ème compagnie de Pontonnier.

·        André Cubeau, 24 ans, canonnier au 5ème régiment d’artillerie

·        Pierre Baudin : 26 ans, Soldat au 34ème de ligne.

Pendant toute le début du second Empire (1850-1870), sous Napoléon III, la durée du service restera de 7 ans. C’est une durée très longue qui privera les villages de leurs jeunes au moment où ils sont les plus aptes à contribuer aux travaux de la ferme. On limitera le nombre d’appelés par familles, mais malgré cela, de nombreux jeunes de La Foye partiront. Seuls les fils de notables auront l’argent nécessaire pour se faire remplacer.

Le 1er février 1868  le service militaire sera ramené à une durée de 5 ans.


 

L'hécatombe liée aux épidémies
A cette époque, le manque d’hygiène dans les camps et la fatigue des longues marches causeront de véritables ravages dans les rangs des conscrits. Il y aura des épidémies meurtrières de scarlatine, typhoïde, choléra et surtout variole.

De nombreux jeunes de La Foye y succomberont. Sous la restauration on note :

·    Jacques Guitteau, fils de René Guitteau et Marie Sabourin, fusilier à la 1ere compagnie, 3eme bataillon, 7eme régiment de ligne, décède le 3 février 1841 à l’hôpital militaire de Strasbourg à l’âge de 21 ans.

·    Pierre Pommier, né le 4 juillet 1826 à La Foye, fils de Louis Pommier et Catherine Missebert, lancier au 1er régiment, 4ème escadron, matricule : 2069, décède le 18 novembre 1847 à l’hôpital de Tours de fièvre scarlatine à l’âge de 21 ans.

·   François-Matha Guitteau, né le 6 septembre 1824 à La Foye, fils de François Guitteau et Jeanne Forestier, lancier au 1er régiment, 4ème escadron, matricule : 1636, décède le 20 novembre 1847 à l’hôpital de Tours de fièvre typhoïde, à l’âge de 23 ans.

·    Louis Nourigeon, né le 3 novembre 1830 à La Foye, fils de Jacques Nourigeon et Magdelaine Arnaud, chasseur 2eme classe au 7eme bataillon de chasseurs à pieds, 10eme compagnie, matricule : 2613, décède le 18 Août 1854 à l’hôpital civil d’Auxonne (Côte d’or) d’un cholera très grave.

Un peu plus tard ce sera François Sabourin, célibataire, ancien militaire, mort le 13 mars 1853, à l’hospice civil de Niort, à 47 ans.

Lorsque l’on érigera le monument aux morts en 1912 sous l’impulsion du docteur Martin, on ne se souviendra que des morts de la génération précédente, c'est à dire celle d’après la guerre de 1870, et on leur consacrera une plaque.


Parmi les 9 noms qui y sont inscrits on note :

François Léon BONNIN, Soldat de 2ème classe au 22 R de ligne, décédé le 13 décembre 1870 à l'hôpital de Perpignan de fièvre thyphoïde en 11 jours, à l'âge de 20 ans.

Pour certains on ne connait que le nom de l’Hôpital ou ils sont décédés :

André Onésime HERBERT à l’hôpital du Val-de-Grace, Paris, le 22 septembre 1873

Pierre CHARRUYER à l’Hôpital de Versailles le 28 Février 1876

Louis-Léopold GEOFFROY, à l’hôpital d’Angers le 10 Mars 1893

Et Gaston-Alfred BURGAUD à l’hôpital de Toulouse le 3 Août 1905.

 

 

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