28 février 1790 : protection des vignes contre les animaux de ferme


























Le procès verbal du 28 février 1790 nous ouvre une petite fenêtre anodine sur les préoccupations quotidiennes de nos paysans au début de la période révolutionnaire. On peut noter à cette occasion qu’hormis des cochons, des poules et quelques chevaux, les chèvres et brebis constituaient l’essentiel des animaux de ferme dans cette paroisse essentiellement viticole. Il devait bien y avoir quelques rares moutons, mais la laine était importée, et les tisserands travaillaient surtout le chanvre cultivé sur place. Les vaches ne furent introduites qu’après la crise de la vigne au XIXe siècle.

Texte :
De la municipalité de la Foye-Monjault concernant la défense des vignes, pour toute bête quelconque en toute saison, et défense de laisser vaquer les brebis et les chèvres sur les haies vives, et laisser vaquer les chèvres au champ sans être tenues par une corde. 
Nous maire et officiers de la paroisse de la Foye-Monjault, vu la remontrance du procureur de la commune de ce lieu [1] […] à ce qu’il fut fait défense à toute personne quelconque de laisser vaquer aucune espèce de bétail en aucune saison de l’année, en les vignes ni sur les haies vives, et à ce qu’il fut ordonné et enjoint à chaque particulier qui a le droit d’avoir des chèvres, de tenir lesdites chèvres par la corde en les conduisant au pâturage, et ce durant tout le temps qu’elles seraient au dehors, ce conformant d’ailleurs à la disposition des articles 193 et 194 de la coutume de cette province du Poitou. […] ledit procureur et ses conclusions et faisant droit sur celles-ci, avons par les présentes qui seront lues, publiées et affichées à la principale porte d’entrée de l’église de cette paroisse, donné et fait par nous maire et officiers municipaux de cette dite communauté, et requérant ledit procureur de la commune au lieu où nous avons accoutumé de tenir nos assemblées, le 28ième jour du mois de février 1790. 
Signé : François JOUSSEAUME-BEAUPRÉPierre BODIN, maire, André Augustin VIEN, procureur de la commune, François Augustin RONDEAU, officier municipal, François FRANÇOIS, François CUIT [2]André Isaac BASTARD DE CHATELLIER, officier municipal, BURGAUD et DELAVAUD, secrétaire.

Note se rapportant au procès verbal :
Les officiers municipaux, envisageant que l’ordonnance ci-dessus pourrait excéder leur pouvoir actuel, et qu’elle tenait plutôt du contentieux que des faits de police, ont jugé à propos de différer jusqu’à un certain temps la lecture et la publication de ladite ordonnance, faite et arrêtée sur la remontrance du procureur de la commune, par nous maire et officiers municipaux de la Foye-Monjault le 3 mars 1790. 
Signé : André Augustin VIEN et Pierre BODIN
Cette ordonnance sera rendue publique à l'approche des vendanges, par l'assemblée du 22 août.


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Notes
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[1] André-Augustin VIEN

[2] Peut être ce François CUIT


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