Résistants et déportés...

Il n’y a pas eu de groupes de résistants sur la commune de La Foye entre 1942 et 1944, mais tout autour, surtout à partir de mi-1943.
Jusqu’à cette date, la plupart des mouvements opéreront dans le nord du département, principalement autour de Thouars, Parthenay mais aussi Niort, et un peu plus tard autour de Melle.

C’est à partir de fin 1942, lorsque les Allemands commenceront à imposer de nombreuses restrictions, que le mouvement OCM (Organisation Civile et Militaire), pourchassé au nord, par la Gestapo et voulant échapper aux arrestations, décidera de se déplacer au sud du département.

Déjà, au début 1842 ; de petits groupes de l’organisation Libé Nord s’étaient formés autour de Vallans (sous la direction de François Boinnaud), autour de La Charrière (sous la direction de Paul Cacouault), et de Mauzé (sous la direction de Jean Vignol). Leur action principale était de de faire du renseignement sur le mouvement des troupes Allemandes.

Dans la commune, les anciens parlent d’opérations nocturnes de remise de paniers de nourriture de la part de certains fermiers, en particulier au bois des Loges.

Mais c’est surtout à partir de Février 1943 lorsque les Allemands instaureront le STO (Service du Travail Obligatoire), que des réfractaires choisiront alors d’échapper au départ vers l’Allemagne et chercheront à se cacher. Ils renforceront ai si les effectifs des noyaux de résistance existants.

Plusieurs actions de sabotage seront menées comme le montre cette carte publiée ci-dessous par Louis Vien dans son livre « Histoire de la Résistance en Deux-Sèvres » en 1973.

Parmi les actions dans notre région on note le sabotage de lignes téléphoniques et les explosions au passage de convois. Les archives notent judiciaires parlent de l’incendie de wagons Allemands chargés de fourrage en mars 1943 en gare de Beauvoir Deux des participants Louis Jourdain du Vanneau et Raymond Durosier de Souché seront abattus lors de leur arrestation.

Ce même mois de Mars, les 3,4 et 5, une manifestation aura lieu en gare de Beauvoir aux cris de « à bas Laval, à bas Hitler, vive De Gaulle ! », en essayant de bloquer un train devant emmener en Allemagne un groupe de travailleurs réquisitionnés pour le STO. Heureusement, les participants réussiront à s’enfuir avant l’arrivée de la Gestapo.

Et fin 1943, le groupe reconstitué mettra le feu au dépôt de fourrage de Beauvoir réquisitionné par les Allemands. 

 

Henri GEOFFROY, un résistant Fayais mort en déportation

Il est né à La Foye le 15 Novembre 1899. Son père, Louis, d’une longue lignée d’agriculteurs à Treillebois, n’a pas encouragé ses deux fils à continuer le métier. Henry, après ses études à Niort, a obtenu un poste de percepteur à Beauvoir-sur-Mer (Vendée). Là, en Janvier 1925, il épousera Victorine BARBAUD, à La Roche-sur-Yon (Vendée).

Au mois d’avril 1943, il rejoint un groupe de résistants de Libé-Nord, recherchant des terrains d’atterrissage pouvant recevoir des hommes et du matériel. C’est ainsi qu’en juillet et août 1943 huit parachutages d’armes auront lieu en différents points de la Vendée. 

Parachutages de nuit d’armes

  
Le chef du terrain adresse à l’avion une lettre en morse convenue à l’avance.


 

Les parachutes tombent du ciel. Il faut récupérer les containers et les compter.    

Mais ils seront dénoncés avant et, la Gestapo arrêtera tout le groupe.

Henri GEOFFROY sera d'abord dirigé vers le camp de transit de Compiègne, d'où un convoi l'a conduit à Buchenwald le 24 janvier 1944, puis à Mauthausen le mois suivant. Là, il a été affecté au kommando de Steyr puis d'Ebensee, en Autriche, où il est mort le 20 mars 1945

Ci-dessous son acte de naissance à La Foye le 16 Novembre 1899

 
Dans cette carte publiée par Louis Vien dans son livre, on voit un « Interné » originaire de La Foye. Est-ce Henry Geoffroy ? 
 
 

Mars 1943 : Le temps des arrestations

La pression Allemande devenait très forte. Il y eut également des dénonciations. Le 16 Mars, Louis Chaignon, Marcel et Ulysse Papot seront arrêtés par la Gestapo à Vallans. Le 19 Mars, ce sera Amédée et Norbert Migault à Frontenay-Rohan-Rohan, et Marcel Albert d’Epannes. Puis le 29 Mars ce sera Marcel Dubreuil à Vallans...

Aucun d’entre-eux ne reviendra de déportation.

Les FFI

Les Forces Françaises de l’Intérieur sont créées en Février 1944 par le Comité Français de Libération Nationale pour unifier l’ensemble des forces paramilitaires des différents mouvements de résistance. Placés sous le commandement suprême depuis Londres du général Koenig, les FFI se veulent être l’armée de la résistance intérieure. Leurs missions en vue du jour J : intensifier les sabotages sur les arrières de l’ennemis, neutraliser les voies de communication, freiner la progression ennemie par des actions de guérilla.

Le débarquement des Alliés en Normandie en Juin 1944 intensifient ces actions.

Après la libération de Paris, le 25 août 1944, le général de Gaulle incorporera les FFI dans l’armée régulière pour poursuivre les combats. Pour le département des Deux-Sèvres, les volontaires rejoindront le 114ème Régiment d’Infanterie.

Dans les Deux-Sèvres,
800 soldats se répartiront en huit compagnies baptisées du nom de leur chef, et confiées à huit résistants remarqués : Sanson (Bressuire), Chessé (Thouars), Péaron, (Parthenay), Delage (Niort), Gauthier (Sainte‑Ouenne), Perrot (La Foye‑Monjault), Chadeau (La Mothe) et Mohamed (Lezay). Pour l’instant on n’a pas identifié ce dénommé «Perrot« parmi les habitants de La Foye.

Brassard FFI © Conservatoire de la Résistance et de la Déportation des Deux-Sèvres


Dans les Dossiers administratifs de résistantes et résistants homologués on note parmi les natifs de La Foye :

 

·         Paul Bonneau (né le 23/03/1925)

·         Paul Airiau (né le 8/06/1924)

·         Michel Delouvée (né le 15/2/1924)

·         Raoul-Amand Drouet (né le 21/04/1912)

·         Jean-Maurice Garnaud (né le 23/03/1922)

·         Clément Jamard (né le 12/05/1907)

·         Henry Geoffroy (né le 15/11/1899)

 

Il y aura aussi le Docteur Donnat, qui démissionnera de ses fonctions de secrétaire de Mairie, en Aout 1944, comme ce sera noté dans les délibérations du conseil.ci-dessous.

 

Les FFC  (Forces françaises combattantes)

Nom donné en 1942, à Londres, par le général de Gaulle, à l'organisation militaire constituée par les agents des réseaux de la France libre dans la zone occupée par les Allemands ou contrôlée par le gouvernement de Vichy.

Parmi les natifs de La Foye on note :

·         Jean Sauvaget (né le 18/05/1910

 

Les prisonniers de guerre

On note René Berloin, adjoint tau maire de la Foye, militaire dès 1939, a été fait prisonnier en Allemagne

 

 

Au conseil municipal de Septembre 1944, René Berlouin sera remplacé par Antoine Coutureau, menuisier de la Rue des Artisans.

 

           Compte-rendu du Conseil municipal du 13 Septembre 1944


Mais quelques jours après, Antoine Coutureau décidera de s’engager dans les FFI.

 


 

 Ce seront ces même FFI, accompagnés de militaires qui défileront dans les rues de La Foye à la Libération.

 


Parmi eux, combien de combattants ayant réellement participé à la libération,et combien de résistants de dernières minutes ? Cette question empoisonnera les relations dans le village pendant plusieurs années...

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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