René Nourrisson: un parcours militaire exceptionnel

René-Charles Nourisson, natif de La Foye,  aura une carrière militaire exceptionnelle.  
De 1915 à 1945, il  participera a presque tous les combats, que ce soit en France ou dans le vaste empire colonial. Il s'y distinguera par sa bravoure ce qui lui vaudra de nombreuses distinctions de la part de ses régiments, et même la Légion d'Honneur.
 
A 17 ans, lorsque la guerre de 1914 éclate, il s'engage comme enfant de troupe, c'est-à-dire simple soldat. Il gravira un à un les échelons avant de finir Capitaine lors de sa retraite. Épuisé et probablement malade, il décédera à l'âge de 59 ans, sans pouvoir  profiter de sa retraite.

Son dossier militaire complet a été retrouvé, ce qui a permis de reconstituer son parcours. (Merci à François Clauvelin et Michel Truttmann de nous l'avoir communiqué).

 
Une enfance passée à La Foye.
Il y est né en 1897, et y passera ses toutes premières années. Son père faisait partie d'une longue lignée d'agriculteurs habitant au bourg, les premiers étant arrivés à La Foye au début des années 1700. et venant des Fosses en forêt de Chizé. 
Il n'aura pas le temps d'aller à l'école maternelle du village car en 1900, son père Honoré-Victor décidera d'abandonner l'agriculture en s'engageant dans la gendarmerie. Après sa formation, sa première affectation sera aux Andelys dans l'Eure.
René-Charles s'y trouvera en 1914 lorsque sera déclarée la guerre avec l'Allemagne. Ensuite son père sera muté dans la Vienne.
Fin décembre 1914, à ses 17 ans, René-Charles décidera de devancer l'appel en s'engageant dans l'armée Il ira au bureau de recrutement de Rouen.
 Est-ce la mort au combat de son frère aîné Raymond-Louis quelques mois auparavant à l'âge de 21 ans, le 22 Août 1914, à Baranzy dans les marais de Belgique ?
 

Entré comme simple soldat au début de la grande guerre.
Le 29 Décembre 1914, il s'engage donc comme enfant de troupe au 66ème Régiment d'Infanterie. Il fera ses classes à Rouen. Sa fiche militaire précise qu'il mesure 1,57m, a les yeux bleus et cheveux châtain,
 
Au front !
Après quatre mois mois il rejoint le 1er Mai 1915 son régiment, le 66ème, qui est engagé dans la grande bataille de l'Artois (Pas de Calais) du 9 mai au 23 août 1915. Le drapeau du régiment est décoré de la croix de guerre le 11 juillet par le Général Joffre
Dans son dossier, on note qu'il est cycliste.
Le 30 Août il sera rapatrié à l'arrière puis reviendra au front début Septembre. Ce sera la guerre de position dans le secteur de Mersin-Pernant. Le régiment se distinguera par sa bravoure pour défendre ses positions.
 
 Le 23 Novembre il est nommé Caporal.
 
Puis le 13 Mars 1916 il rejoint en tant que tirailleur, le 174ème Régiment d'Infanterie qui est au front près de Verdun.Celui-ci essaie de reprendre le Fort Douaumont aux main des Allemands, sous un bombardement formidable de la position.

Fin avril, le 174° R.I. monte de nouveau devant Verdun, dans les secteur de Fleury. 

Le 7 mai il attaque le fortin « Vigoureux » et la tranchée «  Morchée » et, malgré la violence extrême du bombardement, obus de gros calibre et torpilles, qui ensevelit les défenseurs, les vagues allemandes, fauchées l’une après l’autre, ne peuvent aborder les lignes françaises.
René-Charles s'y fera era remarquer pour sa bravoure au combat.

Le 1er juillet 1916 débute la bataille de la Somme et la première offensive anglo-française de la guerre. Cette première journée de la Bataille de la Somme sera la plus meurtrière de tout le conflit surtout pour l’armée anglaise qui perdra environ 60 000 hommes dont 20 000 tués. 

 
Cette bataille se poursuivra  jusqu’en Novembre 1916

En Septembre 1916, René-Charles se trouve au front, en première ligne en tant que mitrailleur, à Bouchavesnes, un village du nord de la Somme qui est aux mains des Allemands depuis 1914. Les combats sont âpres et meurtriers, sous une météo exécrable, la pluie transformant le champ de bataille en véritable bourbier. Le le village est totalement ruiné. 
 

Blessé au combat
Le 15 Septembre René-Charles recevra un éclat d'obus lors d'un assaut. 
Son livret militaire mentionne laconiquement : "Éclat d'obus épaule droite". 
Il sera soigné sur place, puis fin Novembre, reviendra se reposer à l'arrière.
 
Cette blessure ne devait pas être trop grave car le dernier jour de l'année, il reviendra au front, cette fois-ci au 170ème Régiment d'Infanterie, celui-ci tenant lès premières lignes du secteur Pont-à-Mousson
Mais après quelques semaines, ce régiment sera relevé et rejoindra l'arrière pour une période de repos et reconstitution de ses effectifs.
 
C'est lors de cette période, que René-Charles sera envoyé fin Janvier 1917, en renfort à l'Armée d'Orient. Il intégrera le 372ème Régiment d'Infanterie.

Départ pour l'Armée d'Orient (Du 26 Janvier 1917 au 6 Janvier 1918 )
Ce régiment avait rejoint l'expédition de Salonique, pour aider la Serbie contre les forces armées Allemandes, Austro-hongroises et Bulgares.et dont la ville grecque de Salonique était l'épicentre. Les forces alliées françaises et Anglaises y avaient établi leur quartier général.
 
 
Mi-février 1917, lorsque René-Charles débarque à Salonique, son régiment se trouve près de Monastir. en Macédoine du Nord, à l'époque en Serbie.
 
Convois vers Monastir, une locomotive Decauvilleau premier plan avec un autre tiré par des bœufs

La ville est enserrée par les troupes Germano-Bulgares. Commence une longue guerre de tranchée, entrecoupée d'assauts ou les troupes françaises font preuve de courage. 
L'assaut du 16 Mars 1917, minutieusement préparé, leur permet d'enlever les tranchées, et fait de nombreux prisonniers. Les contre-attaques des Bulgares sont brisées.
 
Mars 1917-Les troupes à l'assaut sur les hauts de Monastir.

Lors de ces combats  René-Charles, fort de ses 20 ans. fait preuve de bravoure qui sera remarquée.
Le 26 Mars, il reçoit la citation de son régiment: 
" Gradé brave et dévoué, a fait preuve d'un admirable sang-froid  au cours de l'attaque du  16 Mars 1917, s'est élancé en avant de son unité à l'assaut des positions ennemies, sans se soucier d'un violent bombardement

Plus tard, en Juin 1931, il recevra la Médaille Commémorative Serbe
 
 
Après cet  épisode, la guerre d'usure avec les Bulgares reprend plus que jamais. De part et d'autre se succèdent des bombardements et tirs d'artillerie. Les pertes humaines sont importantes. Malgré cela le moral reste bon.
 
Le 7 Septembre le Régiment reçoit l'ordre d'aller attaquer les Autrichiens en Albanie. Lors d'une série de combats près de Ceresnik et Homka, il réussit à faire de nombreux prisonniers ainsi que quantité d'armes et matériel.  
 
Puis commence une guerre de position. René-Charles s'est distingué par son courage et sa capacité a entraîner les autres au combat, et ses supérieurs l'encouragent à devenir officier.
 
Après prés de deux ans, René-Charles rentre en France le 6 Janvier 1918, pour intégrer l'école des Aspirants à Saint-Cyr.
Il sera nommé Sergent en Juillet, puis Aspirant en Août 1918.
 
En Rhénanie (du 12 Novembre 1918 au 23 Décembre 1919 )
Le 8 Juin 1919, il rejoint le 125ème Régiment d'Infanterie
 
Le 125éme Ri comme bon nombre d'unités de l'armée Française fait partie des troupes d'occupation en Allemagne.
Désigné pour rejoindre la Rhénanie Allemande ce régiment cantonna à Sarrebrucken, avant d'embarquer pour Bad Ems en Mars.

Vue de Bad Ems en 1919. Un soldat écrit à sa famille et montre ou est son casernement
 
Les relations avec la population locale furent amicales jusqu à la publication du traité de Versailles. Ce traité humiliant pour l'Allemagne la traitait en vaincue... La population n'acceptait pas ces conditions.
Le régiment au complet fut mis en alerte les munitions étaient distribuées... Le 24 juin tout rentrait dans l'ordre. Les unités regagnaient les cantonnements, mais les relations étaient devenues tendues.
C'est là, le 15 Juin 1919, qu'il sera nommé Sous-Lieutenant. Enfin, il allait pouvoir commander ! 

Au Levant ( du 22 Avril 1920 au 16 Mars 1922 )
Le 21 Juillet 1920, il intègre le 19ème Régiment de Tirailleurs Algérien, qui se trouve au Levant, dans la zone d'occupation Française en Cilicie, au sud-est de la Turquie, suite à l'armistice de Moudros en Octobre 1918.
 
En 1920, son commandant fera la notation suivante : 
" Très bonne constitution physique, sportif, bonne instruction générale, Brevet élémentaire, Aimant son métier, cherche à acquérir de nouvelles connaissances, sort d'une école d'enfant de troupe,. Discipliné, bonne éducation, très correct, excellent esprit, très craint au feu,officier de valeur,qui fera une bonne figure dans le cadre des officiers de l'active "
 
Du 9 Août 1920 au 8 Mars 1921, le Régiment au complet est engagé pendant 6 mois dans les combats autour d’Aïntab, à 20 km au nord d'Alep.
Après un siège de plusieurs mois, les Turcs offrent leur reddition le 8 Février 1921.
 
Le 15 Juin il sera nommé Lieutenant et prendra le commandement d'une section, à la tête de laquelle il se distinguera ce qui lui vaudra une citation de son Régiment :
" Nouvellement arrivé au Régiment, s'est acquis d'emblée par son attitude au feu une renommée de bravoure et d'audace. Le 11 Août, au nord de Aïn Tab, a contribué avec sa section à la capture d'un canon de 77. Très violemment attaqué dans la nuit du 17 au 18 Août par un ennemi bien armé, décidé à vaincre, a gardé intact le front qui lui était confié,, infligeant à l'assaillant des pertes sanglantes ".

Entrée des troupes Françaises dans Aïn-Tab

Après Aïn Tab, le Régiment rejoindra la région d'Alep pour une mission de pacification de Deir ez Zor. La encore il y aura de nombreux combats ou René-Charles sera en première ligne.
 
 Les mois suivants d'autres combats auront lieu à Ikis Kouyou au sud de Aïn Tab. 


Le 30 Avril il recevra une citation :
" Les 18 et 19 Janvier 1921, a fait preuve sous un feu violent, du plus grand sang-froid et de la plus grande activité, se dépensant sans compter pour assurer le passage de ses voitures,
A su, par son attitude, maintenir chacun de ses conducteurs à son poste, contribuant ainsi puissamment a sauver de son matériel tout ce qui était possible d’emmener "
 
Dans les autres régions, l’insurrection renaît et se développe, notamment dans la vallée de l’Oronte. La lutte contre ces fortes bandes, de plus en plus entreprenantes, nécessite l’envoi de
plusieurs colonnes.
Jusqu'en Août 1921, son unité part en opération dans la région de Katma au nord d'Alep en Syrie,
Après une période de pacification, l’accord d’Agora entérine la rétrocession
de tous les territoires à la Turquie, le 20 octobre 1921, 
Les troupes Françaises évacuent entre le 15 Novembre et le 31 Décembre 1921. Elle entraîne plusieurs diminutions successives des effectifs de l’armée du Levant et des réorganisations du commandement.
 
Occupation des Pays Rhénans ( du 7 Juillet 1922 au 20 Juillet 1925 )
Début Décembre 1921, René-Charles rejoint le 33ème Régiment de Tirailleurs Algérien, faisant partie de l'Armée Française du Rhin et basé à Mayence.
Là, en Juillet 1922, il sera confirmé en tant qué Lieutenant.
 
Le 33ème Régiment de Tirailleurs Marocains est envoyé à l'Armée du Rhin en Mars 1924. et René-Charles le rejoint le 10 Avril 1924, mais celui-ci est dissous en Juillet.
 
Engagé dans la Guerre du Rif au Maroc (du 13 Novembre 1924 au 15 Novembre 1925)

C'est donc au sein du 20ème Régiment de tirailleurs que René-Charles est affecté. Il y restera un an.

Le 15 Juillet, son Régiment est dissous et il rejoint Marseille le 21 Juillet 1925. Il embarque le 25 Juillet sur le Paquebot "Lamoricière" et débarque à Oran deux jours après. ou il prend le train pour le Maroc. 
 
A l'arrivée il est dirigé sur Oujda, puis Torza et Taza
Il est envoyé en opérations le jour même.
Les troupes Françaises sont alors en pleine guerre du Rif, se battant contre des rebelles insurgés qui créent des embuscades.

 
Lorsqu'il arrive, l'objectif du Régiment est de réduire les poches dissidentes subsistant dans la région de Taza, puis à partir de Septembre d'organiser défensivement le front de l’Ouergha.
Les lignes de combattants s'observent et lançent des escarmouches pendant l'hiver, puis en Avril 1925, les Rifains attaquent les Beni Zeroual, alliés de la France, qui succombent en cinq jours et passent dans la dissidence.
 
Pendant le mois de mai, les groupes multiplient leurs efforts pour débloquer, ravitailler les postes et contenir de leur mieux l’assaillant, qu’ils ne peuvent cependant empêcher de déborder sur la rive droite de l’Ouergha.
Le 24 mai, le maréchal Lyautey crée un commandement général du front nord sous les ordres du général Daugan. 
Ouezzan et Taza sont dégagés, puis en septembre, on passe à l’offensive au nord de Fez et de Taza, ce qui ouvre au français le cœur du Rif


 
La également, lors des combats, René-Charles se distinguera, ce qui lui vaudra de recevoir la médaille du Maroc.
 
Citation du Colonel Vergne, chef du 20ème Régiment:
 

 
Guerre de Syrie (du 18 Novembre 1925 au 13 Mai 1926
Le 18 Novembre il ré-embarque à Oran, sur le vapeur Russe "Jerusalem" pour arriver le 26 à Beyrouth (Liban).

 
C'est à cette époque que  les troupes Françaises au Levant subissent plusieurs défaites contre les rebelles Druze en Syrie, et donc l'Etat-major décidera de renforcer les bataillon. 
René-Charles fera partie de ces renforts..
Avec plusieurs de ses camarades, il prendra la direction de Tripoli en Syrie. ou son Régiment, le 20ème Régiment de Tirailleurs Tunisiens, débarque le 26 Novembre.
 
A leur arrivée, la situation s'avère difficile. C'est le soulèvement général du pays Druze. Damas et sa banlieue se sont révoltées et les rebelles du Sud ont envahi le sud du Liban et menacent Beyrouth.
L’arrivée de renforts venus de France et du Maroc (20e RTT), permet de reprendre l’initiative.
 
Soldats syriens à Maysaloun
 
Début Décembre, le Régiment est engagé dans des combats pour la reprise de Hasbaya, à 60 km au sud de Beyrouth. Cette petite ville est défendue par le Fort de Christophine. 
René-Charles, à la tête de sa section, l'emporte et fait de nombreux prisonniers.
 
Cela lui vaudra une distinction de la part de sa division le 28 Janvier 1926 :
" Au cours du combat du 4 Décembre à Hasbaya, s'est élancé à l'assaut des positions ennemies en tête de sa section. L'ennemi ayant réagi, a maintenu ses hommes sous le feu violent, repoussant plusieurs contre-attaques, en infligeant aux Druzes de lourdes pertes "


Dès le printemps 1926, d’abord dans le Djebel Druze, puis dans la Ghouta et enfin dans l’Anti-Liban. De fin Janvier à fin Mars 1926, les combats seront âpres à l’ouest d’Alep. 
 
Début Avril, lors des combats de Djellat el Zeït, il se distinguera à la tête de sa section, ce qui lui vaudra une d'être cité à l'ordre de l'armée le 30 Avril 1926 :
" Le 3 Avril 1926, à l'attaque de la crête rocheuse au nord-est de Djellat el Zeït, fortement organisé et défendu par les Druzes, a, par son courage et son attitude énergique, réussi à progresser et amener sa section à distance d'assaut, malgré un violent feu dominant de l'ennemi. Par ses feux et son habile disposition, a facilité la marche en avant de la compagnie. A entraîné sa section à l'assaut de la crête, a mis l'ennemi en fuite, et est arrivé sur la position dans les premiers
 
Il recevra la croix de guerre des T.O.E. (Théâtres d'Opérations Extérieurs)
 
Le 9 Avril, René-Charles intègre le 71ème Régiment d'infanterie engagé au siège de la Citadelle de Soueïda, capitale du Djebel Druze. 
le 25 Avril, grâce au renfort du général Andréa à la tête d'une colonne de 10 000 hommes, la ville est reprise au bout de 65 jours.
 
A la tête de son bataillon, René-Charles participera activement à la prise de la citadelle.
 

Soueïda : Cadavres après le combat

Le 20 Mai, il reçoit l'ordre de la Brigade :
" A la prise de Soueida, le 25 Avril 1926, ce chef de section a très bien rempli sa mission de flanc-garde. Par son feu et l'habileté de sa progression, a toujours maintenu l'ennemi à distance, facilitant ainsi la progression de la Compagnie, et empêchant les Druses de tirer sur le convoi "
 
 
 La zone est finalement pacifiée.

 
 
René-Charles recevra la médaille de Syrie-Cilicie.
 

Le 13 Mai 1926, René-Charles bénéficiera d'une période de congés de deux mois, du 14 Mai au 27 Juillet
 
Plus tard, son état-major, le reompensera pour tous ses actes de bravoure en le faisant Chevalier de la Légion d'Honneur, le 23-Décembre 1927.
 
Retour en France
Entre temps, le calme étant revenu momentanément en Syrie, son Régiment rentrera en France début 1927, dans sa base d'origine à Saint-Brieuc en Bretagne
Il y prendra le commandant d'une section, puis en Septembre 1928 il retournera à Versailles pour une formation d'officier, suite à laquelle il sera nommé Sous-Lieutenant d'active le 7 Février 1929.
 
En Avril de la même année, il prendra un commandement au 48ème Régiment d'Infanterie, basé à Guingamp. puis au mois de Juillet reviendra au 71ème Régiment d'Infanterie basé à Saint-Brieuc. Ce dernier venait d'être recomposé suite à la perte d'effectifs durant les guerres.
 
En Juillet 1930, il prendra des congés pour se marier à Chatillon-Coligny (Loiret) ou habitaient ses parents, avec Suzanne Favin, originaire du même lieu.
 Il avait 33 ans et elle 32. S'étaient-ils connus lors de congés, auront-ils des enfants ? Nous n'en avons aucune trace.
 
Bulletin de Mariage du 5 Août 1930
 
A son retour au Régiment. Il sera nommé  Lieutenant le 1er Octobre 1930
 
En 1932, il devienra instructeur de tactique militaire, et recevra les éloges de son Colonel :
" Remarquable, intelligent et avisé. Compréhention très vives des avantages et inconvénients du terrain. Décision rapide et logique... Toujours de bonne humeur. Ce sera un excellent commandant de Compagnie... "
 

 Le 10 Août 1933, il recevra le "Mérite Syrien" de la part de son Régiment.


 Il restera au 7Ième jusqu'en Mars 1936.

Les préparations de guerre de l'autre coté du Rhin, pousseront l'Etat-Major a vouloir se protéger. C'est ainsi qu'une grande ligne de défense faite de fortifications sera érigée au Nord et à l'Est de la France, du nom de son concepteur : La "Ligne Maginot".
 
C'est ainsi que le 25 Août 1936, René-Charles sera affecté au 2ème Bataillon du 69ème Régiment d'Infanterie de Forteresse situé au Camp de Bitche. 
 
Il prend le commandement de la 5ème compagnie, à la  tête de laquelle il sera promu Capitaine le mois suivant, le 25 Septembre 1936. Il se trouve sur la ligne Maginot, à Lixing-Saint-Avold (Moselle), près de la frontière Allemande, face à la Sarre.

1938_Les troupes en revue devant un fort de la ligne Maginot.

 
Relève dans un gros ouvrage de la ligne Maginot en 1939. 


A nouveau engagé dans les combats avec l'Allemagne.
Lors de la déclaration de guerre du 1er Septembre 1939 avec l'Allemagne, il sera mobilisé avec son régiment, le 69e, pour défendre le secteur de Lixing, protégé par la ligne Maginot.
Pendant un certain nombre de mois, ce sera la "drôle de guerre" ou armées Allemandes et armée Française s'observeront. Puis le 10 Mai, l'armée Allemande décidera d'attaquer, en envahissant le Luxembourg, la Belgique et les Pays-bas jusqu'à présent neutres. 
Puis ce sera l'offensive du nord et de l'est de la France par la percée de Sedan, qui entraînera en Mai et Juin 1940 la destruction de l'essentiel des armées françaises, ce qui poussera le gouvernement Français à demander l'armistice, qui sera signée  le 22 Juin.
 
A son arrivée il sera nommé Capitaine, et Chef de l’État-major du 1er Bataillon du 69ème Régiment d'Infanterie de Forteresse.
Mais hélas, quelques mois après, le 20 Juin 1940, à la tête du 2ème Bataillon, il sera fait prisonnier par les Allemands, lors de combats à Seranville, dans le Canton de Guebwiller.
 
Plus tard, le 25 Avril 1942, l'ensemble de ses faits de bravoure lui vaudront d'être promu au rang d' Officier de la Légion d'Honneur.
(Le texte ci-dessous reprendra la plupart des citations précédentes)
" Remarquable officier de troupe qui a, une fois de plus, montré de belles qualités militaires dont il avait déjà donné des preuves éclatantes, pendant la guerre 1914-1918 et sur les divers T.O.E.
Chargé, en Mai 1940, de commander les avant-postes de Lixing, a conduit un difficile combat en retraite contre un ennemi mordant, et  très supérieur en nombre et en moyens, avec une froide énergie 
Les 2 et 3 Juin 1940, luttant pied à pied sur les avancées de la position de résistance, lui a infligé des pertes sanglantes. Du 16 au 20 Juin, a ensuite exercé le commandement d'un bataillon, à la tête duquel il s'est à nouveau distingué, autant par son sens manœuvrier que par le calme et le courage avec lesquels il a su faire face aux situations les plus difficiles, en particulier à Einville, à Monteil et Gerbeviller. 
Le présent ordre comporte en outre l'attribution de la croix de guerre avec palme "
 
 
C'est donc en tant que  prisonnier, que fin Juin, il rejoindra l'Allemagne pour être interné dans un camp réservé aux prisonniers officiers et ordonnances : l'Oflag VI-A à Soest en Westphalie, près de Nuremberg. 
Il y restera 4 ans, dans des conditions déplorables.
 
Portail d'entrée de l'Oflag VI-A

Un prisonnier, le Lieutenant Roger Thoumyre, décrit :
" En 1944 nous étions plus de 1900. Ce camp était fait de quatre grandes casernes de trois étages, dont la construction était à peine achevée. Quelques bâtiments annexes, et fermant le tout, un rectangle de fils barbelés. 
A l'entrée à gauche, un poste de garde et à droite "la Kommandantur". 
Les conditions de vie étaient précaires et beaucoup tombèrent malades, surtout à l'approche de l'hiver. On couchait à plusieurs dans des lits de paille. Notre repas est constitué d'une louche de soupe qu'on nous versait dans une cuvette que l'on présentait à travers un guichet..." 

On lui demandera de prouver qu'il n'est pas juif.
 
 
Pendant sa captivité, son avancement continuera. Le 25 Mars 1943, il sera promu Chef de Bataillon (Commandant).

Comme bien d'autres internés dans ce camp, René-Charles y tombera malade et sera rapatrié le 5 Avril 1944. 
Il rejoindra l'hôpital du Val de Grace à Paris (Hôpital réservé aux militaires), pour y être soigné. Puis mi-Mai il partira pour un congé de convalescence jusqu'à mi-Novembre, chez ses parents chez ses parents à Chatillon-Coligny dans le Loiret.
 
Après sa convalescence, en Novembre 1944 il sera rappelé par le Général Commandant la 5ème Région Militaire, pour prendre le commandement de l'Axe des prisonniers de guerre, basé à Orléans.


En Afrique du Nord ( du 7 Mars 1945 au 1er Juin 1946 )
Après trois jours de mer, il débarquera à Alger puis prendra le train pour le Maroc, pays qu'il connaissait déjà.
 
A son  arrivée, il sera affecté à différents commandements à l'Etat-Major et à l'instruction au Maroc. Le 6 Février, il sera affecté au centre d'organisation d'Infanterie N°8 à Taza, puis le 26 Avril il prend le commandement d'une unité à Oujda. 
 
Mais début Mai il décidera d’arrêter
En effet, lors de sa captivité il avait contracté une maladie (laquelle ?) qui l'avait beaucoup affaibli, et dont il ne se remettra pas vraiment.
 
Le 1er Juin, il décidera de prendre du repos, son hypertension artérielle le fatiguant beaucoup. On lui donnera le commandement d'un dépôt à Marrakech. Il séjournera à l'hôtel Majestic.

 
Sa santé ne s'améliorant pas,il sera jugé invalide, En Septembre 1947, il décidera de se retirer à Chatillon-Coligny dans le Loiret, ou résidait sa mère, son père étant décédé. 
 
En 1948, il sera affecté à la subdivision d'Orléans, puis plus tard il sera rayé des cadres de l'Armée d'active et nommé dans les cadres de réserve.
 
On note qu'en 1952 il habite à Montargis.

Le 25 Novembre 1950, il sera promu Lieutenant-Colonel  de réserve, et en Mai 1953, rayé des cadres de réserve.
 
Il sera également proposé pour être Commandeur de la Légion d'Honneur.
 
 
 Ses Légions d'Honneur
Il recevra de nombreuses distinctions etmédailles. Parmi les plus prestigieuses, ce seront celles de la Légion d'Honneur.
 


Chevalier                    Officier                                Commandeur
 
En Mai 1953 il sera rayé des cadres de réserve de l'Armée de Terre.

Hélas, il ne profitera pas de sa retraite..
Fatigué, il retournera dans le Loiret ou il avait acquis une maison à Thommaizé, près de Lussac-le-Chateau dans la Vienne. Il s'y éteindra le 3 Mars 1956 à l'âge de 59 ans.

Sa signature


Fiches militaires

 


 
1941_Fiche prisonnier


Acte de Naissance à la Foye le 13 Novembre 1897.





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