L’Union musicale


Fanfare et flonflons !

Vers la fin du XIXe siècle, la musique connait un essor culturel qui touche particulièrement la jeunesse. Les dimanches, il y a des bals un peu partout et des musiciens se déplacent de villages en villages. Beaucoup de jeunes aimeraient pouvoir apprendre à jouer.

En 1883, alors qu'il vient tout juste de s’installer à La Foye, le docteur Martin fonde une société musicale : « L’Union Populaire ». On y apprend le solfège et l’on y joue des instruments à cuivre ou de percussion. De nombreux jeunes s’inscrivent.

L'association sera très populaire jusqu'à la Première Guerre mondiale, durant laquelle, faute de participants, elle devra fermer ses portes. Mais la demande pour ce type d'activité se fait sentir aussitôt la paix revenue. Et en 1922, l’association renait sous le nom d’« Union Musicale de La Foye Monjault ». Les statuts sont déposés et un livret distribué aux inscrits :








L’Union Musicale est dirigée par un chef de musique, renouvelable chaque année. Ses membres se réunissent régulièrement dans une salle de la mairie. Certains amènent leurs instruments, mais grâce à des donateurs la société peut également en prêter.

Plusieurs générations de jeunes s’y succèderont.

Après la Seconde Guerre mondiale, Roger Laidet en sera président. Son fils Pierre, que tout le monde appelait « Pierrot », était un trompettiste brillant. Il jouera plus tard dans un orchestre de bal.

L’ancien maire, Léonce Geoffriau, donnait des cours de solfège et Jean Rouby des cours de piston, auxquels André Maret assistait. Un jour qu'il avait « cabossé » le piston qui lui avait prêté la société, il s’était fait réprimandé si sévèrement qu'il s’en souvient encore...

Voici l’orchestre de La Foye au milieu des années 50 :

De gauche à droite | Debout à l’arrière : Robert Morisson
(chef de musique et contrebasse), André Moreau (saxophone ténor),
Henri Bernard (basse), Yves Faucher (clarinette), Jacky Cacault
(clarinette), Claude Roy (saxo alto), Guy Vivier (saxo alto).
Devant, accroupi : André Maret (piston), Pierre Roche du Grand-Bois
(trompette), Marcel Arnaud (piston), James Misbert (trompette).
Non présent : Roger Berlouin (clarinette), Raymond Drut (piston) et bien d’autres...

En 1952, la fanfare de La Foye fut invitée à Granzay lors de la représentation théâtrale de la pièce « La Mérine d’Anastasie ». L’orchestre y jouait pendant l’intermède. Et un mois plus tard, en mars, la même représentation se produisit à La Foye. Un encart le rappelle dans le hall de la salle des fêtes de Granzay.

En 1953, le maire Roger Berlouin fut remplacé par Albert Rouby. Puis survint l’épisode du remembrement qui dura plusieurs années. Cela entraîna des disputes dans le village au point où de nombreux voisins ne se parlaient plus.

En 1955, l’orchestre de La Foye devait être de parade pour les célébrations du 8 mai. Un vin d’honneur était organisé au café Maret, suivi d’un banquet au « Chêne Vert », chez Berlouin. Mais les dissensions furent telles que beaucoup ne participèrent pas. Les disputes s’étendirent aux membres de l’orchestre et certains quittèrent le groupe. Le nombre de membre diminua peu à peu, ce qui entraina la fermeture de la société de musique fin 1957.

Ils furent remplacés par des orchestres professionnels. Les jeunes se déplaçaient en groupes, pour aller danser lors des nombreuses « ballades », qui se tenaient à tour de rôle le dimanche dans les villages, parfois jusqu’à des heures très avancées.

Dans le grenier de la mairie, il existe encore une caisse pleine des instruments de l’époque. Peut-être pourront-ils rejouer un jour ?



---

Aucun commentaire: