Les Réfugiés

Tirant les leçons de la Première Guerre mondiale, le gouvernement français avait mis au point un plan de retrait des populations civiles des zones frontalières en cas de conflit, à la fois pour épargner les populations civiles et pour éviter la cohabitation des civils et des militaires dans une guerre imaginée comme une guerre de position  

Ce plan est appliqué en Septembre 1939 après la déclaration de guerre.. En septembre, 630 000 Alsaciens et Mosellans sont obligés de quitter leurs foyers. Des évacuations ont lieu également dans les Ardennes, la Meurthe-et-Moselle et la Moselle. 

Au printemps 1940, lors de l’attaque allemande sur le front occidental, la France assiste dès le début du mois de mai.au déferlement des réfugiés belges, hollandais, luxembourgeois, la plupart dans un état de dénuement accablant.

Une réfugiée raconte : " La nuit du 10 Mai, nous sommes partis de Sedan en camionnette jusqu'à Paris. On dormait dans la paille. A La Rochelle on a essuyé des tirs de mitrailleuse. Arrivés à La Foye des femmes ont pleuré en nous voyant. Elles nous disaient qu'elles n'auraient pas pu faire ça, et nous on répondait qu'on n'avait pas eu le choix. On nous a logés et donné à manger, avant que plus tard on nous trouve un logement, Certains d'entre nous avaient des maisons en terre battue et juste des cheminées pour lesquelles il fallait avoir du bois, alors qu'à l'Est, on avait le carrelage et les poêles. Quelques ancien, très méfiants, nous surnommaient "les boches de l'Est", mais au global, on a été bien accueilli "


Arrivée de vagues successives

Il y aura plusieurs vagues de réfugiés à La Foye. 
 
A la fin de Septembre 1939, il y eut une première arrivé, la plupart venant du  Nord et de l'Est, principalement des Ardennes.
 
Ils furent rapidement 40, ce qui excédait les capacités de la commune. 
En accord avec le Préfet, décision fut prise de les répartir entre La Foye et plusieurs autres communes environnantes : Boisserolles, Saint-Etienne-la-Cigogne et le Cormenier.


Quelques mois plus tard, ce furent des réfugiés de l'Eure, Eure-et-Loir et région parisienne. Il y avait même quelques Belges.
 
La plupart étant arrivés avec leur voiture, chargée de baguages, Une demande fut faite à la municipalité de recenser leurs véhicules. 
Sur la liste ci-dessous on en dénombre 22. Combien furent réquisitionnées par la suite ?

 

Certains possédaient une nombreuse familles. Ci-dessous la fiche d'état civil que l'on établit pour Marcel Muller, qui arrive avec ses huit enfants.de Nancy en Moselle


On pourra l'employer car il est Maçon, et la commune en a besoin.

D'ailleurs le conseil municipal décide d'employer les réfugiépour la réfection des chemins.

Fin Septembre 1940, on se préoccupe du bois de chauffage. La municipalité achète aux Eaux-et-Forêts 50 stères de bois qui seront répartis à égalité avec les écoles.


fin Septembre 1943, Une nouvelle arrivée le Préfet informe le Maire que 53 réfugiés vont arrivent de Nante et qu'il faudra les héberger à La Foye. Au delà de l'hébergement (ou ?), se pose la question du chauffage comme la saison d'hiver approche. Mais l'on est a cours de bois dans la commune, et donc la municipalité décide d'acheter à Charles Sauvaget 300 fagots qu'il a coupé en forêt de Chizé.


Les réfugiés, prioritaires pour le STO
Étant considérés comme moins importants pour la continuité d'activité de la région, la Préfecture demandera en Juin 1941, au Maire de La Foye, d'effectuer une liste des réfugiés, afin qu'ils soient convoqués par la Kommandatur pour partir travailler en Allemagne.

Bien sûr, ceux qui n'ont par de carte de travail sont prioritaires pour partir au STO.  Un réfugié de La Foye, Jean Ladrit, fait intervenir le Maire pour qu'réclame son certificat de travail auprès de sa commune d'origine d'ans l'Eure.

Revenir ou rester ?
 
Les premiers retours des habitants du nord de la France eurent lieu dès début juin 1940, le reflux de ceux ayant choisi de revenir croisant la deuxième vague de fuyards.
 
Les transports notamment ferroviaires sont désorganisés par les destructions d’ouvrages d’art bombardés. Cependant le les autorités allemandes fixent l’organisation du retour des réfugiés par une réglementation consignée dans un livret classant les réfugiés en plusieurs catégories. Les retours sont autorisés à l'exception des communistes, Juifs non en règle, Francs-maçons, et «Alsaciens et Lorrains qui ne sont pas de race allemande »
 
19 Août 1940, Alfred Moreau  réfugié à La Foye, obtient un laissez-passer  pour rentrer en train chez lui, à Landrecies dans le Nord.
 

Les Allemands avaient fixé la limite des rapatriements à la fin septembre.
 
Mais en 1942, le Allemands ne donneront plus d'autorisation de retour. Il faudra donc attendre fin 1944, ou Mai 1945 selon le lieu d'habitation, le recul des armées allemande étant progressif.
 
Un certain nombre des réfugiés choisiront de s'établir au village.
Un des exemples est Pierre Voirin épousera la fille du boucher de La Foye, avant de reprendre la succession.
 
On estime qu'au global, une dizaine d'entre eux restera à La Foye avec leur famille, pour s'y établir définitivement.

 

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