Le STO : Service de Travail obligatoire en Allemagne

Attention, un certain nombre de documents ci-dessous, ont été imprimés sur machine à écrire à bande ou sur Ronéo, La qualité d'impression est très mauvaise. Visualiser sur grand écran pour lire.

Le Service du Travail Obligatoire (STO) 

 Il est institué par le gouvernement de Vichy par une loi du 4 septembre 1942 pour répondre aux exigences allemandes de main d’œuvre.
Le STO constitue en fait le prolongement de la politique vichyste de la " Relève " mise en place début 1942, et qui consistait à envoyer en Allemagne des travailleurs spécialisés volontaires en échange du retour de prisonniers de guerre (trois travailleurs pour un prisonnier).

L'échec de la " Relève " et la faiblesse de ses résultats entraînent l'instauration par Laval d'une nouvelle loi du 16 février 1943 modifiant le recrutement du STO : il ne se fait plus selon un critère professionnel mais sur une base démographique. Les réquisitions concernent désormais tous les jeunes nés entre 1920 et 1922.
 
 
 
Très impopulaire, le STO a provoqué une hostilité croissante de l'opinion à l'égard de la politique de collaboration. Parmi les réfractaires, certains tenteront de s’échapper, un certain nombre partiront, d’autres resteront dans la région en rejoignant les équipes de construction du « Mur de l’Atlantique » sous la houlette de l’organisation « TODT », enfin quelques-uns se rangeront du côté de la Résistance et renforcèrent les effectifs des FFI après le débarquement des alliés.
 
On réquisitionne d'abord les Réfugiés, à partir de Juin 1941
 Tout d'abord, on sélectionne les réfugiés, ceux âgés de 17 à 55 a,ns, à partir de la liste établie par la municipalité sur instruction du Préfet. Ceux-ci sont convoqués à la Kommandantur à Niort comme le précise cette circulaire du 17 Juin 1941.

Parmi les réfugiés à La Foye, il y aura Raymond Fontaine, arrivé du Nord, et Pierre Voirin, né à Sedan (Ardennes) en 1921. A son arrivé à La Foye il avait travaillé dans la boucherie Tournat,  Plus tard il épousera la fille Yvette et reprendra la suite comme boucher.

En Novembre 1942, il passe la visite médicale et est déclaré apte pour partir.en compagnie d'un nommé Raymond Fontaine.

Un courrier demande au Maire de lui retirer tous ses coupons d'alimentation avant son départ, mais de lui conserver sa carte de tabac.

En Janvier 1944, il obtiendra une permission pour rentrer en France. Voici son autorisation.


Mais en Mars 1944, il n'est pas reparti pour l'Allemagne. Le préfet demande au Maire, d'intervenir. On ne sait pas ce qui est advenu.

 


Ceci devait être fréquents car des affiches de relance seront publiées.

 
 
Puis ce sont les hommes de 20 à 40 ans
A partir de début 1941, les hommes étant partis comme soldats, l'Allemagne manque d'ouvriers pour faire tourner ses usines ou son agriculture, Dans un premier temps on décide de les remplacer par des volontaires venant de France.
 
Une circulaire reçue en Mairie en Juin 1941, précise les métiers recherchés : Serruriers, chauffeurs de camions et tracteurs, manœuvres, apprentis......
On précise même qu'il n'est pas nécessaire de ^parler Allemand.
 
 
Pour suciter les vocations, une campagne d'affichage est lancée, ou l'on fait miroiter les bons salaires.
 
 
Mais le nombre de ceux qui accepteront de partir, sera totalement insuffisant par rapport à la demande allemande c'est pourquoi les autorités décideront en Février 1943 de la réquisition des jeunes par tranche d'âge, ceux  nés entre 1920 et 1922.
 
 
 
On demandera d'abord à chaque commune de recenser les hommes sur ces années de naissance. On rajoutera l'année 1919.
 
Dans ce recensement effectué par la Mairie en septembre 1943, on s'aperçoit que de 1919 à 1922, cela concerne 14 jeunes de la commun. Sept sont exemptés dont l'instituteur Franck Papot, Six sont déjà partis en Allemagne: Paul Prévoteau, André Damour, Henri Saunier, Hubert Pommier, Raymond Chuteau, Roger Chevalier, sans compter les deux réfugiés déjà partis, et un réfractaire: Henri Payrault.


Il y en aura quelques autres réquisitionnés un plus tard. On note Maxime Damour, Emile Saunier, Albert Rouby et Isabelle Tournat.
 
(voir plus bas la liste de tous ceux que l'on a identifiés)

Ci dessous un document allenand d'avril 1944 concernant Henri Saunier.
 

Les départs pour l'organisation TODT
L’Organisation Todt était un groupe de génie civil et militaire Allemand, du nom de son fondateur et dirigeant jusqu'en 1942, Fritz Todt, une figure importante du nazisme.
Un de ses grands chantiers sera la construction du mur de l'atlantique, avec ses blockhaus et bases sous-marines.
 

Un des dispositifs importants se situait à la Rochelle, et tout naturellement les communes proches furent mises à contribution pour fournir de la main d'oeuvre.
 
Un des arguments mis en avant, c'est que l'on ne patait pas en Allemagne, mais que l'on restait en France.
 
 
Décembre 1943. Le Préfet envoie une réquisition au Maire de La Foye pour envoyer des hommes à l'organisation TODT. 


Dans ce télégramme, le Préfet se plaint que le Maire n'a pas répondu à sa sollicitation précédente,
 Il lui réclame la liste de ceux qui sont nés entre 1910 et 1919 Le Maire devra s'exécuter en produisant la liste ci-dessous.
 

 
Octobre 1942. Règles pour ceux qui rejoignent l'organisation TODT.

Dans les documents de la Mairie, on note les noms de André Aubry et Pigeau.

Les chantiers du mur de l'atlantique.


L'organisation des départs
Ceux qui seront dans les listes fournies par la Mairie, seront convoqués à l'hopital de Niort pour une visite médicale.
Les documents de la Préfecture précisent que ceux qui ne se présenteront pas seront recherchés par la gendarmerie, auront de lourdes peines, à la fois amendes et emprisonnement.


A la suite de cette visite médicales, ceux qui seront jugés aptes devront partir presque immédiatement, la  plupart du temps en train. Des convois seront régulièrement organisés.
 
 

Les instructions pour ceux qui partent
 
Dans le document ci-dessous d'Aout 1942, la Préfecture précise que ceux qui partent devront restituer leurs bons d'alimentation.
 
 

D'autres documents précisent que les travailleurs recevront un salaire, et qu'au bout d'une certaine période de travail, et selon le type de métier exercé, les travailleurs auront droit à des congés.

Sur place ils recevront un permis de travail Allemand qui sera à présenter à chaque contrôle.

 

En Décembre 1940, on avait déjà publié une règle pour l'envoi de colis vers l'Allemagne, : Un maximum tous les deux mois, pas plus de 5kg.Uniquement de l'habillement ou de la nourriture, Interdiction d'y inserrer une correspondance,


La chasse aux réfractaires
Les réquisitions pour le STO iront en s'accentuant. Au total, 600 000 hommes partiront en Allemagne entre et
Beaucoup trouveront refuge auprès des agriculteurs et participeront aux travaux agricoles, certains se retrancheront dans les bois où ils vivront et dormiront. 
Etant dans la clandestinité, certains iront renforceles troupes de la Résistance

Juin 1943, la Préfecture envoie une circulaire sur les Réfractaires et "Insoumis"



Dans la circulaire ci-dessous de Septembre 1943, Le commissaire à la main d’œuvre rappelle aux Maires que tous ceux des classes sélectionnées doivent immédiatement partir en Allemagne sous peine de sanctions. Il précise que les réfractaires seront être poursuivis par la police. Dans ce document, le Maire de La Foye a inscrit au crayon les noms de Prévoteau (1921) et Payrault (1922).
 
 
Il semble que Roger Chevalier et Louis Laplagne soit également réfractaires, car ils ne se sont pas présentés à la visite médicale obligatoire.préalable au départ du 9 Août 1943

A priori il ne s'est pas présenté car le
30 Août on le convoque à la gendarmerie de Niort.
 

Il n'a pas le choix. Avec un autre de La Foye,  Louis Laplagne, une nouvelle date de visite médicale leur sera fixée au 29 Septembre.

Roger Chevalier sera jugé apte et partira immédiatement, Louis aplagne sera exempté.


La réquisition d'ouvriers

Régulièrement, les Allemands demanderont des ouvriers pour effectuer des travaux divers.
Ayant reçu du Maire la liste des hommes de la commune par tranche d'âge, ils désigneront directement ceux qu'ils veulent en fonction du métier exercé.

Ci-dessous le 20 Novembre 1943, ils réclament 4 ouvriers au Maire de La Foye.
Ce seront : Paul Jamard, Paul Bonneau, Jean Sauvaget et Marc Prévoteau. A priori c'est pour transporter du fourrage, et il sont tous les quatre agriculteurs.
 
 
Ci-dessous, en Avril 1944, le Préfet envoie un télégramme au Maire pour réquisitionner trois terrassiers devant aller avec leurs outils aider les Allemands au cimetière de la Revétison, 
On se demande bien pourquoi.
Ceux qui seront désignés seront ; Fernand Briffaud, Raymond Motard, et Raymond Ravaleau.



Liste de ceux qui sont partis

Il manque certainement quelques noms. Cette liste est basée sur ce qui a été retrouvé en Mairie.





















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