La Foye veut son Bureau

L'idée d'avoir son propre bureau de Poste au village circulait depuis plusieurs années. Il est vrai qu'en ce début de XXème siècle, il y avait au bourg mais aussi dans les hameaux, de nombreux commerçants et artisans et ceux-ci entretenaient une importante correspondance avec leurs fournisseurs mais aussi leurs clients. Le courrier, on pouvait le remettre au facteur lors de son passage, mais pour les colis, c'était plus compliqué, il fallait aller à Beauvoir. 

Et puis l'on parlait aussi du téléphone qui commençait à arriver dans la région, et pour beaucoup ce serait un progrès formidable. Pensez-donc, on pourrait communiquer en temps réel avec quelqu'un au loin !

Parmi ces commerçants, il y avait Arthur Birard, qui entretenait un commerce prospère de vins et eaux -de-vie. Il avait repris la succession de son père qui à l'époque s'était associé avec sa belle-mère née Gouet, celle-ci étant plutôt fortunée. Les chais se trouvaient dans les bâtiments situés juste en face du cimetière. 
Il possédait aussi de nombreuses vignes au Canton du Fairault, et ou son père avait fait construire une grande "Cantine", maisonnette de vigne encore visible de nos jours. 
 
Une lettre de Birard-Gouet, en Février 1901 acheminée au départ du bureau de Beauvoir.

Albert Arthur BIRARD

Arthur était à présent un personnage important du village. Il était devenu Lieutenant de l'équipe des sapeur-pompiers de la commune, et de plus, s'était fait élire au conseil municipal.

Arthur Birard en costume de Lieutenant des sapeurs-pompiers du village

C'est donc lors de l'assemblée du mois d'Avril 1911 qu'Arthur Birard, avait réitéré son souhait que le village ait son propre bureau de poste. Le Maire, Félix Garnaud y était favorable.

Il faut savoir qu'à l'époque, la Poste n'était en charge que de l'organisation du transport du courrier. La fourniture des locaux du bureau de Poste et son entretien, ainsi que le traitement du postier, étaient à la charge des communes. 
Ceci explique probablement pourquoi le ministère donnait si facilement son accord.

Le conseil est favorable à ce que La Foye ait son bureau, mais s'inquiète de l'impact que cela pourrait avoir sur les finances de la commune, et souhaite qu'avant de prendre une décision l'on obtienne un devis.

En Juin 1912, c'est Arthur Birard qui est élu nouveau maire. Avec toute son énergie, il relance la demande. 
 
 
En retour, le ministère des Postes se dit favorable, mais veut séparer Limouillas du circuit de distribution du courrier.
 

Aussitôt Birard convoque un conseil extraordinaire, qui se dit pas opposé à cette modification qui permettrait aux habitants de Limouillas d'avoir leur courrier deux heures plus tôt.

Enfin ! 
Après plusieurs échanges avec la préfecture et la direction des Postes, la décision tant attendue finit par arriver le 23 Juillet 1913 : La Foye à l'autorisation d'avoir son bureau.

 
Aussitôt le Maire convoque une séance extraordinaire. Chacun aimerait que le bureau ouvre très vite, il reste donc à trouver un local correspondant aux normes réglementaires. 
Cela tombe bien, Arthur Birard explique que juste à coté de sa maison, à l’intersection de la rue d’Usseau à Beauvoir et de La Foye à Vallans, Madame Boyer, qui est veuve depuis 1903, possède une grande maison avec des pièces vacantes. 
 
 
 
Et pour anticiper, il explique qu'il a déjà fait rédiger un projet de bail auprès du notaire Cassereau, à Beauvoir.
 
 
 
Une délégation est crée pour aller visiter ces locaux, mais il leur faut convenir qu'avant d'y installer le bureau de Poste, la commune devrait effectuer d'importants travaux d'aménagement, et que cela coûterait au minimum 3000 francs.
 
Lors de la séance suivante, chacun convient que c'est une somme trop importante pour les finances de la commune, Pour amortir cette dépense, il faudrait signer un bail de huit années minimum, et de plus, sur la durée, il y aurait encore d'autres travaux à prévoir. Cela fait trop !.
 
Plusieurs explique que faire construire un bureau serait la meilleure solution d'autant plus que la commune possède un terrain disponible à coté du champ de Foire, juste en face de la Mairie.
Cette solution est préférée par le conseil.
 

Chacun convenait que construire prendrait du temps, et de plus, il leur faudrait en obtenir le financement, probablement en souscrivant un emprunt, ceci avec l'aval du préfet. 
 
L'ouverture du bureau devenait une priorité pour beaucoup, donc l'on se remit  à la recherche d'un nouveau local.
Le choix se portera sur une maison de Ferdinand Châtain, au bourg, moyennant quelques réparations minimes, pour un loyer annuel de 200 francs.
 

 L’administration des postes validera le local après avoir ordonné quelques modifications.  
 
C’est donc dans un bâtiment provisoire que le premier bureau de Poste ouvrira ses portes, le 15 novembre 1913.

Enfin, début 1916, il emménagera dans de nouveaux locaux  tous  neufs, construits pour l'occasion.


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