Une passion venue de ma mère

Article paru le 17/03/2017 dans Le Courrier de l'Ouest (texte ci-dessous). Source photos : page Facebook de la bibliothèque de la Foye-Monjault.

Jean Jacques Merlet

Vendredi dernier, la bibliothèque a invité Jean-Jacques Merlet et Pierre Barbet à présenter leur exposition sur l'histoire de la commune. Passionnant.

En présence du maire, Dany Michaud, Jean-Jacques Merlet a longuement retracé le cheminement historique qui a abouti à la création de ce village. Informaticien à la retraite, il explique sa passion pour l'histoire, en particulier celle de son village natal.

D'où vient votre passion pour l'histoire locale ?
Jean-Jacques Merlet : Je viens d'une vieille famille fayaise qui réside depuis longtemps au logis. Ma mère, Irène, était une conteuse hors pair qui possédait une mémoire phénoménale pour les noms des personnes et les dates des animations ou activités. Elle nous racontait, avec beaucoup de passion, des tas d'anecdotes locales qui nous enchantaient. Je pense que cela a participé à mon goût et à ma curiosité pour l'histoire.

Comment avez-vous reconstitué cet historique de la commune ?
JJM : Il y a quinze ans, j'ai décidé de mieux connaître ma commune natale. Travaillant à Paris, j'ai pu consulter les Archives nationales de la rue des Écuries. Ensuite, j'ai consulté les sites de l'Abbaye de Cluny, les Archives départementales et les registres paroissiaux. À la mairie de la commune,
j'ai eu accès aux décisions des différents conseils municipaux prises après
la Révolution. Tout cela m'a permis de constituer le gros dossier que vous voyez ici.

Avez-vous repéré quelques anecdotes ?
JJM : Bien sûr. J'ai relevé le séjour de Louis de Fontanes, qui a donné son nom au lycée de Niort. Son père Marcellin l'a confié pendant quatre ans (1764-1768) pour sa formation, au curé de la Foye-Monjault, André Jules Bory, un janséniste parisien, froid et rigoureux. Louis se souvient de sa geôle de jeunesse, où la nuit, il devait aller au presbytère en traversant le cimetière, éclairé par une simple bougie : "Le cimetière noircissait mon âme de terreur" déclairait-il. Il y avait aussi la société de battage, qui employait, pour conduire le tracteur Brutus, aux roues en fer ennemies des chemins, Gabriel Bichon, Biel pour les fayais, qui réveillait de bonne heure la commune pour être aux aurores prêt pour la "batterie".



Faya Monacalis, créé le 25 janvier 1077

Lors de cette exposition-conférence, en présence du maire Dany Michaud, Jean-Jacques Merlet a longuement retracé le cheminement historique qui a abouti à la création du villlage Faya Monacalis, aujourd'hui la Foye-Monjault, par une charte le 25 janvier 1077. La déforestation qui a suivi a permis à de nombreux serfs de trouver une relative liberté et aux moines d'engranger les bénéfices. Une exposition a permis un retour sur  la vie des deux derniers siècles pour la mairie, la poste, l'école, les pompiers, les rues et places plus ou moins boueuses, les habitations typiques, les foires, les loisirs, les vignerons et les artisans. Pour ces derniers, Pierre Barbet a recensé sur plusieurs tableaux les activités de son grand-père Fernand Racaud, peintre vitrier, mais aussi artiste peintre reconnu localement. Ses tableaux étaient appréciés tout particulièrement sur les paravents de cheminée. C'est aussi lui qui a réalisé le rideau de scène à la salle Monacalis.

Au retour de la guerre, en 1918, il poursuit ses activités de peintre-vitrier, tandis que son épouse, Germaine, reprend l'épicerie très achalandée. Fernand, ayant obtenu en septembre 1922 son permis de conduire les véhicules à pétrole, achète une des premières De Dion Bouton, du département. Il s'est aussi investi dans la photographie, avec un appareil à soufflet, pour réaliser des portraits de fayais, immortaliser des mariages et créer des cartes postales pour la postérité. Fernand Racaud (1885-1972), demeure une figure de l'histoire du village.

Le public a apprécié cette conférence et l'exposition, et l'a fait savoir par ses applaudissements nourris.

Annie Rosselgong, co-organisatrice de la soirée, archiviste à Niort
et animatrice d'activités à la bibliothèque de la Foye,
et Pierre Barbet, ami d'enfance de Jean-Jacques et petit-fils
du peintre fayais Fernand Racaud.





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