Dettes de Jean MAYNARD en 1582


Première page de l'acte

Acte établissant les dettes de Jean MAYNARD contractées envers Jacques PASTUREAU, passé chez BRISSET et JOUSSEAUME, notaires à Niort, le 31 octobre 1582.


Communiqué par Stéphane DALLET.
Transcription originale de Nicolas LAWRIW.

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Contexte


Les Pastureau étaient une ancienne famille de notables originaire de Saint-Jean d'Angély et présente dès la fin du XVIe siècle dans plusieurs paroisses au sud de Niort. Elle comptait plusieurs propriétaires à La Foye-Monjault, dont Pierre PASTUREAU, sieur de Grand-Maison né en 1622 et époux de Renée GUERRIER. Il avait fait construire une demeure en pierre de taille au centre du village peu après son mariage en 1645, dont une partie subsiste de nos jours. Il est aussi fait mention dans l'acte de Guillaume PASTUREAU, sieur de la Grange (celui-ci ou son fils), propriétaire de terrains dans la paroisse, et de Jacques PASTUREAU, échevin à Niort.

Apport généalogique
La présence de Pierre MELJEU est intéressante. Ce patronyme est plutôt rare dans la région (on le trouve aussi sous la forme MELIEU et MESLEJEU, peut-être une variante de MILGET). Il est surtout présent à Prahecq, mais une famille est établie à La Foye dès la fin du XVIe siècle. Le plus ancien couple mentionné dans les registres paroissiaux de cette commune est Jean MELJEU et Gabrielle PHILIPPE, nés vers 1620. Pierre est vraisemblablement l'un de leurs aïeux, peut-être le grand-père de Jean.

De même avec Étienne FRAPPOT, patronyme assez rare que l'on retrouve aussi à La Foye au XVIIe siècle, que ce soit sous cette forme ou celle de FRAPPIER. Étienne est sans doute l'aïeul de Jean, Catherine, Élisabeth et Suzanne FRAPPIER, tous nés entre 1605 et 1615.

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Texte


Sachent tous que de droit, en la court du scel établie à Niort, au nom du roi notre sire et de la reine d’Écosse douairière de France, a été personnellement établi et soumis Jean MAYNARD [ou MOISNARD], laboureur demeurant à La Foye-Monjault, lequel a vendu, cédé et transporté, vend, cède, transporte et garantit envers et contre tout empêchement quelconque, à l'honorable homme Jacques PASTUREAU, sieur de la Roche Carteau, échevin de la ville de Niort, y demeurant […] ses héritiers et ayant cause […] à perpétuité, à savoir d'une pièce de terre contenant un journal ou environ, sise au fief de Tréhan, en la paroisse et seigneurie de La Foye-Monjault, tenant d’une part à la terre d'Étienne FRAPPOT et de Pierre MESLEJEU, d’un bout au chemin allant des grands bois à la Foye, et de l’autre bout à la terre de sire Guillaume PASTUREAU, Sr de La Grange, tenue par le prieur de La Foye au sixte des fruits. Plus une pièce de vigne sise audit fief de Tréhan, contenant un quart de quartier ou environ, tenant d’une part à la terre de Pierre MESLEJEU, et d’autre part à la terre dudit Étienne FRAPPOT, d’un bout audit chemin tenu par ledit sieur précité [Guillaume PASTUREAU], tenue par le prieur de La Foye au sixte des fruits pour droit de complant, et en outre taxée de dîme pour lesdites vignes vendangées […] jouir, faire et disposer dès à présent et à perpétuité par ledit PASTUREAU et le sieur susdit comme de leur propre bien, domaine et héritage, s’en constituant ledit MAYNARD en tant que besoin, serait possesseur pour et au nom dudit Jacques PASTUREAU, pour laquelle est faite la dite vente moyennant la somme de huit écus et un tiers de sol, que celui que PASTUREAU a baillé et payé comptant avec vingt-cinq francs d’argent, et ledit MAYNARD a pris et reçu et a quitté ledit PASTUREAU présent, stipulant et acceptant lesdites choses […]. Garant desdits lieux vendus, ledit MAYNARD a juré sa foi, obligé et hypothéqué tous et chacun de ses biens présents et à venir, dont à sa requête il a été jugé et condamné par nous.

Fait à Niort en ma maison, moi BRISSET, le dernier jour d’octobre l’an mille cinq cent quatre-vingt-deux, l'après-midi. Ledit MAYNARD a déclaré ne pas savoir signer.

Signé 
BRISSET et JOUSSEAUME, notaires

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Transcription originale


Sachent tous que en droict en la court du
scel estably aux contractz à Nyort pour le
roy notre sire et pour la reyne d’Escosse
douayrière de France a esté personnellement estably
et soubmis Jehan MAYNARD laboureur demourant
à La Faye Monjau lequel a vendu, ceddé et
transporté, vend, cedde, transporte et promect
garentyr envers et contre tous de tous
empeschemens quelzconques à honorable
homme Jacques PASTUREAU / sieur de la Roche Cartau / eschevyn dudict
Nyort y demourant / ses héritiers et ayans cause /
à perpétuité, a sçavoir est une pièce de
terre contenant ung journau ou environ
assise on fief de Tréhan en la paroisse
et seigneurye de La Faye Monjau, tenant
d’une part à la terre de Estienne FRAPPOT
et Pierre MESLEJEU, d’un bout au chemyn
tendant des grandz boys à La Faye
et d’aultre bout à la terre de sire
Guillaume PASTUREAU [Sr de La Grange] tenue
du prieur de La Faye au sixte des
fruictz. Plus une pièce de vigne assise ondict fief
de Tréan contenant ung quart de quartier ou
environ tenant d’une part à la terre de Pierre
MESLEJEU d’aultre à la terre dudict Estienne
FRAPPOT d’ung bout audict chemyn
tenue dudict sieur / précité* / de La Faye au sixte
des fruictz pour droict de complant
et oultre est chargée de dixme pour desdictes
vignes vendugés, joyr, faire et disposer
dès à présent et à perpétuité par ledict PASTUREAU
et lessieur susdict comme de leur propre
bien, dommaine et héritage s’en constituant
ledict MAYNARD en tant que besoing seroit
possesseur pour et au nom dudict Jacques PASTUREAU
auquel est faicte ladicte vendition moyennant
la somme de huict escuz et un tiers
sols que icelluy PASTUREAU a baillé et payé comptant
en vingt cincq francz d’argent
[et] ledict MAYNARD a prins et receu et
a quicté ledict PASTUREAU présent, stippullant
et acceptant lesdictes choses # A l’entretenement
desquelles et gariment desdicts lieux vendus
ledict MAYNARD a juré sa foy, obligé et
hypothèqué tous et chacuns ses biens présents
et à venyr dont et à sa requeste il
a esté jugé et condamné par nous etc. Faict
audict Nyort en la maison de moy
BRISSET le dernier jour d’octobre
l’an mil cincq cens quatre vingt et
deux après midy et a ledict MAYNARD
déclaré ne sçavoir signer

BRISSET / JOUSSEAULINC
* abréviation « (pré)c. » en interligne incertaine
# renvoi flou illisible


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