8 janvier 1791 : Nomination
de Guillaume BODIN au poste
de garde-messier




Conséquence de plusieurs années de disette en France à cette époque, les récoltes étaient parfois convoitées et pillées par les plus pauvres. Le 30 avril 1790, un décret de l'Assemblée demande aux paroisses de nommer les gardes-messier qu'elles jugeront nécessaires afin de protéger la propriété des habitants. À la Foye cette situation ne devait pas poser trop de problèmes, car ce n'est que l'année suivante, le 8 janvier, qu'on se décidera à en nommer un. En l'occurence, Pierre BODIN, maire de la commune, choisit pour garde Guillaume BODIN, son cousin germain. Âgé d'environ 60 ans, ce dernier avait été sous l'ancien régime garde d'Ussolière, dans la paroisse d'Usseau. Le salaire plutôt maigre (20 sols et six deniers, par quartier), indique qu'il ne s'agit que d'un métier d'appoint.

Texte :
Aujourd’hui le 8 janvier 1791, Monsieur les officiers municipaux du conseil général de la commune de la paroisse de la Foye-Monjault, nous étant assemblés au lieu ordinaire où nous avons coutume de tenir nos séances. Le procureur de la commune [a décidé] qu’il est nécessaire de nommer un garde-messier pour l’observation des propriétés et récoltes de cette paroisse, conformément à la teneur de la lettre patente du décret de l’Assemblée nationale donnée à Paris le 30 avril 1790. Devant droit sur le réquisitoire dudit procureur de la commune, [nous] avons délibérés entre nous. Il a été averti qu’un seul garde-messier serait suffisant pour notre communauté. Puis délibérant sur le gage qui pourrait être alloué annuellement audit garde-messier, nous avons estimé par quartier 20 sols six deniers être suffisant pour la garde des terres de cette communauté seulement. En conséquence, nous avons mandé à Guillaume Baudin de venir accepter la nouvelle commission, à tout quoi, acquiesçant ledit Baudin, il a à l’instant fait le serment entre nos mains, la main levée, de soutenir de tout son pouvoir la nouvelle constitution du royaume, d’être fidèle à la nation, à la loi et au roi, de lui être véritablement attaché, et remplir avec courage toute la fonction civile et politique qui lui pourrons être confiées. De tout quoi il a, par nous dit conseil général de la commune, été dressé le présent procès verbal le jour, le mois et an que dessus, pour valoir servir ce que de raison et de provision audit garde-messier, donné, copié, sera délivré par notre greffier à la réquisition. C’est, ledit Baudin, avec nous soussigné après lecture donnée.



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